Le Guetteur

Peut faire beaucoup mieux
De
Christophe Boltanski
Editions Stock - 288 pages
Notre recommandation
2/5

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Thème

Après la mort de sa mère, le narrateur découvre dans son appartement des bribes de romans policiers ; l’un d’eux intitulé La Nuit du Guetteur l’incite à mener l’enquête sur le comportement plus qu’étrange de celle qu’il a ignorée pendant des années. La « discrète » a passé ses derniers mois dans un isolement total : allongée par terre, enfermée dans le noir, entre cigarillos et quintes de toux, elle ne se nourrissait plus et ne sortait même plus son chien, ni ses poubelles. Se croyant espionnée ou victime d’une conspiration, elle ne dérangeait pas les autres, mais surtout ne voulait pas qu’on l’importune.      Persuadé qu’elle a été traumatisée par un incident dans sa jeunesse, alors qu’elle militait au sein du FLN français pendant la guerre d’Algérie, son fils multiplie les recherches sur son passé, interroge ses voisins, ses anciens amis, son psychiatre, mais cette quête n’aboutit à aucune découverte déterminante.

Points forts

• Le titre, inspiré d’un poème d’Apollinaire.

• La démarche touchante de ce fils convaincu que sa mère voulait accomplir « quelque chose de grand », à travers son engagement politique pour la cause algérienne.

• Le récit d’une relation manquée entre la mère et le fils : trop de distance, de retenue, d’amour comprimé.

Quelques réserves

• Est-ce un roman ? Il s’agit plutôt d’une sorte de biographie à trous, puisque deux moments seulement sont privilégiés dans sa vie, sa jeunesse et sa vieillesse, rien entre les deux.

• Les réponses, qu’il obtient difficilement de ses interlocuteurs, restent floues. L’enquête tourne en rond.

• Un personnage principal peu attachant : ses extravagances, ses hallucinations, ses phobies, sa saleté, son apathie finissent par l’enfermer dans la folie et l’abandon.

Encore un mot...

Christophe Boltanski a voulu écrire le roman de sa mère, sans parvenir à intéresser le lecteur. Il passe à côté de son sujet, aucun secret n’est dévoilé, les clés de sa personnalité ne sont pas trouvées. Quelle déception par rapport à La Cache, l’histoire si enthousiasmante et si originale de ses grands-parents !

Une phrase

« Ma mère était ce que je ne savais pas d’elle et que je chercherais indéfiniment toute ma vie. » p.164

L'auteur

Né en 1962, Christophe Boltanski est journaliste et romancier, auteur des Minerais de sang (2012) et de La cache(Prix Femina 2015).

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