
Un fil à la patte
Infos & réservation
Thème
Pour se faire une situation dans “le monde“, Bois d’Enghien, amant au patronyme aristocratique d’une célèbre chanteuse de café-concert, Lucette Gauthier, entreprend de rompre avec elle pour se marier avec Viviane Duverger, la fille mieux dotée d’une riche baronne.
Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu et tout le monde s’en mêle. Quiproquos et situations gênantes se multiplient si bien que le mariage semble compromis avant le renversement final.
Points forts
Une jeune troupe de comédiens au jeu dynamique et enthousiaste donne le ton dès le début. Les personnages secondaires, fort bien campés, sont désopilants et inattendus : une sœur effacée qui ne pense qu’à manger, un auteur qui essaie de placer une chanson stupide, un général encombrant par sa lourdeur
Une mise en scène aérienne et des costumes soignés, évoquant sans pesanteur l’époque où la pièce a été écrite.
La pièce renoue sans prétention avec la tradition du Vaudeville piquant et joyeux, sans pour autant évacuer la critique sociale du mariage d’argent conventionnel.
En somme, un délicieux moment à passer…
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
- Si les réalités évoquées par le théâtre de Feydeau (comme les mariages arrangés) n’ont rien de comique en elles-mêmes, leur traitement offre un terrain à la satire la plus féroce, grâce à l’humour saisissant dont le cocktail est désormais connu : portes qui claquent, incompréhensions, mensonges et jalousies, situations équivoques et embarrassantes. • L’efficacité de la construction demeure intacte. A l’heure des réseaux sociaux, l’image de soi nourrissant le narcissisme le plus exubérant, la satire sociale trouve pleinement sa place dans la société actuelle du paraître et dans la course au clinquant. Nul besoin de transposer le propos, tant sa pertinence demeure évidente.
Une phrase
« Nous voulons monter cette pièce avec la folie et l’enthousiasme qu’elle soulève dès la première lecture. Les jeunes comédiens et comédiennes, leur énergie, leur sens du rythme nous a porté à mettre en scène ce spectacle survolté. Nous nous sommes attachés aux plus purs codes du Vaudeville tout en faisant la part belle à la satire sociale dans ce monde de conventions bourgeoises où l’hypocrisie n’a d’égal que l’élégance. L’argent est le moteur de tous les personnages sauf de Lucette, la chanteuse amoureuse.
La mécanique de précision du dramaturge est notre seul guide. La scénographie épurée laisse toute la place aux acteurs et actrices qui mènent ce ballet fou, cette valse à mille temps. Robes longues et costumes trois pièces de rigueurs. Nous serons fidèles à l’auteur, en lui faisant, comme il l’exige, quelques infidélités. »(note d’intention du metteur en scène)
L'auteur
Après avoir tenté de se faire comédien, Georges Feydeau devient rapidement un auteur à succès. Au tournant des XIXe et XXe siècles, les triomphes populaires de L’Hôtel du Libre-Échange, d’Un fil à la patte, du Dindon, de La Dame de chez Maxim le consacrent durablement comme “roi du vaudeville”.
Ses dernières pièces (On purge bébé, Mais n’te promène donc pas toute nue) attaquent férocement la famille bourgeoise, sa cible privilégiée. En 1909, après une violente dispute conjugale, lui-même s’installe dans un palace parisien où il restera dix ans. En 1919, ses enfants le font interner pour des troubles psychiques dus à la syphilis. Atteint de délire et de paranoïa, Feydeau meurt deux ans plus tard à l’âge de cinquante-huit ans.
Ajouter un commentaire