L’art de perdre

L'art de gagner
De
Alice Zeniter
Editions Flammarion - 512 pages
Notre recommandation
4/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

On pourrait appeler cela « une fresque ». Une histoire qui court de 1930 aux premières années du 21ème siècle. On pourrait aussi expliquer qu’on a là un livre de plus de 500 pages qui pose la question : « Peut-on passer maître dans l’art de perdre ? » et qui assure que « c’est long de faire ressurgir un pays du silence ». On pourrait… et puis, on se laisse embarquer dans les pas de Naïma, elle est jeune, elle tient une galerie d’art. Elle est née dans une famille harkie mais ne sait rien de l’Algérie ni de l’enfance de son père débarqué à Marseille en 1962. Quand elle souhaite récupérer les dessins d’un grand personnage de l’indépendance, elle se retrouve confrontée à un passé que père(s) et grands-père(s) ont voulu oublier.

Points forts

- L’écriture d’Alice Zeniter brille de mille feux.

- Un texte indispensable sur le devoir de mémoire.

- La diversité des sujets embrassés par l’auteur : destins brisés, colonisation, exil, exode, déracinement, amour filial…

- L’art de la dramaturgie parfaitement maitrisé sur près de 500 pages.    

- Un joli titre inspiré par un vers de la poétesse américaine Elizabeth Bishop (1911- 1979) : « Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître ».

Quelques réserves

Une petite faiblesse dans « L’Art de perdre »: Alice Zeniter donne l’impression au lecteur de prendre son temps pour présenter tant les personnages que les situations.

Encore un mot...

Une famille kabyle et harkie. Trois générations: le grand-père muet sur son passé, le père inutile à son pays et exilé en France pour finir humilié à l’usine, la fille qui veut connaître l’histoire familiale. Un grand livre sur le devoir de mémoire, mais aussi sur  la peur, l’exil, la honte, l’intégration (si souvent ratée)… Un grand livre empli d’émotion(s) et d’amour...

Une phrase

- « Un pays n'est jamais une seule chose à la fois : il est souvenirs tendres de l'enfance tout autant que guerre civile, il est peuple comme il est tribus, campagnes et villes, vagues d'immigration, et d'émigrations, il est son passé, son présent et son futur, il est ce qui est advenu et la somme de ses possibilités ».

- « Yema veut que son logis minuscule soit impeccable, qu'il soit le plus propre de tous. C'est sa manière à elle de refuser la pauvreté, de remplacer une hiérarchie par une autre en haut de laquelle elle puisse encore trouver une place. Chez elle, on ne verra aucun mouton de poussière, aucune chiure de mouche, aucun reste de nourriture caché sous un pied de table, aucune dégoulinure sombre sur la surface lisse des meubles en Formica. Chaque portion qu'elle astique, devient sienne ».

L'auteur

Née en 1986 à Alençon (Orne), Alice Zeniter est une romancière et dramaturge française. Après avoir été élève de l’Ecole Normale Supérieure, elle a vécu plusieurs années en Hongrie où elle a enseigné le français. Puis, en 2013, elle est nommée chargée d’enseignement à l’université Sorbonne Nouvelle.

Elle publie à 16 ans son premier roman : « Deux moins un égal zéro ». Suivront « Jusque dans nos bras » (2010), « Sombre Dimanche » (2013, prix de la Closerie des Lilas, prix Inter), « Juste avant l'oubli » (2015, prix Renaudot des lycéens) et, donc, à cette rentrée 2017, « L’Art de perdre » ( déjà Prix littéraire du « Monde »).

Durant son séjour en Hongrie, elle a travaillé comme assistante à la mise en scène pour la compagnie théâtrale Kreatakor avec le metteur en scène Arpad Schilling et comme dramaturge pour la compagnie Kobal’t. Alice Zeniter a également travaillé en 2015 pour le cinéma sur le scénario de « Fever », un film de Raphaël Neal.

Commentaires

Lo M
mar 13/08/2019 - 15:50

vraiment déçue.........on m'avait dit, c super..........je pleure sur nos écrivains la...........des copiés-collés sur la guerre d'Algérie........des personnages sans profondeurs...........en plus tu apprends qu'il y a eu des lobotomies dans les camps......bravo.......bref trop bobo de gauche pour moi , la jeunette ^^

Labe
jeu 26/03/2020 - 11:12

Bonjour je suis entrain de lire ce livre on s'y perd avec cette grande famille tous ses prénoms .j'en suis à la page 145.
Palestro village dont j'ai entendu parler lors des récits de la guerre coloniale de jeunes partis à la guerre .se faire tuer pour rien .ce genre de colonisation depuis 1830 .n'a jamais été bien vécue .c'est normal et humain que l'indépendance était inévitable que ce soit pour tous les pays colonisés Afrique du Sud où en palestine.ce livre est il autobiographique ?

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