Chroniques festivalières

Chronique festivalière du 26 juillet

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Bonjour à Tous,
Il est question d'enfance, d'amour et aussi de bouffonnerie géniale (made in Pierre Notte)
Ce festival nous régale de jolies surprises, c'est un beau cru.
Enivrez-vous (comme disait le poète...
Jean-Pierre Hané

 

LES JOUES ROSES – de Capucine Lucas, Guillaume Bariou, Cristobal Tapia de Veer

Présence Pasteur – 9H45 -  relâches les 11,18,25 juillet

Avec : Capucine Lucas, Pauline Bigot, Stéphanie Gaillard

Des histoires de femme, de maman de petites filles, il est question de transmission, de mémoire, de racines… guidés par deux matriochkas nous plongeons dans l’univers onirique des sensations.

POINTS FORTS
Une magnifique scénographie et des costumes originaux.
Un régal pour les yeux
Un concentré de douceur et de poésie chorégraphiées.

POINTS FAIBLES
Pas eu le temps de m’en occuper. 

ENCORE UN MOT
On tombe sous le charme des deux danseuses dès l’ouverture du spectacle.
L’imagination est transportée immédiatement au cœur des rapports à la famille et au rapport des liens avec la maman. L’intelligence du cœur est réveillée et stimulée par la fluidité du mouvement et la gestuelle symbolique, parfois presque mimée, qui évoque tout un album d’images au spectateur même les plus jeunes. La création visuelle est de toute beauté, on est baigné dans des couleurs douces et apaisantes qui évoque le cocon, le confort et la protection. Un questionnement sur la généalogie plane au-dessus de cette pièce dansée, d’où venons-nous et qu’est ce qui tisse un lien avec notre passé et fait de nous ce que nous sommes ? Sans prétention, ni conceptualisation ronflante, les enfants sont sollicités en fin de spectacle à évoluer avec les danseuses. Un joli moment de partage qui inscrit l’innocence et la grâce au cœur de cet instant unique. Ne vous privez pas !

 

ANDERSEN – d’Alice Raingeard d’après Hans Christian Andersen

Théâtre des Barriques – 11H30 – relâches les 12,19,26 juillet

Mise en scène : Alice Raingeard

Avec : Marion Champenois, Boris Ravaine et Alice Raingeard

Dans la tête d’Andersen, sa raison, sa fantaisie et son ambition se disputent pour guider son avenir. Ils vont prendre le biais des contes pour l’aider à se guider et faire de lui le conteur de sa vie.

POINTS FORTS
Un univers scénographique inventif.
Une interprétation enlevée et joyeuse.

POINTS FAIBLES
On n’a pas envie que ça s’arrête. 

ENCORE UN MOT
Plongé au cœur des pensées d’Andersen, la proposition de voyage au cœur de ses contes les plus célèbres est de toute beauté. Simple, émouvant, maniant le pastiche au dramatique, la mise en scène d’Alice Raingeard est un petit bijou d’ingéniosité, baigné de couleurs à la Vermeer. Les deux compères qui l’accompagnent incarnent avec fantaisie une galerie de personnages pittoresques. Une mention toute spéciale pour nous restituer la vraie nature du conte de « La reine des neiges » touchante et fragile. Ce « il était une fois » se présente comme un cadeau en début de journée qu’on aurait tort de ne pas partager.

 

UN AMOUR DE BLUM – de Gérard Savoisien

Théâtre du Chêne noir – 13H30 – relâches les 11,18,25 juillet

Mise en scène : Gérard Gélas

Avec : Natacha Régnier et Jean-François Derec

En 1940, Léon Blum est arrêté par le gouvernement de Vichy, il va passer de camp d’internement en lieu de rétention. Jeanne, sa dernière compagne, le suivra de prison en prison, lui donnant force et réconfort. Un amour qui naît dans la contrainte et vit au péril de la guerre et de ses incertitudes.

POINTS FORTS
Une interprétation simple et touchante, tendre et débordante d’humanité.
Un texte concis sans pathos, ni didactisme.

POINTS FAIBLES
Je n’ai pas eu envie de chercher 

ENCORE UN MOT
C’est un très beau livre ouvert sur la période d’incarcération de Léon Blum de 1940 à 1945.
C’est l’occasion de découvrir l’homme plus que la bête politique. L’homme amoureux des femmes et la passion qui l’unira à sa troisième épouse Jeanne. Merveilleuse incarnation de Natacha Régnier dans le rôle qui irradie de force et de détermination pour accompagner l’homme qu’elle aime, abandonnant tout pour lui. On découvre un Jean-François Derec d’une belle économie de jeu, alternant entre les atermoiements et la résilience. Comme on feuilletterait un album photo, on se surprend à vouloir tourner les pages plus vite pour connaître le dénouement de cet amour pris dans la tourmente de la guerre. Quand le voile se lève sur l’intimité des grands hommes devenus des mythes, on redonne à l’Histoire toute sa part d’humanité, aux héros leurs fragilités d’homme. « La femme est l’avenir de l’homme » chantait Louis Aragon, il est bon de mettre en lumière celles qui accompagnèrent ces grandes figures et qui ont une grande part dans l’ombre de ceux qui donnèrent une lumière et un sens à la vie à leurs congénères. Un très joli moment à découvrir.

 

LA DELICATESSE – d’après David Foenkinos

Théâtre du Chêne noir – 15H30 – relâches les 11,18,25 juillet

Adaptation et Mise en scène : Thierry Surace

Avec : Jean franco, Sélène Assaf, Jérôme Schoof

POINTS FORTS
Un texte redoutable de simplicité et d’évidence qui nous bouleverse sans qu’on ne s’apitoie jamais.
Une interprétation parfaite et totalement en symbiose.
Un divertissement romantique intelligent, drôle et sensible.

POINTS FAIBLES
J’ai regardé le spectacle je n’ai pas eu le temps d’en trouver, j’étais trop bien avec eux.

ENCORE UN MOT

Encore un coup de cœur pour ce spectacle merveilleux écrit à la pointe du cœur d’après le roman éponyme. Qui ne rêve pas de rencontrer l’âme sœur, la petite fleur qui poussait tant bien que mal entre deux pavés et qu’on croisait tous les jours. Jean Franco est bouleversant de simplicité, d’innocence et de grâce pour séduire une Sélène Assaf aussi à vif, que maladroite. Jérôme Schoof nous offre un personnage insolite et cocasse pour lier le tout.
La vie est faite de rencontres imprévues qui peuvent panser des cicatrices douloureuses par le baume de la délicatesse. Être là simplement pour ceux qu’on aime, céder à l’attention sans intentions, goûter la surprise sans peur, faire confiance est la belle leçon que Thierry Surace aura su diriger avec finesse. Un refrain traine dans l’air quand on sort de ce spectacle qui vous obsède « un amour comme le nôtre, il n’en existe pas deux, ce n’est pas celui des autres, c’est quelque chose de mieux ». Il faut oser, il sera toujours temps de doser. Une jolie leçon d’amour.

 

JE TE PARDONNE (Harvey Weinstein) – De et mis en scène par Pierre Notte

Théâtre des Halles – relâches les 13,20,27 juillet

Avec : Pierre Notte, Pauline Chagne, Marie Notte et Clément Walker-Viry

POINTS FORTS
Il n’y a que ça tant c’est percutant, direct, polémique, drôle , féroce et généreux.
Un quatuor infernal de dynamisme et de jubilation contagieuse.

POINTS FAIBLES
Ce sont les nôtres qui sont bien bousculés et ça fait un bien fou. 

ENCORE UN MOT
Mais quelle insolence, quelle truculence, quelle irrévérence ! C’est tout simplement un régal  que ce cabaret déjanté autour de la figure du « monstre » Harvey Weinstein condamné par un tribunal hors norme à se métamorphoser en femme. Sur des chansons plus corrosives les unes que les autres, dans un humour décapant, sans aucun tabou, Pierre Notte, Pauline Chagne et Marie Notte se déchainent accompagnés au piano par Clément Walker-Viry sur la scène du Théâtre des Halles.  Théâtre politique, à la parole toujours engagée contre un sexisme débridé qui mérite une bonne paire de claques, le petit groupe distribue, pour notre plus grand bonheur, son lot de baffes bien méritées. Un spectacle nécessaire qui pour les besoins de la cause est constamment réactualiser en fonction des événements. Du cabaret salutaire, un bon remède contre les … - remplissez vous-mêmes les pointillés vous n’avez que l’embarras du choix mais ne manquez pas ce procès ! Un rire de résistance au combien urgent !