Enzo

Sa réalisation. Derrière son apparente simplicité, Enzo se révèle un film absolument remarquable sur la naissance du désir et le trouble que cela peut engendrer. Le spectateur retrouve la mise en scène toute en finesse de Laurent Cantet, qui lui avait notamment permis de recevoir une Palme d’or en 2008 pour Entre les murs.

Ses thèmes. Enzo pourrait se voir comme la synthèse réussie des différents films réalisés par Laurent Cantet. Il est de nouveau question ici d’un personnage de jeune homme en proie au doute (ce qui était déjà le cas dans L’Atelier, Arthur Rambo…), d’une adolescence en pleine construction (à l’image d’Entre les murs) ou encore du choc de deux mondes a priori aux antipodes mais qui viennent se rencontrer (thème déjà abordé dans son film Vers le sud). 

Son approche du cinéma social. Il y a une dimension sociale évidente dans le cinéma de Laurent Cantet, que l’on retrouvait dès son premier film, Ressources Humaines. Dans Enzo, le cinéaste évoque avec pertinence ce choc entre deux mondes entre lesquels navigue le personnage principal. Ce dernier ne se retrouve plus dans son milieu d’origine et cherche par tous les moyens à s’en détacher.

Son comédien principal. Difficile à croire mais Eloy Pohu, qui joue le personnage d’Enzo, n’avait jamais fait de cinéma auparavant. Sa prestation pour le moins saisissante en fait d’ores et déjà l’un des très sérieux candidats pour le prochain César du meilleur espoir masculin.

Ses seconds rôles. Autour d’Enzo, plusieurs personnages évoluent, subtilement incarnés par des comédiens confirmés tels qu’Élodie Bouchez ou Pierfrancesco Favino ou inconnus, à l’image de l’impressionnant Maksym Slivinskyi qui, comme Eloy Pohu, fait ici des débuts fracassants au cinéma.