La Succession

Mélancolique et profond: du grand art
De
Jean-Paul Dubois
Editions de l’Olivier - 234 pages
Notre recommandation
4/5

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Thème

Paul Katrakilis, le narrateur de vingt-huit ans, vit des jours heureux à Miami grâce aux modestes revenus de la pelote basque, jeu qui le passionne depuis son enfance, alors qu’il est docteur en médecine … Il a fui sa famille toulousaine de « détraqués », d’une indifférence totale à son égard. Son père se rappelle pourtant à son souvenir par son suicide ! Le voilà confronté à une succession encombrante … Il ne trouve pas sa voie entre la maison de Toulouse et ses fantômes, le pays basque de son enfance, et la Floride où il connaîtra une amitié forte avec Epifanio et une passion amoureuse de soixante jours avec la fascinante Ingvild. Lorsqu’il se résout à rouvrir le cabinet médical de son père, il découvre deux carnets noirs, qui contiennent un lourd secret. Parviendra-t-il à échapper à l’incroyable destinée de sa famille ?

Points forts

• Le décalage entre la violence des situations et la légèreté du ton fait mouche : l’auteur réussit à aborder des thèmes graves, comme le suicide, l’euthanasie, l’absurdité du destin, en les mêlant à des détails loufoques.

• Le tableau de sa famille « étrange, de quatre personnes déroutantes, déboussolées et terrifiantes » est irrésistible de drôlerie !

• Il rattache avec subtilité son histoire si singulière à des réalités historiques : son grand-père a été un médecin de Staline et possède une lamelle de son cerveau ! Sa famille de suicidaires lui rappelle celle des Hemingway.

• On retrouve avec bonheur le personnage de Paul, double de l’auteur, toujours déçu, nonchalant, désinvolte, qui se moque, en apparence, de tout ce qu’il entreprend ; mais au fond de lui-même il ressent les blessures indélébiles de l’enfance par manque d’amour, de tendresse, de confiance. 

• Les personnages secondaires sont, à son image, généreux et attachants : l’ami fidèle, Epifanio, plein de vie; Ingrid, la splendide norvégienne de cinquante-huit ans; et le chien Watson, qu’il s’amuse à humaniser.

Quelques réserves

Je n’en vois pas...

Encore un mot...

Jean-Paul Dubois nous raconte avec humour et élégance l’histoire étonnante de ce joueur de pelote basque, qui essaie d’oublier la malédiction qui pèse sur sa famille. Un livre mélancolique et profond sur l’impossibilité de rompre avec ses origines : comment assumer une succession aussi lourde, aussi accablante ?

Une phrase

« Cette femme obnubilait mes pensées … elle me disait des choses que tous les enfants devraient entendre, des mots qui enlèvent la peur, bouchent les trous de solitude, éloignent la crainte des dieux et vous laissent au monde avec le désir, la force et l’envie d’y vivre. » p.150

L'auteur

Jean-Paul Dubois, né en 1950 à Toulouse, est l’auteur de nombreux romans parmi lesquels on peut citer Kennedy et moi, prix France télévisions 1996, Une vie française, prix Femina et prix du roman Fnac 2004, Le Cas Sneijder, prix A. Vialatte 2012 . Certains ont été adaptés au cinéma ou ont inspiré des films, comme dernièrement Le Fils de Jean, de Philippe Lioret, sorti le 31 août dernier.

Commentaires

Henri-Charles Dahlem
jeu 22/09/2016 - 22:11

J'ai, tout comme vous, beaucoup aimé suivre Paul Katrakilis, sa vie de pelotari à Miami, puis son retour en France pour les funérailles de son père à Toulouse et sa confrontation à la tragédie familiale des suicides en série. Un très grand roman !
http://urlz.fr/43BQ

Wal
sam 16/12/2017 - 11:06

Livre à fuir à tout prix ! Il n'y a aucune histoire. Une longue descente aux enfers dans les loupés, la dépression... Une succession de malheurs dans laquelle l'auteur se complait. Il a du écrire ça dans une phase de dépression. Le temps qui passe irréversiblement, les regrets, la nostalgie, le malheur de la maladie, l'euthanasie, le suicide (omniprésent). Comme il est dit dans le masque et la plume : après ça vous prenez un Xanax (chose que j'ai faite, j'en ai pris deux, véridique ! Sans avoir écouté la critique avant).

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