La vie devant soi

Le superbe et inoubliable roman que Romain Gary avait signé Emile Ajar…
De
Romain Gary
Version audio réalisée par : édition écoutez lire parue en 2017
Texte lu par Bernadette Lafont, Kamel Belghazi et quatre comédiens
Durée environ cinq heures
21,90 Euros ; 7,99 Euros en téléchargement
(Edition brochée, première parution en 1975 chez Mercure de France, 276 pages)
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

L’écrivain traite le sujet de l’amour improbable entre deux êtres rejetés par la société : Momo, un jeune garçon arabe, et Madame Rosa, une vieille femme juive, ancienne prostituée, qui l’élève dans un appartement délabré de Belleville. À travers leurs yeux, on explore l’abandon, le souvenir, la pauvreté, le racisme, et surtout, la dignité.

Points forts

  • Le ton : À la fois tendre, cru, drôle, et bouleversant. Momo, narrateur enfantin mais lucide, donne une voix inoubliable à ce récit. Son regard naïf et percutant transforme la misère en poésie brute.
  • Le style : Apparemment simple, faussement maladroit, profondément authentique. L’inventivité de la langue masque une construction littéraire très maîtrisée.
  • La force émotionnelle : Évitant le pathos, Gary touche la sensibilité de son lecteur. Chaque personnage sonne juste, chaque scène porte un poids d’humanité. J’ai entamé ce roman comme on prête l’oreille à un gavroche moderne : d’abord avec amusement, puis avec des larmes retenues et enfin avec le sentiment qu’il vient d’exprimer des idées que pas un adulte n’ose plus formuler sans redouter les foudres du politiquement correct.

Quelques réserves

Un ouvrage un peu long : l’ultime partie, centrée sur l’agonie de Madame Rosa, prend son temps. D’aucuns pourront y voir une répétition ou une certaine indolence, toutefois cette insistance reflète aussi la lente extinction d’un monde, d’un lien, d’une mémoire. C’est une fin en apnée, volontairement étirée.

Encore un mot...

Deux adaptations cinématographiques ont été réalisées : l’une en 1977 de Moshé Mizrahi avec Simone Signoret et l’autre en 2020 de Edoardo Ponti avec Sophia Loren.

Une phrase

La première chose que je peux vous dire c’est qu’on habitait au sixième à pied et que pour madame Rosa, avec tous ces kilos qu’elle portait sur elle et seulement deux jambes, c’était une vraie source de vie quotidienne, avec tous les soucis et les peines. Elle nous le rappelait chaque fois qu’elle ne se plaignait pas d’autre part, car elle était également juive.

L'auteur

Romain Gary, artiste aux multiples visages, a été aviateur, résistant, diplomate, scénariste et réalisateur. Il est le seul à avoir reçu deux fois le prix Goncourt : une fois sous son nom, avec Les Racines du ciel, publié en 1956 et une autre sous le pseudonyme d’Émile Ajar avec La Vie devant soi, publié en 1975.

Les lecteurs :
Bernadette Lafont, Kamel Belghazi, André Oumanski, Salah Teskouk, Nathalie Kanoui, Anne Jolivet et une bande son très soignée (pas dans l’escalier, fond sonore de bistrot...) nous transportent avec bonheur dans l’ambiance des quartiers populaires de la capitale.

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