La Chute des anges
Musique originale : Arthur Bison
Infos & réservation
Thème
- Dans un monde mécanique et ténébreux, vidé de tout être vivant, les humains, sortes d’animaux machines ou hommes marionnettes plus ou moins bien articulés et tous semblables, sont suspendus par des cintres, puis se meuvent à l’unisson comme des automates, se surveillent les uns les autres et sont surveillés et corrigés par de hautes lampes métalliques et mouvantes.
- Quand survient une lumière, une douceur les aide à renouer avec une grâce organique, avec les sons qui peuvent jaillir de leur corps, avec une attention aux uns et aux autres.
- Libérés, ils prennent alors leur envol. Trois femmes et trois hommes, tout de noir vêtus, incarnent sur scène cette métaphore poétique de la condition de l’homme moderne, dans une danse étourdissante qui, du sol au ciel en passant par un mat chinois et une échelle volante, est une ode à la liberté.
Points forts
- Tout est beau et bouleversant dans ce spectacle inventif, gracieux et drôle : le décor qui crée un univers visuel très graphique, à la fois désolé et ouvert à toutes les possibilités ; la lumière qui dessine dans ses pinceaux un espace scénique en constant mouvement et dialogue parfaitement avec la musique remarquable d’Arthur Bison.
- Les chorégraphies et les danseurs acrobates sont expressifs et lumineux. Le langage corporel, très rythmique d’abord, parfois langoureux comme dans le duo dansé par Emily Zuckerman, décline un lexique inédit et totalement fascinant. Lorsque Alba Faivre se laisse glisser le long de son mât chinois, se recroqueville avant de s’étirer, suspendue au-dessus du vide, l’émotion ressentie va bien au-delà de ce que la simple prouesse acrobatique peut susciter. Les mouvements du cirque dansés servent ici véritablement un propos dramaturgique.
Quelques réserves
La fumée qui, certes, permet des jeux d’ombre et de lumière mais aussi de profondeur, est-elle vraiment indispensable tout le temps ?
Encore un mot...
• Peut-être sont-il.elle.s des anges déchus, et si oui pour quelle faute ? Ou peut-être juste des humains abimés par la civilisation. Dans le décor noir et blanc qui est le leur, ils s’humanisent ou se réhumanisent peu à peu et développent ou retrouvent une puissance d’agir décuplée par la virtuosité circassienne.
• Au confluent de la danse, du théâtre et du nouveau cirque, cette dystopie poétique, inspirée par l’univers visuel du cinéma, transforme le désespoir inhérent au genre dystopique en jubilation et fait vivre au spectateur une expérience sensorielle et intellectuelle exceptionnelle.
Une phrase
• Ancienne élève de l’École nationale des arts du cirque Fratellini, Raphaëlle Boitel a créé nombre de spectacles de théâtre, chorégraphié plusieurs opéras, et mis en scène six spectacles de cirque-théâtre, dont cette Chute des anges. Elle parle à propos de son art de « cirque-théâtre chorégraphique », ou de « cirque chorégraphié théâtral ».
• Donné au Rond Point en juin 2021, le spectacle a été créé en 2018 et rencontre depuis un succès constant.
Toujours à l'affiche
Commentaires
J’ai pu voir avec beaucoup de chance cette pièce de théâtre qui est juste incroyable et poétique. C’est si profond comme sujet , la métaphore de ces deux mondes (enfer, paradis) nous dévoile une subtilité indescriptible qui nous transperce le corps entier. Je l’adore et j’ai envie de la revoir à Nice !!!
Ajouter un commentaire