
Dans le jardin de l’Ogre
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Thème
Adèle, journaliste, mène une vie confortable grâce à son mariage avec Richard, un chirurgien qui lui procure aisance matérielle et position sociale.
Malgré le bonheur apparent du couple avec enfant, son addiction au sexe la mène dans une spirale de mensonges et de reniements générateurs de chaos.
Lorsque le pot-aux-roses est découvert, Adèle se trouve reléguée et surveillée sans être soignée, et ce malgré l’expression de la souffrance.
Points forts
Un presque seule en scène de la comédienne, qui monologue de manière très convaincante et expressive.
Le texte est mis en valeur sans aucun autre élément de diversion.
Quelques réserves
Le rôle du mari, qui ne fait son apparition qu’en toute fin de la pièce, semble trop effacé dans l’intrigue.
Le propos se perd un peu dans la répétition des situations similaires et la description - par le menu - des scènes de sexe.
Finalement, le caractère inconsistant de l’intrigue frappe, tant le thème a déjà largement été traité dans les dernières décennies par la littérature et l’autofiction.
L’issue du drame se devine sans être très claire.
Encore un mot...
Parmi les drames bourgeois, l’addiction au sexe constitue une forme d’anomalie vécue comme une sorte de destruction de la cellule familiale et une déstabilisation de la société en particulier s’il s’agit d’une femme.
Les pulsions sans contrôle décrivent un être asocial, dont la souffrance est gigantesque et la mise en danger permanente. Plus subversive que les addictions masculines, celles des femmes troublent l’ordre maternel et politique dont elles explosent les cadres et les normes.
Une phrase
- « Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça.» (Extrait du roman)
L'auteur
Née à Rabat en 1981, Leïla Slimani est une journaliste et écrivaine franco-marocaine. Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, elle s'essaie au métier de comédienne, puis se forme aux médias à l'École supérieure de commerce de Paris. Elle entre au magazine Jeune Afrique en 2008 en charge des sujets touchant à l'Afrique du Nord.
En 2014, elle publie son premier roman chez Gallimard, Dans le jardin de l'ogre remarqué par la critique. Son deuxième roman, Chanson douce, obtient le prix Goncourt 2016 et le Grand Prix des lectrices Elle 2017. Il est adapté au cinéma en 2019, avec Karin Viard et Leïla Bekhti.
En 2016, elle publie Le diable est dans les détails, recueil de textes écrits pour l’hebdomadaire Le 1. Leïla Slimani a été nommée représentante personnelle du président Emmanuel Macron pour la francophonie en novembre 2017.
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