Le bonheur conjugal

Tout lasse, tout casse, tout passe… sauf à Montparnasse, où règne un bonheur de théâtre !
De
Léon Tolstoï
Adaptation et mise en scène : Françoise Petit
Avec
Anne Richard et Nicolas Chevereau (au piano), et la participation amicale de Jean-François Balmer.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 bd du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Jusqu’au 7 décembre 2025. Tous les dimanches à 17h

Thème

  • Mais qu’est-ce donc que le bonheur conjugal ? Une vaine promesse, un paradoxe de la vie sentimentale ? La jeune Macha, dans un empire russe en plein bouleversements, va vivre à 17 ans, les illusions et désillusions de l’amour, éblouie d’abord par l’assurance et l’expérience de son vieux tuteur, puis par les paillettes de la haute société moscovite, mais bientôt enchainée par les liens d’un mariage précoce.

  • L’habitude enfante l’ennui, l’habitude née du quotidien tue l’amour. Le couple ne cassera pas, il résistera au prix de concessions réciproques et dune pseudo-liberté retrouvée. 

  • Tolstoï nous livre ici sa vision pessimiste du mariage avec une infinie délicatesse

Points forts

  • Une histoire simple, directe, extraordinairement humaine, fondée sur le passage d’une jeune fille, à peine sortie de l’adolescence, à l’âge adulte :

    • Macha est soumise à tous les bouleversements psychologiques et physiologiques traversés à cet âge ;

    • est-elle seulement éprise de ce homme, Sergueï, qui a17 ans de plus qu’elle ? 

Peut-être que oui, en tout cas au début, et d’un amour de raison plus que de passion, mais elle est surtout éprise de liberté, telle la Mouette de son ami Tchekhov !

  • L’analyse par l’auteur des états d’âme de l’héroïne, soulignés de temps à autre par l’admirable sonate de Beethoven Quasi una fantasia, aux vertus si apaisantes.

  • La présence dans l’ombre de Sergueï, interprété sans un mot par un Jean François Balmer compréhensif, attentif, et énigmatique.

  • La finesse de l’interprétation de la jeune Macha, jouée par Anne Richard, comédienne “4 étoiles“, qui cultive un paradoxe sentimental très émouvant.

Quelques réserves

  • Je n’en vois pas, aucun point faible ne saurait nous échapper dans ce petit bijou qu’est le Poche Montparnasse.

Encore un mot...

  • Tolstoï a écrit Le Bonheur Conjugal (traduction française à l’époque : Mon mari et Moi), ouvrage pas vraiment optimiste, à 30 ans, un an avant son mariage avec Sofia Bers, qui lui  donna ensuite treize enfants (excusez du peu !)             

Une phrase

  • « Au mois de mars notre tuteur arriva : “Eh bien, grâce à Dieu, Sergueï Mikhaïlovitch est arrivé“ nous dit Katia, comme je marchais de long en large comme une ombre oisive, sans pensée, ni désir.  “Secoue toi, ma petite Marie, ajouta- t-elle, autrement que va-t-il penser de toi ? Il vous aimait tous tant !“ »

L'auteur

  • Léon Tolstoï (en russe Lev Nikolaïevitch Tolstoï), né en 1828, mort en 1910, a été influencé par Dickens et Balzac, et  a atteint les sommets de la gloire avec la composition de  Guerre et Paix et d’Anna Karénine. Sa femme Sophia, tutrice  jalouse de son œuvre littéraire, a été sa  secrétaire infatigable, notamment pour l’écriture de Guerre et Paix.

  • Il a écrit aussi des récits exquis comme le Diablela Tempête de neige,  les Insurgés, le Cheval, et vécu sur sa propriété familiale de 350 hectares, située à 200km à Poliana, au sud de Moscou. Tolstoï en effet, a toujours privilégié la vie au contact de la nature et prôné le rejet du matérialisme. 

  • Excommunié par l’église orthodoxe, mis à l’index par la censure tsariste, catalogué comme « anarchiste chrétien », sa réflexion sur la violence inhérente à  la condition humaine est au cœur de son œuvre. 

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