Reims 1925-1970

Nostalgie, quand tu as de bonnes raisons de nous tenir...
De
Jean Paul Delsaux et Dominique Pascal
Notre recommandation
4/5

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Thème

L’histoire du circuit automobile de Reims, tracé en Champagne au début du siècle. Typique de l’époque : un simple triangle, obtenu en fermant temporairement des routes ordinaires, dont la Nationale 31.

Ce circuit est monté en puissance avec les années, il a accueilli les plus prestigieuses courses de Formule 1 et d’endurance, il a vu passer tous les meilleurs pilotes mondiaux. Il a succombé à la fin des années 60 aux contraintes de sécurité et à l’absence des infrastructures nécessaires à l’accueil du sport automobile devenu un spectacle médiatique mondial.

Points forts

1 La préface en forme d’hommage de Michel Hommel, éditeur et passionné d’automobiles, ancien pilote de la coupe Gordini, créateur d’un groupe de presse spécialisée dans ce domaine et même constructeur d’une petite voiture de sport dans les années 90. Le circuit de Reims fait évidemment partie de ses souvenirs de pilote.

2 L’iconographie. Une masse impressionnante de photos d’époque, principalement en noir et blanc, admirablement choisies et qui rendent bien l’ambiance. Il ne manque que l’odeur de l’huile de ricin ! A voir en particulier :

    -     p17 le virage sur une route non goudronnée

    -    p 29 la ligne droite au milieu des champs

    -    p111 le départ « façon le Mans » : les coureurs traversent la route en courant pour sauter dans leurs voitures et prendre le départ

     -   quelques photos du départ de nuit pour les 12 heures de Reims, épreuve d’endurance dont l’arrivée était programmée à la mi-journée du dimanche

3 L’excellente mise en scène des origines du sport automobile

-      à l’origine, des circuits qui n’étaient que des routes, même pas goudronnées !

-      toujours sans protection, 260 km/h dans la ligne droite dans les années 50 !!

-      l’association épreuve sportive et concours d’élégance, avec la participation de miss France en 1930

-      Enzo Ferrari, vainqueur à Reims en 1934 et 1935 en tant que directeur de l’écurie Alfa Romeo (15 ans avant de créer sa propre marque)

-      L’arrivée des « Flèches d’argent » Mercedes en 1938, lorsque le Grand Prix de la Marne devint Grand prix de l’ACF ; l’automobile allemande était alors soutenue par le régime nazi pour porter l’image nationale

-      les marques disparues (Bignan, vainqueur des 2 premières éditions, Gordini vainqueur en 1952 ) et celles qui ne sont plus que l’ombre de leur gloire passée (Bugatti)

4 L’âge d’or, pendant lequel la course automobile est portée par la place croissante de la voiture dans la vie quotidienne

     -   la présence croissante des marques de champagne, motivées par la proximité du circuit ; sans celui-ci qui sait si les victoires se fêteraient aujourd’hui en débouchant un magnum ?

    -    le retour raté en 1956 de Bugatti, marque vedette des années 30

     -   l’importance croissante du championnat du monde de F1, qui suscita l’émergence de Ferrari, Maserati, puis des grandes marques anglaises (BRM, Cooper, Lotus)

     -   en endurance, dans le cadre des 12 heures de Reims, le duel Ferrari Ford entre 1964 et 1967, avant le déclin de ce circuit à l’histoire exceptionnelle

5 Les grandes figures . . . et les anecdotes

    -   « Toto » Roche, pilote local issu de la grande famille du champagne ; c’est lui qui a créé le premier circuit pour le Grand prix de la Marne en 1925, puis le nouveau circuit en 1926

    -    le retour en 1951 de « Phi-phi » Etancelin, âgé de 54ans et vainqueur de l’épreuve en 1927

     -   Luigi Musso, fauché sur ce circuit en 1958 ; il luttait pour la victoire et la prime qui lui aurait permis de rembourser une dette de jeu . . .

     -   Fangio (le meilleur pilote de l’histoire ?), qui disputait ici sa dernière course en 1958 et à qui le futur vainqueur, Mike Hawthorn, ne voulut pas prendre un tour par respect pour sa carrière

     -   les débuts en 1960 de Jim Clark, remplaçant de Stirling Moss avant de devenir champion du monde et de gagner à Reims 2 ans plus tard

     -   le succès en 1961 de Giancarlo Baghetti, pour sa première course de F1 ; il n’allait plus en gagner une seule !

          etc...

Quelques réserves

La discrétion sur les tentatives de relancer une activité sur le site depuis la fin des grandes courses. Les vestiges des tribunes et les efforts entrepris, jusqu’ici sans réel succès, méritent un autre sort, d’autant que la Champagne vaut le détour !

Encore un mot...

Un circuit, planté au milieu de la plaine de Champagne, qui était le plus rapide d’Europe : son histoire raconte de façon exhaustive 50 ans de sport automobile, l’enthousiasme et les drames qui en ont fait le rêve de beaucoup.

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