Amok

Un grand moment de théâtre
De
Stefan Zweig
Adaptation: Alexis Moncorgé
Mise en scène
Caroline Darnay
Avec
Alexis Moncorgé
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006
Paris
0145445021
Jusqu'au 13 mars 2016: Du mardi au samedi 19h - Dimanche 17h30

Thème

Une nuit, un jeune médecin à bord du bateau qui le ramène incognito de Malaisie, fait le récit de l'amour dévastateur qui s'est emparé de lui lorsqu'une mystérieuse inconnue lui a demandé son aide. Il apparente ce sentiment insensé à l'amok, folie qui aliène jusqu'à la mort ceux qui en sont atteints. 

Points forts

1 L'adaptation du beau roman de Zweig qu'a faite Alexis Moncorgé.

Le récit haletant du jeune homme dont la raison et la vie sont détruits par la passion. Comme dans un rêve éveillé, le jeune médecin rongé par la solitude qu'il vit au fond de la Malaisie, perd ses repaires moraux et sombre dans l'incohérence fantasmagorique. Un récit intense, une écriture dense. La course à l'abîme de deux êtres submergés par leur volonté d'échapper au monde. 

2 Prodigieuse performance d'Alexis Moncorgé seul sur scène, englouti progressivement sous les yeux des spectateurs dans l'épaisseur du récit. Il est fascinant de justesse et de présence, oscillant entre raison vacillante et folie confessée, amour passionné et récit d'épouvante. 
Il possède une belle gestuelle liée à une diction sans failles et la force d'une sensibilité faisant sienne chaque instant de la pièce, chaque noirceur. Il entraîne avec maîtrise son public vers le gouffre, le captive, le garde en haleine, l'émeut. 

3 La mise en scène de Caroline Darnay apporte au texte un complément de mystère et d'irrationalité. Importance des lumières tout au long de la pièce, vacillantes et ténues dans les scènes de danses spectrales au travers de voiles.

Quelques réserves

Je n'en vois pas.

Encore un mot...

Le rapprochement du génie de conteur de Zweig et d'un talent de comédien hors du commun fait de cette soirée au théâtre de Poche Montparnasse, un moment rare. 

Ce soir là, une salle conquise exprimait son admiration par un enthousiasme teinté d'émotion saluant celui qui les avait emmenés loin par la force de son jeu. La salle est petite. Ainsi, même au dernier rang on ne perd rien de la magie ou plutôt de la folie amok. 

L'auteur

Sans doute n'est-il pas nécessaire de présenter Sefan Zweig. Rappelons simplement qu'il avait 42 ans quand il publia "Amok", en 1923, trois ans avant "La confusion des sentiments" et quinze ans avant "La pitié dangereuse".

Commentaires

Jean LACOMBE
jeu 03/03/2016 - 18:10

Formidable performance d'acteur et une réussite de mise en scène avec pourtant fort peu de moyens dans une très petite salle. A voir effectivement. Les spectateurs qui viennent nombreux s'attendent à un exploit et ne sont pas déçus. Ovation finale impressionnante d'un public reconnaissant et admiratif.
Un bémol par rapport au texte initial : seul le point de vue du médecin apparaît. La femme reste un mystère total. Mais ce choix forcé ne nuit pas au spectacle lui-même qui prend appui sur ce mystère même.

Clk
mer 07/12/2016 - 10:43

Ce spectacle est conçu pour une petite salle
Je viens de le voir dans une salle de 500 places et le résultat est très décevant
Le comédien ne passe pas la rampe
Sa voix est Nazillarde et les fins de phrases montent quasi systematiquement dans des aigues controlés et fabriqués comme si le comédie s'écoutait parler
Du vrai Canadadry , le surjeu est au rv et la gestuel ne vient qu' illustrer le propo
Le texte est asséné.
Chaque mot que le comédien trouve important est frappé, appuyé, cela devient vite déclamatoire et surtout ennuyant
Dommage qu' il ne sache pas respirer, c' est pourtant la base de l'acteur surtout pour jouer dans une grande salle

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