Biopigs
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Thème
Un concours d’ego, de pantomimes, d’acrobaties ridicules, de transe ou d’intermède musicaux. Dr Weberling (contraction de Jacques Weber et Charles Berling) mène une revue endiablée qui fait se succéder, sous l’œil mor(t)ne d’un lapin dégoulinant, différents spectacles courts dont on ne voit pas la fin !
Points forts
1) Les comédiens de l’excellente compagnie du Zerep rivalisent de brio, tuant toute prétention de l’ego, se prêtant à nos moqueries et à nos rires… Il faut oublier la triste réalité du dehors dès l’arrivée de Sophie Lenoir et Stéphane Roger, et surtout, lâcher les réflexes du cerveau pour pouvoir profiter des bienfaits de l’absurde.
2) Ce spectacle est pourtant loin d’être anodin. Il vient remuer les codes du beau, de la mise en scène, de ce qu’il faut montrer ou non. On comprend, ou pas, les personnages qui se croisent sur scène, Dom Juan, Stan Nordey, Ludwig II ou Peggy Guggenheim. Qu’est-ce que l’Histoire sinon ce qu’on en fait ?
3) Une mention spéciale à Marlène Saldana dont le jeu, la présence, le swing éblouissent…
Quelques réserves
Il faut être en mesure de recevoir ce « Biopigs ». On y attaque François Fillon, on y danse nu, ça vomit, ils dansent en tutu, travestis en chanteurs noirs, de masques de cochon vêtus… bref, ils nous montrent tout (vraiment tout) et sans censure... Âmes sensibles s’abstenir…
Encore un mot...
On y oublie bien vite les tracas d’hier et de demain. Personnellement, je dis bravo à cette performance d’un autre temps remis, sans difficulté, au goût du jour !
Une phrase
Ou plutôt deux:
- « c’est la banqueroute mentale »
- « nous ne voulons servir à rien » !
L'auteur
Xavier Boussiron, issu des Beaux-Arts de Bordeaux, est performeur, musicien. Sophie Perez, ex-pensionnaire de la Villa Médicis à Rome, diplômée de l’ESAT, est plasticienne, metteuse en scène.
Leurs comédiens, génies de la "monstration" de foire, font le reste. Les artistes du Zerep ont ravagé Chaillot, Beaubourg, Avignon. Ils mettent fin aux privilèges et au respect dû aux valeurs sûres. Ils agrandissent dans l’hilarité leur galerie de modèles du ravage d’exister. Et la fête décomplexée d’une histoire de l’art par le rire emporte le tout.
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