On a fort mal dormi
Infos & réservation
Thème
Patrick Declerck, interprété par Jean Christophe Quenon, veut savoir ce qui se passe réellement dans les centres d’accueil de SDF. Alors un soir, il attend, tour Saint Jacques. Habillé en clochard, il va se faire passer pour l’un des leurs, le temps d’une nuit. Dans quelques minutes, le bus de ramassage sera là et il montra dedans. Direction centre de Nanterre. Il plonge alors dans un vaste océan de misère humaine
Points forts
Ce spectacle fait l’effet d’une claque. D’une prise de conscience sur ces hommes oubliés. On ne s’imaginait pas autant de violence, autant de puanteurs, autant de solitude. On a l’impression d’être au courant, de se rendre compte. Mais en réalité, non. On ne voit plus les clochards en bas de chez nous, à chaque coin de rue. Comme s’ils étaient devenus invisibles. Ce spectacle nous rappelle que la rue est un enfer. Il nous ressource d’un petit bout d’humanité, comme l’espère Guillaume Barbot.
On se laisse toucher par la magnifique présence du comédien Jean Christophe Quenon, qui porte ce texte avec beaucoup de générosité.
Quelques réserves
Certains passages, très rapides, m’ont donné le sentiment d’assister à un spectacle militant. Dommage car il en perd une certaine puissance...
Encore un mot...
Un témoignage à entendre pour une prise de conscience collective nécessaire.
Une phrase
"Si l'enfant s'endort en suçant son pouce, le clochard lui, tente d'endormir sa conscience en buvant son vin. Le monde lui est odieux. Non pas ceci ou cela dans le monde, mais le monde lui même, le monde dans sa structure, le monde dans son être. (...) Il s'abandonne à exister aux portes de la mort."
L'auteur
Né en 1953 en Belgique, Patrick Declerck est anthropologue, psychanalyste, philosophe et romancier. Dans les années 90, il exerce comme consultant au centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre. Il passe 15 années de sa vie a travaillé auprès de clochards à Paris. Il nous raconte cette expérience à travers deux livres Les Naufragés, avec les clochards de Paris et Le Sang nouveau est arrivé. Ces ouvrages ont servi de base à la création du spectacle - manifeste de la compagnie Coup de Poker.
Guillaume Barbot fonde la Compagnie Coup de Poker en 2005 et en assure la direction artistique. Formé en tant qu’acteur à l’ESAD, il est auteur et metteur en scène d’une dizaine de créations dont Club 27, Nuit, L’histoire vrai d’un punk converti à Trenet…A partir de matières non-dramatiques, il développe une écriture de plateau, mêlant théâtre et musique. Il prône un théâtre de sensation qui donne à penser, un théâtre politique et sensoriel.
Toujours à l'affiche
Ajouter un commentaire