Peindre la banlieue de Corot à Vlaminck (1850-1950)

La peinture, témoin parfois plus significatif qu'un documentaire
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Atelier Grognard
6 avenue du Château de Malmaison
92500
Rueil-Malmaison
Jusqu'au 10 avril: Tous les jours de 13h30 à 18h; et chaque mardi, de 10h à 17h

Thème

L'exposition "Peindre la Banlieue, de Corot à Vlaminck, 1850-1950" offre un panorama inédit de la diversité des représentations de la banlieue parisienne.

Cette approche originale nous est dévoilée à travers près de 140 œuvres signées d'artistes reconnus tels Monet, Gauguin, Caillebotte, Corot, Daubigny,Vlaminck, Lhote, Luce, Gromaire, Dufy, etc. et de petits maîtres beaucoup moins connus mais à découvrir comme Eliot, Hervier.

Sur un siècle, les peintres d'une nature d'abord essentiellement bucolique deviennent les témoins de la modernité et de la transformation du paysage de banlieue avec l'irruption de l'industrialisation et  l'apparition des loisirs.

L'exposition permet de remettre à l'honneur la place de la banlieue dans l'histoire de l'art et de poser surtout sur elle un regard sociologique.

Points forts

La variété des regards portés sur la banlieue et sa transformation:

- D'abord les années 1850, point de départ de l'exposition: les peintres quittent leur atelier parisien pour peindre une nature bucolique et verdoyante.

A ce stade, la première partie de l'exposition est très classique avec des tableaux allant de l'école de Barbizon aux Impressionnistes. 

- Puis avec les années 1880-1890, nous ressentons alors l'incroyable bouleversement du paysage de banlieue à travers l'essor de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'aménagement du territoire, avec des peintres comme Seurat, Pissarro, Guillaumin et Caillebotte entre autres.

- Dans les années 1920-1940, certains peintres de paysage comme Signac, Luce, Steinlein représentent, en témoins militants de leur temps, les bouleversements socio-économiques  qui transforment le paysage dénaturé de la banlieue en sites industriels inquiétants.

La palette de quelques artistes comme Vlaminck, Lugnier, Delpech s'assombrit alors avec des tons sourds; la verticalité des arbres est remplacée par celle de la cheminée d'une usine ou de la structure métallique d'un pont. On comprend la démarche des artistes les plus engagés pour dénoncer les méfaits de l'industrialisation de la "banlieue noire" sur la nature et les hommes. 

- Pour conclure l'exposition sur une vision moins sombre du début du XX ème siècle, des artistes comme Marquet, Gromaire, Utrillo, Dufy,André nous font découvrir la banlieue des loisirs avec une nature préservée, des paysages riants et lumineux, privilégiant les activités de loisirs et de sport en bordure des rivières : baignade, navigation et guinguettes...

- Une forte confrontation picturale, donc, entre la banlieue noire avec ses usines et  la banlieue gaie avec ses canotiers des bords de Marne.

Quelques réserves

- La scénographie n'est pas très percutante et la qualité médiocre des cartels devrait être repensée pour mieux retenir la curiosité des visiteurs lors de leur parcours. 

- L'exposition  nous apporte plus un regard socio-économique sur les différents visages de la banlieue durant cette période que sur l'histoire de l'art, avec une mise en lumière de la confrontation stylistique des peintres.

Encore un mot...

Une belle invitation à une ballade de rêveur bucolique du dimanche, devant la dénonciation des méfaits de la modernité sur la nature et sur les hommes.

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