Anna Karenina

On vibre!
De
Léon Tolstoï
Adaptation théâtrale de Helen Edmundson
Mise en scène
Cerise Guy, assistée de Cyrille Denante
Avec
Emmanuel Dechartre, Mathilde Hennekinne, Isabelle Andréani, Antoine Cholet, François Pouron, Eloïse Auria, Stéphane Ronchewski, Sandrine L’Ara, Laurent Letellier
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier
75014
Paris
0145454977
ATTENTION: dernière, le 23 avril

Thème

Deux trajectoires, dans le milieu de l'aristocratie russe du XIXe siècle, sont représentées sous nos yeux : 

- celle d’Anna Karenine, mariée à Alexis Karénine et mère d’un petit garçon, qui croise un jour le comte Alexis Vronski, brillant officier.

- celle de Constantin Lévine, en parallèle,  amoureux de la jeune Kitty et qui voudrait l'épouser; mais la jeune femme l’éconduit.

Points forts

1.     Le metteur en scène Cerise Guy a opté pour l’adaptation scénique de l’anglaise Helen Edmundson. Cette adaptation, qui réussit la prouesse de faire de 1000 pages une pièce de deux heures sans trahir le roman, met en parallèle - en leur donnant autant d’importance, comme dans le roman - les deux destins de Constantin Lévine et d’Anna Karénine. Originalité de la pièce, ces deux personnages se confient l’un à l’autre, sans se voir. Leur dialogue nous donne accès à leurs états d’âme de façon naturelle.

2.     Ce parallèle met également en exergue ce qui unit Anna et Lévine : une forme de radicalité, subie pour l’une, la passion amoureuse, et choisie pour l’autre, Lévine, qui veut agir selon le bien, idéaliste. Redonner toute sa place à Lévine alors qu’il est occulté dans la plupart des adaptations cinématographiques, qui se focalisent sur la vie d’Anna, plus « mélodramatique », est d’autant plus intéressant qu’on dit que Lévine est le personnage qui ressemble le plus à Tolstoï.

3.     Les choix de mise en scène, pour ce parallèle, sont simples, mais fonctionnent très bien. Anna et Lévine occupent leur espace propre sur scène, chacun d’un côté, avec un banc. Sur une partie de la scène, surélevée, plus reculée, passent des personnages secondaires, derrière des panneaux. Même la mort encapuchonnée s'y promène, elle aussi, parfois...

4.     Les comédiens sont excellents : Anna Karenine (Mathilde Hennekine) est vibrante, poignante, juste. Le public communie à ses tourments, sa joie amoureuse, sa folie enfin et son désespoir. Bravo aussi à Antoine Cholet / Lévine, miroir d’Anna, voix de sa conscience, dont on ressent les mouvements de l’âme, tourmentée et idéaliste. Le mari d’Anna, Karénine (Emmanuel Dechartre) est parfait dans le rôle du mari plus âgé, amoureux trompé, stoïque dans la douleur, soit disant vertueux et magnanime, mais qui, cruellement, rendra Anna folle en la privant de son fils, par vengeance.

Quelques réserves

Un Vronski à qui on s’attache moins, en retrait. Peut être est-ce volontaire ? Quand Anna commence à se perdre dans ses sentiments d’inquiétude et de jalousie, on la sent d’autant plus seule…

Encore un mot...

Des sentiments qui vous emportent… On vibre!

L'auteur

Léon Tolstoï (1828-1910) a connu un succès immédiat, dès la parution de son premier roman, à 24 ans. A 40 ans, en 1868, il publie "Guerre et Paix", l’une de ses oeuvres majeures, qu’il a mis dix ans à écrire. En 1877, il publie "Anna Karénine", autre roman salué comme un chef-d’œuvre de la littérature dans le monde entier, emblématique du « génie russe » de son auteur.

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