Ce monde disparu

La meilleure histoire de gangsters depuis Le Parrain ?
De
Dennis Lehane
Editions Rivages - 354 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

Joe  Coughlin est un gangster. Un poids lourd de la mafia. On est en 1943, le monde est en guerre mais aux Etats-Unis, la mafia connait de beaux jours. Coughlin, l’Irlandais de Boston, s’y est taillé un empire après avoir imposé sa loi sur le trafic d’alcool au temps de la prohibition. Là, il s’est retiré des affaires, a laissé la place à son « frère d’armes », Dion Bartolo. Il est rangé, certes, mais un jour, il apprend qu’un mystérieux personnage a mis sa tête à prix : son exécution est programmée pour le mercredi des Cendres… C’est la dure loi de la mafia. Faire de la place. Nettoyer le paysage. Coughlin qui a eu raison de la mort tant et tant de fois, se répète une phrase : « Le temps ne nous appartient pas, on en fait que l’emprunter ». Sa femme Graciela a été tuée, il ne reste plus que son fils Tomas, un petit métis- et l’idée de laisser l’enfant orphelin, ça, il ne supporte pas. Mieux : il ne veut même pas envisager cette situation. Donc, durant le peu de temps qui est censé lui rester, il veut démasquer son (ou ses) ennemi(s). Mais problème que va rencontrer Joe Coughlin : les temps changent, même dans la mafia, si longtemps attachée aux codes de l’honneur…

Points forts

- La flamboyance de Joe Coughlin qu’on retrouve pour la troisième fois dans « Ce monde disparu ». Un personnage, selon Lehane, « incapable d’échapper à sa conscience, mais qui continue à commettre des actes répréhensibles. C’est le genre de type qui fera au final tout ce qui est en son pouvoir pour protéger l’organisation. Mais qui veut se convaincre qu’il n’est pas si mauvais ».

- Encore un roman noir, bien noir, signé Dennis Lehane. Depuis une vingtaine d’années, l’auteur américain fait dans le « noir » tout en y jouant sur toutes les gammes du détective en passant par la psychologie, l’horreur ou encore l’historique.

- Une belle galerie de portraits. Parmi lesquels Montooth Dix, un élégant Afro-cubain (le seul parmi les mafieux) et ancien combattant de la Grande Guerre dont le territoire est menacé; ou encore King Luchus, à l’abri sur son bateau avec, pour gardes du corps, une vingtaine de tueurs drogués et, selon la rumeur galopante, anthropophages !

- Dennis Lehane a confié avoir simplement voulu « donner une expérience de lecture, viscérale, une histoire qui vous prenne par la main pour un voyage dans mon monde ». C’est totalement réussi… et c’est le grand Stephen King, admirateur des romans de Dennis Lehane, qui assure que « Ce monde disparu » est bien « la meilleure histoire de gangsters depuis Le Parrain ».

Quelques réserves

Un regret et une faiblesse : « Ce monde disparu » est un roman majoritairement masculin et viril, laissant bien peu de places aux personnages féminins.

 

Encore un mot...

Avec « Ce monde disparu », troisième volet d’une trilogie, l’Américain Dennis Lehane replonge dans le monde des gangsters. Et ressort son personnage récurrent, Joe Coughlin, menacé d’être exécuté le mercredi des Cendres et qui découvre que le code d’honneur, la Mafia l’a mis au placard.

Une phrase

 « Avant d’être décimés par leur petite guerre, ils se rassemblèrent pour soutenir la grande. Un an après Pearl Harbor, ils se retrouvèrent tous dans la salle de bal Versailles du Palace Hotel dans Bayshore Drive, à Tampa, afin de lever des fonds pour les troupes stationnées en Europe. Ce fut une réception raffinée, en smoking et nœud papillon, par une nuit douce et sans nuages… »

L'auteur

Né le 4 aout 1965 dans le quartier de Dorchester à Boston (Etats-Unis), Dennis Lehane a été livreur, libraire ou encore chauffeur avant de se consacrer à l’écriture. Reconnu comme un des meilleurs auteurs américains de roman policier (en particulier, pour son grand succès : « Mystic River »), il écrit également des nouvelles, des pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma et la télévision. « Ce monde disparu » est le troisième volume de la série Coughlin, après « Un pays à l’aube » (2009) et « Ils vivent la nuit » (2013).

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