Lumières : carte blanche à Christian Lacroix

Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzevir
75003
Paris
01.40.27.07.21
Jusqu'au 19 avril 2015: Ouvert de 10H à 18H, du mardi au dimanche
Vu
par Culture-Tops

Thème

Rares sont les grands musées qui osent reconsidérer la structure de leurs collections permanentes ; pourtant, à l’image de ses innovants fondateurs, Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay, le Musée a confié à l’artiste et créateur de mode Christian Lacroix une périlleuse mission : celle de proposer une lecture nouvelle de l’imposante collection de ce couple fasciné par l’art de vivre au XVIIIème siècle. Choisissant pour sa part de mettre en scène la richesse culturelle des Lumières à travers leur influence sur les sphères artistiques contemporaines, Christian Lacroix réussit le pari – risqué – de créer un dialogue inédit et singulier entre ces deux époques.

Points forts

- Une muséographie dynamique offrant de nouvelles perspectives sur la collection.

Plus qu’une visite au musée, c’est une ballade de curiosité que le spectateur a le sentiment d’effectuer, tant l’atmosphère du lieu est intimiste et chaleureuse. Déployée sur quatre étages, l’exposition suit une organisation thématique lisible, puisque chaque petit salon met en lumière une facette de l’identité culturelle du XVIIIème siècle : le rôle du théâtre, la place croissante de la philosophie, l’héritage de l’antiquité…

- Une composition traduisant un art de vivre total.

Différents prêts accordés au musée ont permis d’enrichir judicieusement la collection initiale de pièces issues de tous les arts qui ont marqué ce siècle glorieux : costumes, souliers, porcelaines, tableaux, sculptures dévoilent le rôle joué par l’ensemble des sphères artistiques sur le rayonnement économique et culturel de cette période.

- L’époque contemporaine face à l’héritage des Lumières.

La force principale de cette exposition réside, en effet, dans la mise en regard récurrente entre l’art du XVIIIème et son impact sur la société moderne. Tout au long de l’exposition se répondent des œuvres issues d’époques différentes mais aux similitudes troublantes, autant par leurs sujets que leur esthétisme. J’ai particulièrement apprécié la galerie dédiée à la représentation des enfants, où dialoguent avec adresse peintures du XVIIIème et portraits de Pierre Gonnord, photographe contemporain.  

- Christian Lacroix sans excès.

La carte blanche accordée à Lacroix pouvait laisser craindre une omniprésence des créations du designer, connu pour son style baroque et son intarissable créativité, autant dans le costume que dans le dessin ou la décoration d’intérieur. Pourtant, si sa signature est évidente, ses propres créations n’éclipsent pas les autres pièces de la collection; au contraire, elles leur apportent un éclat inattendu, comme c’est le cas avec les tapis uniques qu’a fait réaliser Lacroix pour chacune des salles du musée.

- Enfin, le Musée Cognacq-Jay gagne en pédagogie puisqu’il propose une application mobile dédiée à l’exposition, où le visiteur pourra retrouver les commentaires de certaines œuvres et des contenus exclusifs.

Quelques réserves

- L’exposition est par moment peu adaptée aux néophytes, puisque certaines explications de thèmes et d’œuvres exigent des connaissances préalables et relativement précises sur la période.

- L’accrochage atypique des œuvres et la touche baroque apportée par certaines pièces contemporaines pourront désorienter les visiteurs amateurs du classicisme traditionnel associé aux Lumières.

Encore un mot...

Un pari gagné pour le Musée Cognacq-Jay, qui réussit l’exploit d’apporter visibilité et singularité à sa collection permanente.

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