Les fous ne sont plus ce qu'ils étaient

Devos ou la logique jubilatoire de l'absurde
De
Raymond Devos
Avec
Elliot Jenicot
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Studio-Théâtre de la Comédie-Française
99 rue de Rivoli
75001
Paris
0144589858
Jusqu'au 10 avril

Thème

Ce spectacle est le second d'une série de quatre seuls en scène dans lesquels, à chaque fois, un comédien du Français présente des textes d'un auteur qu'il aime particulièrement.

Points forts

1 Le choix des textes est remarquable.

2 Leur accumulation accentue la perception, chez Devos, d'une logique jubilatoire de l'absurde à partir de l'utilisation des mots en cascades et, plus encore, en poupées russes.

3 Le travail de mémoire effectué par Elliot Jenicot est impressionnant car les textes sont vifs et intenses.

4 La construction du spectacle est très habile, donnant à l'ensemble un rythme constamment soutenu. Les intermèdes, drôles et bienvenus, créent une pause intelligente entre les sketchs.
   1H15: le timing est parfait.

5 Elliot Jenicot crée spontanément un lien de sympathie avec le public.

6 De ses antécédents au music-hall, Jenicot a gardé des talents exceptionnels de danseur et de mime. C'est vraiment un mime épatant: la danse du fou, le papillon, le fumeur de cigarettes etc...

7 On partage deux ou trois moments d'émotion forte. En particulier dans la dernière minute du spectacle, lorsque dans un petit carré de lumière ne reste plus que la casquette de l'artiste, sur laquelle est posé un nez de clown, tandis qu'Elliot Jenicot en appelle, "là-haut", à Raymond Devos dont on entend la voix quelques secondes.

Quelques réserves

Nous n'en avons pas trouvé.

Encore un mot...

Nous avons tous les deux aimé ce spectacle. Jusqu'où? Là, les avis divergent un peu:

1 VLJ: Les textes sont excellents, les rebondissements permanents. Mais Devos m'a manqué. Peut-être ai-je gardé un souvenir trop précis de ses spectacles et de leur contenu, de son jeu de scène et de sa présence si puissante...Mais je reconnais qu'Elliot Jenicot s'en sort très bien. Il rend les textes plus fluides et parfois plus compréhensibles. Donc pari gagné.

2 JP: Quand j'avais 20 ans, je trouvais Devos très intello et son personnage, si j'ose dire, un peu encombrant. D'où la divine surprise occasionnée par ce spectacle: la distance très intelligemment et très respectueusement prise par Elliot Jenicot, qui ne cherche à aucun moment à faire du Devos, donne tout à coup au texte une dimension beaucoup plus forte. J'ai été littéralement bluffé par ce génie des mots et de la mécanique des associations qu'avait Devos, cet artificier de la langue.

Dix ans après sa mort, voici un hommage qui tombe à pic.
Il y en a un autre, auquel Devos aurait toutes raisons d'être particulièrement sensible: c'est la très forte influence qu'il a pu exercer et exerce encore sur les générations qui l'ont suivi, d'André Sauvé à Michael Hirsch.

Une phrase

"Pour Dieu, l'imaginaire, c'est une vue de l'esprit".

Mais on pourrait en citer dix et plus:
        - "Ne rien faire, ça peut se dire mais ça ne peut pas se faire".
        - "Peut-être qu'à force d'enfoncer le même clou, on finit par s'y accrocher ?"
        - "Quand j'ai tort, j'ai mes raisons".
        - "Mesdames, messieurs, si vous n'avez rien à dire, on en parle" Etc...

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