Louison

Précocité du charme et du talent
De
Alfred de Musset
Mise en scène
Pauline Boccara
Avec
Odile Blanchet, Bérénice Boccara, Antonin de Laurens, Patricia Perrault, Antoine Richard ou Victor O'Byrne
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Roi René
12, rue Edouard Lockroy 75011 Paris
01 47 00 43 55
Jusqu'au 7 juin : les jeudis et vendredis à 20h30

Thème

Une jeune fille de la campagne a été entraînée à Paris pour servir un Duc, fils de sa marraine, comme cela existait au XIXème siècle.  Ce dernier lui fait des avances, ce qui perturbe Louison et rend très malheureuse son épouse, jeune femme récemment sortie du couvent pour se marier voici seulement un an. Le Duc est enclin aux sorties et aux plaisirs et trouve sa jeune épouse par trop languissante et mélancolique. Un ami d'enfance de Louison, devenue Lisette dans la grand ville, débarque avec le désir de l'épouser. Comment réagira le Duc ?

Points forts

  • Pièce de jeunesse, « Louison »  a tout le charme des pièces de Musset. On pense à « Un caprice », à ces jeunes femmes mariées à des séducteurs parfois désenchantés – Octave et Fantasio ne sont pas loin. La pièce est ici transposée dans un espace moderne de bon aloi et jouée avec conviction, par de jeunes comédiens. Les deux jeunes femmes sont de toute évidence les plus attachantes. Le personnage du Duc, tel qu'il est présenté, manque un peu de cette dérision romantique des héros de Musset, dont le cynisme cache souvent un cœur vibrant. Le rôle du jeune campagnard qui veut épouser Louison, est un peu court, mais le jeune comédien qui le jouait le soir où je l'ai vu, ne manque ni de brio, ni de qualités.
  • Il m'est apparu que Musset avait certainement lu « Le Mariage de Figaro » et y avait peut être pensé, en écrivant cette charmante pièce, où la jeune duchesse est triste de se sentir abandonnée pour sa servante. Il y a de la Comtesse Almaviva dans cette jeune Duchesse et un peu d'une Suzanne, plus jeune et moins habile, chez Louison. La fin se résoudra comme l'a aussi voulue Beaumarchais. Tout rentrera dans l'ordre. Mais nous sommes chez Musset ; la gaîté a toujours un arrière goût de tristesse et de mélancolie.

Quelques réserves

  • Les acteurs sont jeunes, mais c'est aussi une qualité...

Encore un mot...

Si vous ne connaissez pas cette pièce, allez-y ; vous l'entendrez de façon charmante, avec un équipe sympathique et pensez à mon idée de Beaumarchais....Et puis, le monologue de Louison est l'un des grands «extraits» des cours de Théâtre.

Une phrase

« Me voilà bien chanceuse ; il n'en faut plus qu'autant.
Le sort est, quand il veut, bien impatientant.
Que les honnêtes gens se mettent à ma place,
Et qu'on me dise un peu ce qu'il faut que je fasse.
(...)
On m'apprend que je suis gouvernante céans.
Gouvernante de quoi ? monsieur n'a pas d'enfants.

Il en fera plus tard. — On meuble une chambrette ;
La maréchale m'aime ; au fait, c'est ma marraine.
Sa bru, notre duchesse, a l'air fort innocent.
Mais monseigneur le duc alors était absent ;
Où ? je ne sais pas trop, à la noce, à la guerre.
Enfin, ces jours derniers, comme on n'y pensait guère,
Il écrit qu'il revient, il arrive, et, ma foi,
Tout juste, en arrivant, tombe amoureux de moi. »

L'auteur

Alfred de Musset (1810-1857), fut l'un des grandes figures du Romantisme. Particulièrement précoce, il vécut auprès de George Sand une liaison passionnée. Il cessa pratiquement d'écrire après ses trente ans. Il laisse une œuvre exceptionnelle de poésie et de sensibilité : « Fantasio », « Les Caprices de Marianne », « On ne badine pas avec l'Amour », « Il ne faut jurer de rien » et tant d'autres... Dans « Louison », il y a déjà le charme de nombre de ses chefs d'œuvres.

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