Chroniques festivalières d'Avignon - 21 juillet

Notre recommandation
4/5

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L’Armoire à poésie - de Jacques Forgeas

Mise en scène : Denis Malleval

Avec : Véronique Boulanger, Baptiste Caillaud, Chloé Stefani

Théâtre de l’Oriflamme - 11H30

Madame Armand, professeur de français jeune retraitée, voit débarquer chez elle deux anciens élèves, Jennifer et Lucas qui la rendent responsable de leurs échecs. En animant un club de poésie tous les jeudis, elle leur a vendu du rêve, un autre regard sur la vie et des illusions. Ils viennent instruire son procès. Elle va accepter de défendre avec passion la poésie et ces instants partagés où elle leur a ouvert la porte de l’imaginaire, en leur insufflant l’amour des mots, du partage et la découverte de son univers poétique. Mais ils ont un autre but ... Pétillante, énergique, sensible et engagée, L’armoire à poésie est une invitation au rêve qui confronte deux points de vue diamétralement opposés.

C’est une idée très originale qui nous est proposée là par Jacques Forgeas. Ce qui s’apparente à une intrigue policière se meut soudain en une idée singulière : le procès de la poésie. Une comédie toute en douceur pourvue d’un charme singulier grâce à l’interprétation de Véronique Boulanger. Innocente et cocasse, elle incarne avec une ingénuité et une candeur enfantine un professeur de français retraitée qui va devoir s’aider de René Char, Baudelaire, Jean Tardieu et bien d’autres pour sortir du mauvais pas dans lequel elle est entraînée par ses deux partenaires. On baigne dans une atmosphère tout à fait charmante et on est pris immédiatement grâce à un décor extrêmement original qui donne une couleur aux mots qui s’échappent. Un bel hommage à la poésie dont il serait dommage de se priver.

Recommandation : 4 coeurs

 

Ma Séraphine de Patrice Trigano

Mise en scène : Josiane Pinson

Avec : Marie-Bénédicte Roy, Laurent Charpentier

Espace Roseau Teinturiers - 18H35

L’incroyable histoire de Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis, femme de ménage et peintre de génie atteinte de schizophrénie, racontée par Wilhelm Uhde, collectionneur esthète et marchand d’art allemand, opposant au régime nazi, qui a découvert et fait connaître les œuvres de Picasso, Braque et du Douanier Rousseau.

Dans une interprétation magnifique et bouleversante, Marie-Bénédicte Roy nous offre le portrait d’une artiste peintre méconnue Séraphine Louis. On explore grâce au talent de l’auteur et à la mise en scène ciselée de Josiane Pinson le rapport intime qui se lie parfois entre l’art et la folie. Tous ces artistes auraient-ils eu ce talent, si leur moi intime n’eût pas été confronté à un démon intérieur qui les inspira et les crucifia tout autant ? Un spectacle profond, sensible qui entrouvre une fenêtre peu exploitée dans son traitement sur ce thème. L’intelligence de l’écriture fait qu’on nous offre une vraie dramaturgie plutôt qu’un énième et simple biopic et on découvre une artiste aussi flamboyante dans ses œuvres que dévorée par son feu intérieur. Un spectacle intense qui mérite le détour par l’atelier de « Séraphine de Senlis ».

Recommandation : 4 coeurs

 

Richard III d’après William Shakespeare

Adaptation et mise en scène : William Mesguich

Avec : William Mesguich, Estelle Andrea, Alexandre Bonstein, Xavier Clion, Madeline Fortumeau, Alain Guillo, Nadège Perrier, Thibault Pinson

Théâtre des Gémeaux - 21H

Dans l’Angleterre de la fin du 15ème siècle, les York ont remporté la guerre des Deux-Roses et terrassé les Lancastre. Édouard IV règne mais son frère Richard, assoiffé de vengeance, lorgne le pouvoir. Richard va ainsi éliminer tous ceux qui se mettront en travers de sa route. Ascension sanguinaire vers la couronne royale pour devenir le nouveau maître de l’Angleterre. La soif de pouvoir, la hantise de la trahison, la violence du châtiment, composent ce maelström porté par 8 comédiens qui interprètent 25 personnages.

Un auteur à la démesure du talent du comédien, il fallait que deux William fassent le chemin commun pour cette oeuvre. William Shakespeare et William Mesguish se sont trouvés pour nous offrir cette tragédie flamboyante de Richard III. Dans une scénographie et un jeu de lumières d’un esthétisme recherché, baroque et envoûtant, le spectateur est entraîné dans les abîmes des affres de cette lente accession au pouvoir, parsemée de cadavres et de fantômes errants. La troupe qui l’entoure est tout aussi formidable d’énergie et de composition qui contribuent au lyrisme ambiant qui se dégage. Vanité, ambition, vengeance, trahison, tous les ingrédients sont là, concentrés pour vous faire passer une soirée mémorable.

Recommandation : 4 coeurs

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