
Bûcheron
Mars 2025
267 pages
21 €
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Thème
Tout commence par l’enfance puis la jeunesse de l’auteur dans la ferme et la forêt familiales. Nous le suivons, après ses études, dans sa décision d’être bûcheron, comme son père, laissant de côté son métier d’architecte.
S’ensuit le récit autobiographique détaillé de ses saisons d’abattage, l’hiver dans le Tarn. Nous découvrons la vie du bois, des troncs, des branches, des feuilles, des grumes, la coupe, le débardage, les plantations.
La forêt de Mathias Bonneau résonne du bruit des tronçonneuses et des tracteurs. Les compagnons qui se succèdent à ses côtés pénètrent avec lui le domaine des arbres, de la vie …nous aussi. Description technique et narration bucolique nous entraînent sous la lumière et dans l’ombre de cette aventure essentielle : c’est précisément l’équilibre entre ombre et lumière qui permet le renouvellement et la pérennité.
Points forts
L’auteur aborde avec lucidité la question de la nature, de la forêt, de son devenir …et du nôtre. Végétal , ombre et lumières sont plus qu’un décor : ils sont les acteurs indispensables. Mathias Bonneau les met en scène sous nos yeux.
C’est le témoignage de la puissance de ce métier ; le mental des bûcherons à l’œuvre au pied des arbres nous est partagé, leurs efforts, leurs espoirs et leurs déboires, leur calme et leur force.
La nature, ses couleurs, ses odeurs, ses surprises, est ainsi dessinée, dévoilée, exposée.
Pour notre plaisir et notre distraction mais aussi pour notre réflexion. Au long des pages, le lecteur s’imprègne de cette ambiance sylvestre élégante, harmonieuse, rassurante, parfois inquiétante, aimée, indispensable, menacée.
La forte présence de la nature, de son impact réciproque sur l’homme, entre lutte et pari, est exprimée par l’auteur d’une écriture vive, légère, pudique.
Quelques réserves
Est-ce une réserve ou une curiosité ? on aimerait connaître mieux la vie de l’auteur et de son entourage familial et villageois.
Encore un mot...
On ne se lasse pas de ce parcours vital, au cours des saisons et des amitiés. Les bûcherons sont une famille.
Une phrase
« Dans le silence des tronçonneuses éteintes, l’incertitude jaillit sur ma vie. Je retrouve les insatisfactions et les piétinements. La passion est là, serrée contre moi, solide. Elle va se transformer en une promesse, je le ferai, je le serai : un bûcheron, un vrai. Et l’amertume va se tourner en une sorte de rage qui veut soigner ce premier chantier incomplet, et satisfaire l’enfant qui voulait être grand dans les forêts» p. 72
« Dans les ronds de lumière, je concentre mes efforts. Entre eux, j’observe surtout. Mes plantations me donnent le prétexte de me balader, de comprendre, regarder, côtoyer, m’approprier…Dans le fond et d’une certaine manière : faire partie. » p.196
L'auteur
Mathias Bonneau est né en 1988 dans le Tarn. Après des études d’architecture à Clermont-Ferrand , il se consacre au métier de bûcheron appris au côté de son père dans la forêt familiale plantée par son grand-père. Il est aussi dessinateur, un premier carnet de dessins paraît en 2014, « L’hiver au bois » . En 2017, BTS de Gestion forestière ; 2018 , président de la société Entrécorces . « Histoires d’un arbre, depuis sa vie en forêt jusqu’à la fabrication d’un fauteuil » sort en 2020 .
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