Ecoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973

De bons débuts, mais a fait beaucoup mieux depuis
De
Haruki Murakami
Editions Belfond - 336 pages
Notre recommandation
3/5

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Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

En 1979, alors qu’il travaille encore dans le petit club de jazz qu’il a ouvert à Tokyo, Haruki Murakami se laisse tenter par l’écriture. « Et si j’écrivais ? », se dit-il. Il boucle alors Ecoute le chant du vent qu’il a rédigé en anglais après avoir tenté de l’écrire dans sa langue maternelle. Le sujet : tous les soirs, un jeune homme use les sièges misérables d’un bar de sa ville natale, il y refait le monde avec son ami riche et poivrot, « Le Rat », en mangeant une assiette de frites. Et un soir dans le bar, apparaît une femme- elle n’a que quatre doigts à la main gauche. L’année suivante, Murakami écrit Flipper, 1973- on y retrouve le narrateur d’"Ecoute le chant du vent" : il se passe en boucle les souvenirs d’une ex-petite amie qui s’est suicidée et les manifs étudiantes auxquelles il a participé. Et dans cette nostalgie du passé, le souvenir obsédant d’un vieux flipper.

Points forts

-Dans ces deux premiers romans dont il a longtemps interdit la publication de la traduction française, tout Murakami figure déjà : la ville, la nuit, les bars, les hommes (plus ou moins jeunes mais toujours flous) et les femmes (si souvent perdues mais qu’on n’oublie jamais), les stades de base-ball, les amis…

-La poésie en permanence prégnante dans toutes les pages de ces romans « de jeunesse ».

-Les sentiments troubles qui habitent et angoissent les personnages- ce qui serait le mix parfait des œuvres de Yasunari Kawabata et F. Scott Fitzgerald.

-La fraîcheur de l’écriture et le sens parfaitement maîtrisé des dialogues.

Quelques réserves

- Les défauts des œuvres de jeunesse et des premiers romans : des textes pas totalement aboutis et une version « brute de décoffrage ».

- Dans cette atmosphère envoûtante si caractéristique de Haruki Murakami, une sensation fréquente de confusion.

Encore un mot...

C’est surréaliste, cultivé, onirique. Avec une sacrée dose de distance vis-à-vis de l’existence…

Une phrase

« Maintenant, je pense que je vais pouvoir raconter une histoire.

Le problème bien sûr est resté entier, sans solution, et une fois que mon récit sera achevé, ma situation sera sans doute parfaitement inchangée. Car, en fin de compte, écrire un texte n’est pas le moyen de pratiquer son auto-thérapie, tout au plus une modeste tentative.

Pourtant, il est très difficile de raconter une histoire honnêtement. Plus j’essaie d’être honnête, plus les mots justes s’enfoncent dans des abîmes de ténèbres ».

L'auteur

Né le 12 janvier 1949 à Kyoto (Japon), Haruki Murakami est un des auteurs japonais contemporains les plus lus au monde. Après avoir étudié à l’université la tragédie grecque, il a ouvert un club de jazz à Tokyo et s’est passionné pour le base-ball, avant de se consacrer à l’écriture. Il a vécu en Grèce, en Italie et aux États-Unis puis en 1995, après le tremblement de terre de Kobe et l'attentat du métro de Tokyo, il rentre au Japon. Très vite, ses romans ont connu le succès- parmi lesquels Chroniques de l'oiseau à ressort (1994), Kafka sur le rivage (2002), la trilogie 1Q84 (2009) ou encore L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage (2013). Ses deux premiers romans, Ecoute le chant du vent et Flipper, 1973, réunis en un volume, paraissent enfin en version française, plus de trente-cinq ans après leur parution originelle. Par ailleurs, récipiendaire de plusieurs prix dont le Yomiuri Literary Prize, le prix Kafka ou encore le prix Jérusalem de la liberté de l’individu dans la société, Haruki Murakami est cité chaque année pour le prix Nobel de littérature- jusqu’alors, en vain…

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