Une journée particulière

Fascisme et réclusion
De
Ettore Scola
Durée 1h30
Mise en scène
Lilo Baur
Avec
Laetitia Casta et Roschdy Zem
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de l’Atelier
1 place Charles Dullin
75018
Paris
01 46 06 49 24
Du 2 au 31 décembre 2023. Du mardi au samedi à 21 heures, le dimanche à 16 heures
En tournée en janvier et février 2024

Thème

  • La pièce est l’adaptation au théâtre du film bien connu d’Ettore Scola, sorti sur les écrans en 1977, avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni dans les rôles principaux.
  • Une journée particulière met en scène, à travers le rapprochement d’un duo singulier, la relégation des femmes au foyer, encouragées à devenir mères de familles nombreuses, et l’exclusion des homosexuels de la sphère publique. L’intrigue se déploie au moment où, dans un fracas festif, la communauté fasciste exalte à la fois la virilité guerrière et le racisme d’État. 
  • L’action se situe après la conquête de l’Éthiopie en 1935-36, moment fondateur de la nouvelle Rome impériale, et plus précisément le jour même de la visite d’Hitler à Mussolini, le 6 mai 1938, dans la capitale italienne, scellant par un défilé, massif et martial, l’alliance des deux puissances.

Points forts

  • Une intrigue poignante, portée par des comédiens célèbres, dans un décor soigné, suffit à capter l’intérêt du public, dont l’attente se porte vers la découverte de deux intérieurs, au sens propre comme au sens figuré, unis dans une même communion.
  • Le climat d’une société - à la fois soumise à la vulgarité du machisme viriliste et à la constante surveillance du voisinage qu’incarne une concierge intrusive et bavarde - est fidèlement reconstitué par les décors tournants d’un appartement à l’autre, puis au toit où sèche le linge et se nouent les contacts tactiles.
  • Des dialogues ciselés et précis, ponctués par les voix off des multiples enfants et des sons d’une rue investie par la fête fasciste, et d’où proviennent des chants militaires.

Quelques réserves

  • Sans doute parce que la fidélité au scénario d’origine est trop grande, l’ennui s’insinue subrepticement dans une mise en scène sans grande surprise.
  • Les deux solitudes, enfermées dans une même exclusion, paraissent plus antagonistes que susceptibles de rapprochement tant les convictions fascistes d’Antonietta sont exaltées.
  • Le mari, en chemise noire et bottes militaires, frôle la caricature, si bien que le couple mal assorti est remplacé par un autre duo tout aussi insolite.

Encore un mot...

  • L’authenticité du rapprochement amoureux de Gabriele et d’Antonietta se fonde sur le constat d’une sensibilité masculine, fondée sur l’attention et le respect plutôt que sur la brutalité d’un mari-père-soldat, aussi absent qu’exigeant et volage. La subtilité du propos tient à cette nouvelle définition de la virilité, plus subversive qu’arrogante.
  • Sans doute parce que la fin est annoncée et attendue dans une mise en scène classique, ne se permettant aucun pas de côté, il s’agit plus d’une reconstitution que d’une performance théâtrale.

Une phrase

« J’avais l’impression de lui plaire. »

« Maintenant, je suis heureuse. Tu es là et je te parle. Tu m’écoutes et je sens que pour toi, j’ai du respect. » 

« Il me suffit de te voir, de t’écouter pour savoir que j’existe aussi. »

L'auteur

  • Né en 1931 et mort en 2016 à Rome, Ettore Scola est un réalisateur et scénariste italien parmi les plus reconnus. 
  • Après des études de droit et un travail de dessinateur de presse, il débute au cinéma comme script doctor, avant de réaliser une quarantaine de films dont des succès internationaux comme Nous nous sommes tant aimés en 1974 ou Affreux, sales et méchants en 1976.

Commentaires

Bodet Lydie
sam 30/12/2023 - 14:03

J’ai particulièrement apprécié le jeu subtil de Laetitia Casta et R. Zem. La mise en scène est également réussie. J’ai envie de revoir le film.

Marielle Chénier
mar 02/01/2024 - 12:26

Nous nous sommes particulièrement ennuyés pendant la représentation, aucune couleur ni subtilité, il aurait été possible de tellement faire mieux, lourd et long, les acteurs en font de trop.

Emmanuel Hauville
jeu 25/01/2024 - 10:03

Quel ennui !
Et quel dommage parce que le thème promettait tellement…
Mais Roshdy Zem et Laetitia Casta récitent sans nuances et sans émotion un texte mal écrit
Bref un ratage

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