Kupka

Un homme compliqué, un peintre d'idées, abstrait, bon à découvrir
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Grand Palais
3, avenue du Général Eisenhower
75008
Paris
0144131717
Jusqu'au 30 juillet: Ouvert de 10h à 20h du jeudi au lundi; 22h le mercredi

Thème

Après une première rétrospective en 1989, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, le Grand Palais revient sur l’œuvre du tchèque Frantisek Kupka, soit 300 tableaux déployés en 5 sections.

L’accent est mis sur ses chefs d’œuvres symbolistes, ses premiers portraits expressionnistes et son passage à l’abstraction. K’exposition met aussi en valeur la personnalité singulière de Kupka, habité par une quête existentielle. Lui qui affirmait ne plus vouloir peindre que des concepts, des synthèses, des accords…mais à Paris, passage obligé sur le chemin de la reconnaissance artistique. 

Pourtant, en se plaçant en marge de tout groupe et de tout mouvement, sans doute  s’est-il privé des relais qui lui auraient permis d' asseoir sa légitimité.

Points forts

- Excellent dessinateur, ses caricatures, parues dans « l’Assiette au beurre » ou dans d’autres journaux, en sont la preuve. De même, ses illustrations de livres de bibliophiles.

- Les 2 portraits de Me Kupka, à l’entrée de l’exposition, dont celui de 1910, où son visage  apparait entre des verticales colorées sont particulièrement réussis ; l’un  d’eux a  été retenu pour figurer sur la couverture du catalogue de l’exposition. 

- «Le Grand Nu » (1909-1910), avec ses aplats géométriques, incarne de manière magistrale son passage de la figure à l’abstraction.

- Sa réflexion esthétique se nourrit de sciences, de philosophie, de poésie et de musique. Mais aussi de théosophie et d’occultisme. A la fois rationaliste et mystique, il veut créer une « réalité autre »,  lui conférant une personnalité singulière.   « Amorpha, fugue en deux couleurs» et « Plans verticaux III » 1013, deux chefs d’œuvres, sont significatifs de l’évolution de ses raisonnements. 

- Les œuvres des années 1907-1911, peut-être les plus belles, les plus évolutives aussi, avec des compositions musicales et abstraites. Ainsi « l’eau (la baigneuse) » 1906-1909, ou « la petite fille au ballon » 1908

Quelques réserves

- L'exposition est pléthorique, trop de toiles exposées saturent l’attention.

- Les œuvres des années 1950 sont plus laborieuses…

Encore un mot...

Peintre très prolifique, l’un des pionniers de l’abstraction, longtemps méconnu, Kupka gagne vraiment à être découvert. Merci à l'équipe qui a organisé cette expo au Grand Palais.

L'auteur

Kupka est né en 1871 en Bohême, alors dans l’empire Austro-Hongrois. Attiré par Paris, il s’y installe dès 1896 et n’en repartira pas. Il  meurt en 1957 à Puteaux. 

A l’écart, mélancolique, dépressif, il craint d’être copié. Il embrasse la théosophie, s’imprègne de naturisme, se déclare anarchiste et sera quelque temps médium. 

Il ne rentre dans aucun réseau, ne se lie à aucun peintre (sauf Duchamp et son frère) et refuse de se faire connaître auprès des marchands. 

A l’inverse de Picasso, qui sait se promouvoir, son art restera longtemps méconnu. Même Malevitch qui ne quitte pas la Russie, sera  plus connu que lui ! Kupka se montrera amer face à ce manque de reconnaissance, alors qu’il n’a rien fait pour…..

Mêlant approche symboliste et expressionniste,  il restera fidèle au fait que la forme ne l’intéresse pas, que seule l’idée est importante; c’est ce qu’il cherchera à faire passer tout au long de sa vie d’artiste. Et notamment en glissant vers l’abstraction géométrique.

La peinture de Kupka, c’est une peinture d’idées.

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