Exposition Calder-Picasso

Capturer le vide: l'âme s'envole...
L’exposition « Calder-Picasso » est organisée en partenariat avec la Calder Foundation, New York et la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte (FABA). Elle est co-produite avec le Museo Picasso Málaga où elle sera présentée du 24 septembre 2019 au 2 février 2020.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée National Picasso
5, rue de Thorigny
75003
Paris
01 85 56 00 36
19 février – 25 août 2019 Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Lu / Vu par

Thème

Confrontation entre deux figures majeures de l’art moderne, Alexander Calder (1898-1976) et Pablo Picasso (1881-1973) . L’exposition présente environ 120 œuvres qui permettent d’étudier dans une perspective élargie comment ces deux artistes, chacun à sa manière, ont traité la question du vide et défié le mouvement des masses.
Le visiteur est frappé par une intime similitude entre l’américain et le catalan dans l’exploration de l’espace et du vide. Dès l’entrée de l’exposition, on est saisi par cette même résonance entre le « Projet pour un monument à Guillaume Apollinaire » de 1928,  de Picasso, et le « Mobile » de Calder, de 1937, qui sont  ici réunis comme pour souligner l’évidence de leur liens artistiques.
Mais c’est surtout à Alexandre Calder qu’est consacrée la majorité des oeuvres, Picasso lui servant de miroir en quelque sorte. Il nous est donné alors un parcours des plus poétiques entre dessins, peintures, sculptures, mobiles et stabiles ou assemblages d’objets, de chacun des deux artistes.
Un exemple de sculpture de Calder, Croisière, Fil de fer, bois et peinture.  Fernand Léger : « Les fils de fer fins et épais de Croisière décrivent des forces à la fois unificatrices et disparates : la solidité et la transparence, l’inertie et l’activité, le volume et le vide. Devant des nouvelles œuvres transparentes, objectives, exactes, je pense à Satie, Mondrian, Marcel Duchamp, Brancusi, Arp, ses maîtres incontestés du beau inexpressif et silencieux ». Picasso arriva avant le vernissage pour se présenter à Calder et avoir le temps d’étudier ces nouvelles œuvres, radicales. » (Extrait du texte de présentation) 

Points forts

*Magnifique mise en espace et mise en lumière des œuvres, leur rendant toute la légèreté et la profondeur de leur création originelle.
*Le choix des oeuvres est particulièrement réussi: contrairement aux célèbres stabiles monumentaux de Calder exposés dans les espaces urbains du monde entier, ici nous (re)découvrons la finesse de ses mobiles, et les sculptures articulées nous émeuvent par leur composition en formes géométriques suspendues sur un fil de fer comme en apesanteur. Tout y est grâce, subtilité, vibration. Et pourtant basé sur une réflexion intellectuelle foncièrement innovante, révolutionnaire. Les œuvres de Picasso en face-à-face font bien ressortir la fraternité d’âme entre les deux artistes.


*Quelques œuvres particulièrement remarquables :
Alexander Calder, Four leaves and Three Petals, 1939. Tôles, tiges de métal et fils métalliques peints, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne.
Untitled, vers 1942. Tôle, fil de fer et peinture, Calder Foundation, New York.
Dancer, 1944, bronze, Calder Foundation, New York.
Pablo Picasso,
Figure, Louche, griffes, bois, ficelle et clous, Musée national Picasso-Paris, Dation Pablo Picasso, 1979.
Huit états du « Taureau », 1945-1946, Estampe. Femme debout, 1937.

Quelques réserves

Quand j'ai visité cette expo,, le visiteur ne disposait toujours pas de catalogue...

Encore un mot...

On pourrait penser : Picasso, encore ! Calder, les mobiles, on connaît… Une affiche médiocre... Puis, une fois sur place, c'est l’enchantement pur, le cœur se remet à battre, l’âme s’envole. Impression d’assister en direct à une période charnière dans l’histoire de l’art moderne.

Une phrase

Ou plutôt deux:

*« Si l’on s’occupe de ce qui est plein, c’est-à-dire de l’objet comme forme positive, l’espace environnant est réduit à presque rien. Si l’on s’occupe surtout de l’espace qui entoure l’objet, l’objet est réduit à presque rien. Qu’est-ce qui est le plus intéressant ? Ce qui est à l’intérieur ou ce qui est à l’extérieur de la forme ? Quand on regarde des pommes de Cézanne, on voit qu’il n’a pas vraiment peint des pommes en tant que telles. Ce qu’il a fait, c’est peindre terriblement bien le poids de l’espace sur cette forme ronde… C’est la poussée de l’espace sur la forme qui compte. » Françoise  Gilot et Carlton Lake, Vivre avec Picasso, Paris, Calmann-Lévy, 1965.

*«  _ Une statue en quoi ? demanda Tristouse. En marbre ? En bronze ?

-Non, c’est trop vieux, répondit l’oiseau du Bénin, il faut que je lui sculpte une profonde statue en rien, comme la poésie et comme la gloire.

-Bravo ! bravo ! dit Tristouse en battant des mains, une statue en rien, en vide, c’est magnifique, et quand la sculpterez-vous ? » Guillaume Apollinaire, Le Poète assassiné, Paris, l’Edition, 1916.

L'auteur

Alexandre CALDER (1898 – 1976)

Né à Lawnton (Pennsylvanie, USA), fils de sculpteur, études d’ingénieur. Commence à expérimenter des figurines en fil de fer sur le thème du Cirque. Première exposition au Salon des humoristes ( !) en 1927 où il présente un véritable spectacle avec des poupées articulées représentant des personnalités connues. Le « Cirque de Calder ». Toute son oeuvre est marquée per cette poésie pleine d’humour. Durant un séjour à Paris, de 1926 à 1933, Calder fréquente toute l’avant-garde, de Joan Miro, Fernand Léger, Jean Cocteau à Piet Mondrian, qui exerce une grande influence sur lui. En 1932, il crée ses premiers Stabiles, et dès cette année, il introduit le mouvement dans ses créations. Marcel Duchamp lui propose de les nommer Mobiles, signifiant mouvement et motivation. Elles le feront connaître du grand public. Suivent de nombreuses reconnaissances, prix, expositions internationales.  Jusqu’à son grand âge, il impressionne son public par son esprit espiègle et ses étonnantes facultés d’improvisation joyeuse. Le 11 novembre 1976 , pendant le vernissage d’une rétrospective au Whitney Museum of American Art, New York, Calder décède d’une crise cardiaque.

Pablo  Ruiz PICASSO (1881 – 1973)

Illusoire de vouloir faire ici une synthèse de la vie créatrice de l’artiste catalan, tellement elle est dense, complexe, insaisissable, passant par toutes les expérimentations possibles en 92 ans de productivité.
Quelques étapes marquantes toutefois. Né à Malaga en 1881, fils d’un artiste-peintre.  Jeunesse bohème à Barcelone. Fréquente le milieu anarchisant d’El Quatro Gats. Premier séjour à Paris en 1900. Sous les influences diverses suivent les Périodes bleue, rose, les Saltimbanques, les Arlequins. Les sculptures archaïques et « l’art nègre »,   Les Demoiselles d’Avignon  en 1907. Période cubiste avec Braque. A partir de 1926, premiers contacts avec les surréalistes.  Voyage en Espagne, en 1934. Durant la guerre civile, en 1937, il crée sa toile la plus fameuse, Guernica.  Pendant la Seconde Guerre Mondiale il vit à Paris.  Une série de Femmes assises,  Natures mortes et paysages de Paris tristes. A la Libération, Picasso s’inscrit au Parti communiste. Dorénavant gloire mondiale. La Colombe lui procurant une dimension populaire. Dès1946, il s’installe sur la Côte d’Azur. Suivent des années d’intenses activités en explorant différents terrains et matériaux. Le bois, la céramique, le papier, les affiches, les assemblages, et bien sûr les peintures. Séparation de Françoise Gilot, mariage avec Jacqueline Roque en 1961. A nouveau le bonheur. Série de 45 toiles, Le peintre et son modèle marqué par un fort élan érotique. Picasso s’éteint le 8 avril 1973 à Mougins.
Dans cette exposition 2019 au Musée Picasso National – Paris,  les œuvres choisies témoignent de ses recherches sur la forme, la masse, l’espace et le vide, créant ainsi un dialogue avec son contemporain américain

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