42nd Street

Comédie musicale: le top du top
De
Harry Warren
Direction musicale : Gareth Valentine
Mise en scène
Stephen Mear
Avec
Alexander Hanson, Ria Jones, Monique Young, Dan Burton…
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre du Châtelet
1, place du Chatelet
75001
Paris
0140282828
Jusqu’au 8 janvier 2017: Du mardi au samedi à 20h Matinées le samedi à 15h et le dimanche à 16h

Thème

1933. Le metteur en scène Julian Marsh, mis à mal par la crise de 29, tente de se refaire à Broadway en montant une nouvelle comédie musicale d’envergure, « Pretty Lady ». Des auditions au soir de la grande première, les mésaventures se succèdent dans les coulisses, surtout pour Peggy Sawyer, jeune danseuse très douée qui fait ses débuts et se voit confier le premier rôle féminin lorsque la vedette Dorothy Brock se casse la cheville.

Points forts

1) Il s’agit d’un « backstage musical », c’est-à-dire une comédie musicale qui raconte la préparation d’une autre comédie musicale. Cette mise en abyme du théâtre est devenue un genre en soi, un genre très balisé avec ses scènes de répétitions sur le plateau, ses drames et ses tensions dans les coulisses et dans les loges, avant de finir en beauté par le soir de la première où tout est prêt, tout est réussi. « 42nd Street » est un modèle du genre.

2) Un orchestre dans la fosse, une cinquantaine d’artistes sur scène qui dansent, chantent et jouent la comédie, des costumes chatoyants, des décors monumentaux, des lumières changeantes, le spectacle est total et surtout rallie tous les publics. On ne peut être qu’admiratif devant tant de talent, tant d’imagination, tant de professionnalisme. La comédie musicale en général et particulièrement cette production, mise en scène et chorégraphiée par Stephen Mear, représentent vraiment la noblesse du spectacle.

3) Les amateurs de claquettes sont aux anges : le spectacle réunit de nombreux numéros qui sont autant de scènes d’anthologie.

4) On aime particulièrement l’autorité et la forte présence d’Alexander Hanson dans le rôle du metteur en scène, la voix si expressive et si nuancée de Ria Jones-Dorothy, la grâce et l’énergie que Monique Young met au service de la jeune Peggy, et l’élégance du style de Dan Burton, le jeune premier, que l’on avait chaleureusement applaudi dans « Singin’ in the rain » l’année dernière sur cette même scène du Châtelet.

Quelques réserves

1) Parfois on ne peut s’empêcher de sourire devant le côté un peu lisse du livret de « 42nd Street ». Pour exemples, lorsque Dorothy se casse la jambe, ce sont les consœurs de Peggy qui avancent tout naturellement son nom pour reprendre le premier rôle (elles sont bien généreuses, bien désintéressées, ses petites concurrentes !) et à quelques minutes du lever de rideau, c’est Dorothy elle-même qui vient donner des conseils à sa remplaçante (très sport, très classe, cette star déchue !) On sera certainement plus proche de la vérité des coulisses de Broadway en 1970 lorsqu’on adaptera en musical le film de Joseph L. Mankiewicz « All about Eve » sous le titre « Applause ». Là, une jeune arriviste parviendra à se faufiler dans le sillage d’une grande vedette et, à force de calculs et de manigances, réussira à lui souffler son rôle…

2) Avec ce spectacle, Jean-Luc Choplin achève son mandat de directeur, et, en plus, le Châtelet va fermer ses portes pour travaux. Comment les nouveaux fans des comédies musicales anglo-saxonnes vont-ils pouvoir s’adonner à leur addiction ? Il va falloir qu’ils prennent l’Eurostar à destination de Londres… La barbe !

Encore un mot...

La comédie musicale « 42nd Street » marque les adieux de Jean-Luc Choplin à la direction du Châtelet. Cette production magnifique permet aux Parisiens d’assister une fois de plus à une spécialité des artistes anglo-saxons. Chapeau bas et standing ovation !

Une phrase

Julian Marsh, le metteur en scène tyrannique, à Peggy Sawyer, la petite chorus girl promue brusquement premier rôle : « Tu entres en scène comme ingénue, mais c’est en star que tu dois en sortir ! »

L'auteur

Au départ, un roman, « 42nd Street », écrit en 1928 par un ancien danseur de Broadway, Bradford Ropes, qui dépeint franchement et sans détours le petit monde des comédies musicales de New York. En 1933, Hollywood s’empare de ce livre et en tire un scénario assez édulcoré, filmé par Lloyd Bacon. Le grand producteur de Broadway David Merrick en rachète les droits à la Warner en 1980 et confie l’écriture du livret à Michael Stewart et Mark Bramble. Le spectacle est d’abord monté à New York, puis à Londres en 1984.

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