Sans rancune

Quand un respectable patron devient « le tueur fou alla minestrone »…
De
De Sam Bobrick et Ron Clark (adaptation : Jean Poiret)
Mise en scène
Jeoffrey Bourdenet
Avec
Thierry Beccaro, Julien Cafaro, Marie Parouty, Mathieu Birken, Marie Coutance
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Hébertot
78bis, Bd des Batignolles
75017
Paris
01 43 87 23 23
Jusqu’au 23 juillet, mercredi au samedi à 20h30 / samedi et dimanche à 16h.

Thème

  • Georges Ménigaud, patron prospère, est content : sa fille chérie vient de faire un beau mariage, en présence du gratin du monde des affaires et du Tout-Paris. Georges est surtout très content de lui et de sa réussite professionnelle.
  • Son désappointement est donc grand quand, au soir du mariage d’Amélie, sa femme Marie lui annonce qu’elle le quitte séance tenante pour rejoindre son amoureux, Nicos, serveur dans une pizzeria, de vingt ans son cadet !
  • Comment Georges va-t-il prendre la chose ? Est-il prêt à accepter, à s’amender, ou alors compte-t-il ne rien changer à ses travers, et récupérer celle qu’il considère comme sa propriété exclusive ?

Points forts

  • Une pièce de boulevard très rythmée - dans les situations comme dans les dialogues – avec une mise en scène rapide, efficace, qui ne trahit pas le genre ni ne ralentit l’action.
  • Sans rancune est ici porté par un rôle principal qui dynamise considérablement l’ensemble. A mi-chemin entre Louis de Funès et Gilbert Melki, Thierry Beccaro introduit la dose de folie comique indispensable à la réussite de l’entreprise. 
  • Julien Cafaro, qui arpente “le boulevard“ depuis quarante ans, n’est pas en reste dans le rôle d’Alex Meyer, un associé assez veule, placé contre son gré au beau milieu du conflit qui oppose riche mari, femme libérée et jeune amant.
  • L’adaptation par Jean Poiret délivre des pépites dans les échanges, qui relèvent l’ensemble, déjà de très bonne facture.

Quelques réserves

  • A côté des rôles masculins, qui donnent du rythme et du comique à la pièce, les rôles féminins, sans être transparents, sont un peu “en-dessous“ et ne parviennent pas à tenir la dragée haute à leurs homologues, particulièrement déchaînés ce soir-là. C’est un peu dommage au regard de l’enjeu sous-jacent de la pièce (voir rubrique « Encore un mot »)

Encore un mot...

  • Sans rancune s’amuse de la figure haute en couleurs de cet homme d’affaires et de ses déboires. Satisfait de lui et autocentré, incapable de comprendre ses proches, peu habitué à ce qu’on lui résiste, il est un parfait repoussoir. 
  • Mais ce n’est pas tout, car face à lui se dresse une femme assez forte pour défier les convenances de l’époque et de son milieu, en quittant l’aisance et le dessèchement pour tenter l’aventure avec une “jeunesse“, issue d’un milieu social bien différent du sien. Ainsi, pour reprendre le metteur en scène Jeoffrey Bourdenet, « au-delà du rire, cette pièce, écrite en 1973, offre au personnage principal féminin une liberté et une émancipation incroyables… La pièce est précurseur quant à la place et à la condition des femmes."

Une phrase

  • Marie : « Je te quitte.
    Georges : Il y a un truc qui t’a déplu dans le lunch ? On ne quitte pas un homme un soir de noces… du moins quand ce ne sont pas les siennes… »
  • Georges [à Marie] : 
    - « Bon dieu ! Si t’es pas heureuse, t’as qu’à être alcoolique comme tout le monde… »
    - « Aucun de nos amis n’a été plaqué par sa femme ! Je vais être la risée du MEDEF ! »
    - « Je n’ai jamais eu de rancune… je n’ai que de la mémoire… »
  • Un dernier aphorisme de Georges : « C’est une responsabilité, des parents ! Ou alors, il ne faut pas en avoir… »

L'auteur

  • Le comédien et acteur Jean Poiret (1926-1992), fort de sa longue expérience sur les planches et dans l’écriture de sketchs interprétés avec son complice Michel Serrault, a écrit une dizaine de pièces de théâtre. Certaines de ses comédies, comme La cage aux folles (1973) et Joyeuses Pâques (1980), connurent un véritable triomphe en leur temps.
  • Jean Poiret avait adapté en français la pièce écrite en 1973 par Sam Bobrick et Ron Clark, pour être donnée en 1992 au Théâtre du Palais Royal, avec Roland Giraud dans le rôle principal.

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