Gérard Fromanger

Fromanger, baisse de régime
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004
Paris
0144781233
Jusqu'au 16 mai 2016

Thème

Non, le Centre Pompidou ne délaisse pas les artistes contemporains actifs en France. Après Anselm Kiefer, il dédie à Gérard Fromanger une exposition. A 79 ans, Gérard Fromanger reste une figure singulière de l’art, un peintre inclassable qui interroge son époque et réaffirme le rôle social dans l’art. Il travaille seul, sans assistant, et ne cherche pas à répondre à la demande. Ce qui l’intéresse, c’est s’immiscer dans l’histoire de l’art et non, dans le marché de l’art. Grand imagier, la couleur constitue l‘un des ressorts de sa peinture, le rouge en priorité. Il possède une aptitude à évoquer l’actualité,  à percevoir les mutations de la société et à résister face aux  « bastilles », à l’emprisonnement qui nous guette ! Il est le représentant de la figuration narrative, de la nouvelle « peinture d’histoire »,  portant un regard pénétrant sur le temps qui passe, la société et la politique: « Je pense que tout le monde est engagé politiquement. On l’est simplement plus ou moins et je le suis sans doute plus que d’autres…..Mais collectivement ou dans la solitude de l’atelier, les artistes peuvent incarner l’idée que, jour après jour, les choses peuvent bouger »

Points forts

- L’interrogation, chez Fromanger, tout au long de son parcours, sur le processus de création d’une œuvre d’art; un peu à la manière de Marcel Duchamp, qu’il admire. Pour questionner la représentation de l’oeuvre, pour répondre à ses interrogations, il s’entoure de philosophes, de cinéastes et d’écrivains tels que M.Foucault, G.Deleuze, M.Onfray, J.L Godard, J.Prévert…qu’il considère comme des contributeurs majeurs de sa capacité à innover.

- « La peinture, ça se regarde »: de nombreuses toiles graphiques  immenses  aimantent effectivement le regard. Deux peintures, particulièrement,  retiennent l’attention : d’abord, « la vie d’artiste » (1975-1977); cette pièce très intéressante réunit à la fois  technique,  poésie et politique. Ensuite, c’est une foule très colorée qui « nous » regarde « en Chine à Hu- Xiam » (1974). Bien que préoccupé par la réalité sociale, G.Fromanger n’oublie jamais la création picturale elle-même.

Quelques réserves

- Les pièces exposées ont été peintes entre 1957 et 2015. Alors que l’art se mondialise,  G.Fromanger ne s’est pas beaucoup renouvelé. Même si quelques dernières toiles - "De toutes les couleurs, peinture d'histoire" (1991-1992) et "A quatre pattes le cul de jatte" (2002)- peuvent faire rêver, elles ne sont plus, dans l'ensemble, aussi inventives que celles des années 70.                                                                                     

- L’accrochage thématique ne facilite pas toujours la perception des  correspondances entre la cinquantaine d’œuvres présentées.

Encore un mot...

Certes, l'exposition parcourt essentiellement, dans l'oeuvre de Fromanger, ses compositions des années 70, là où il était le plus lyrique et inventif, mais la présence de ses oeuvres récentes, à quelques exceptions près, évoquées plus haut, fait baisser le niveau de qualité de l'ensemble.

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