Chroniques festivalières

Chronique festivalière du 27 juillet

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Bonjour,
Les enfants aussi ont droit à leur beau festival. Quant aux plus grands , entre ironie mordante et épanchements du coeur, ils sont servis.
Bonne lecture.
Jean-Pierre Hané

 

ROMEO ET JULIETTE adapté de William Shakespeare

Petit Louvre – 10H – relâches les 12,19, 26 juillet

Mise en scène : Manon Montel

Avec : Xavier berlioz, Jean-Baptiste des Boscs, Claire Faurot, Manon Montel, Léo Paget, Thomas Willaime

Roméo aime Juliette. Ils appartiennent à deux familles rivales. Une histoire d’amour impossible qui contre vents et marées deviendra légendaire

POINTS FORTS
Une très jolie scénographie
Une interprétation tonique
De jolis passage musicaux

POINTS FAIBLES
Quelques redondance entre le texte et la chorégraphie  

ENCORE UN MOT
Revisiter les classiques est toujours un pari sur l’œuvre. Il s’agit de simplifier l’œuvre en mettant entre parenthèses le côté poétique pour favoriser l’intrigue amoureuse. L’accent est mis ici sur les personnages intermédiaires, la nourrice, Frère Laurent comme pour mieux souligner ces personnages en marge qui vont à l’encontre des règles sociales pour donner leur liberté aux amants. On retrouve les scènes principales agrémentées de parties dansées et illustrées par une musique jouée en direct par les interprètes eux-mêmes. Si la pièce perd de sa superbe romantique, elle gagne en proximité avec les protagonistes. La belle maitrise de la technique classique et l’énergie des comédiens nous offre un spectacle de belle facture.

 

ZOUROU, AU DELA DES MOTS – de Mélodie Molinaro,François Borand, Stéphane Corbin

Episcène – 14H40 – relâches les 11, 18, 25 juillet

Mise en scène : Mélodie Molinaro

Chorégraphie : Morgan L’Hostis

Avec : Tristan Garnier, Morgan L’Hostis, Sophie Kaufmann , Emmanuel Quatra

Lola, jeune fille de 13 ans est atteinte d’un trouble sévère du langage. Son père vit cette situation avec beaucoup de difficultés. Un jeune orthophoniste va entrer dans la maison et faire basculer le destin de la jeune fille.

POINTS FORTS
Une interprétation sobre, délicate et touchante de tous les interprètes.
De très jolies mélodies de Stéphane Corbin et des chorégraphies vibrantes d’émotions
Une direction d’acteurs tout en finesse où chacun tient sa place avec retenue et émotion
Une très jolie scénographie

POINTS FAIBLES
Notre petit cœur mis à rude épreuve  

ENCORE UN MOT
Encore une belle surprise du festival avec cette pièce délicate qui traite du handicap avec sobriété et tendresse. Il remet en perspective la dure réalité de l’exclusion de ces enfants différents et la commisération bienveillante d’une société qui, chez nous en France, à tendance à cacher sa population handicapée. Le parcours de ce père aimant mais qui doit tout sacrifier au bonheur de son enfant, sans soutien particulier, est un beau faisceau porté à l’attention d’un public qui s’émeut d’abord mais qui réfléchit ensuite.  Un spectacle comme un témoignage mais comme un petit conte initiatique qui avec poésie que le monopole du cœur et de sentiments n’est pas l’apanage des gens « ordinaires ». Échanger autour de la différence, c’est ouvrir à la bienveillance et à la tolérance.
Allez vite partager ce moment de douceur et surtout n’hésitez pas à y emmener vos enfants à partir de 7 ans.

 

LA SERVANTE DE PROUST – de Georges Belmont

Chêne Noir – 17H35 – relâches les 11,18, 25 juillet

Mise en scène : Arnaud Bertrand

Avec : Annick Le Goff, Clémence Boisnard 

A 82 ans , Céleste Albaret, la célèbre gouvernante de Marcel Proust livre ses secrets et ses confidences au journaliste Georges Belmont. Une belle lumière portée sur celle qui fut dans l’ombre du grand homme, témoin privilégiée de 50 ans de compagnonnage.

POINTS FORTS
La délicate présence et le merveilleux timbre de voix d’Annick Le Goff
Le très joli dispositif scénique
La surprise du contenu des propos 

POINTS FAIBLES
Une tranquille linéarité douce et apaisée 

ENCORE UN MOT
Une bien jolie évocation simple et quotidienne de cette Céleste qui nous fait pénétrer le monde intime de Marcel Proust. Annick Le Goff incarne une personnalité plus vraie que nature à la parole fluide et directe. Le charme de ce spectacle réside dans cette adresse directe au public qui pourrait se comparer à une conférence-spectacle mais qui, par les interventions de Clémence Boisnard en Céleste-jeune développe une chronique vivante comme si on assistait à un reportage en direct. Grâce à une mise en scène sobre, on poussera la curiosité jusqu’à ouvrir les pages de ce Monsieur Proust, légende vivante de la littérature, pour mieux apprécier, à travers son intimité, le secret caché dans ses lignes.
De la belle ouvrage.

 

LA TRUITE -  d’Accordzéam

Petit Louvre – 19H20 – relâches les 12,19,26 juillet

Mise en scène : Eric Bouvron

Avec : Franck Chenal, Julien Gonzales, Raphaël Maillet, Jonathan Malnoury, Sylvain Courteix

On revisite « la truite » de Schubert du classique au rock n’ roll le plus étonnant. Un catalogue musical de boneur.

POINTS FORTS
Humour, fantaisie, jubilatoire, électrique et déjanté sont quelques uns des forts  qu’on n’a pas fini de lister. 

POINTS FAIBLES
Ce seraient les silences…mais il n’y en pas sur leurs partitions 

ENCORE UN MOT
Quelle virtuosité que ce quintett époustouflant. Dans un rythme effréné nous faisons le tour de tous les styles de musique du monde. Véritable guide touristique de l’oreille musicale, nous nous ébahissons aux trouvailles et aux enchainements de ces acrobates des notes dont le seul leitmotiv musical sera « la truite » de Schubert ». Agrémenté de texte à la poésie légère et farfelue, la mise en scène d’Eric Bouvron donne à chacun de musiciens un caractère bien défini qui nous permet d’assister à un véritable cabaret musical débridé et jubilatoire. Nos zygomatiques sont autant sollicités que nos mains pour frapper en cadence.
C’est à ne pas manquer !

 

NO LIMIT -  de Robin Goupil

Théâtre des Bêliers – 22H35 – relâches les 12,19, 26 juillet

Mise en scène : Robin Goupil

Avec : Alice Allwright, Thomas Gendronneau, Robin Goupil, Victoire Goupil, Martin Karmann, Théo Kerfridin, Maika Louakairim, Augustin Passard, Stanislas Perrin, Laurène Thomas, Tom Wozniczka

Un groupe de bombarbier reçoit par erreur l’ordre de bombarber Moscou en pleine guerre froide. Il faut à tout prix l’arrêter mais on a peu, voire très peu de temps, pas de panique !... enfin presque

POINTS FORTS
L’irrésistible interprétation de ce groupe de comédiens qui s’agitent avec frénésie dans une cascades de situations plus burlesques les unes que les autres.
Une plongée dans l’univers de l’absurde absolument jubilatoire. 

POINTS FAIBLES
J’ai trop ri , je n’ai pas eu le temps de me pencher dessus

ENCORE UN MOT
C’est le vrai retour à la comédie loufoque. Hommage à peine voilé au Docteur Folamour, au gags invraisemblables de Peter Sellers et Blake Edwards et bien d’autres... Il y a de l’Hellzapoppin dans cette troupe de jeunes gens tous plus talentueux les uns que les autres. Pochade iconoclaste ou l’absurde ose afficher une charge sur les arcanes du pouvoir suprême. Ils ne s’interdisent rien pour notre plus grande satisfaction, c’est parfois un peu too much mais tant mieux ou tant « pire ». Le plus important c’est l’enthousiasme qui les anime et ce plaisir du jeu collectif. 9 comédiens en scène ! On est au théâtre et ça fait un bien fou !
No limit à votre plaisir !