LE CIEL PAR-DESSUS LE TOIT

Un roman familial, puissant et émouvant
De
Natacha APPANAH
Editions Gallimard
128 pages
Notre recommandation
4/5

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Thème

Phénix, femme marginale à la beauté terrassante, dos tatoué d’un immense dragon, s’appelait autrefois Eliette. Ses parents la trouvaient si jolie et si douée pour la chanson qu’ils la déguisaient et l’offraient au regard des autres dans des spectacles de quartier. Rejetant cette comédie, Eliette s’enfuit après avoir mis le feu à leur maison. Devenue Phénix, elle donne naissance à deux enfants, sans père, Paloma et Loup, qu’elle ne sait pas aimer. Devenue adulte, Paloma partira loin et Loup, enfant fragile, traversera le pays en voiture, sans permis, pour la retrouver en provoquant un accident.

Son incarcération amènera cette famille à la dérive à se retrouver.

Points forts

-Le texte est court mais d’une grande puissance, comme si chaque ligne avait été soupesée par l’auteur. Natacha Appanah nous livre ainsi des scènes d’une force impressionnante, à l’image de Phénix, le personnage central. On retiendra la scène de l’accouchement, où la précision de l’écriture, à la fois lumineuse et animale, laisse le lecteur en état de sidération. 

La scène du gâteau au chocolat, « une forêt noire », exécrée par les enfants,  est également saisissante de réalisme.

-Un portrait émouvant de femme, a priori froide et distante, mais en réalité perdue et éperdue de     chagrin.

- Une  réflexion parfois douloureuse sur l’hérédité, sur les projections que nous pouvons avoir sur nos enfants alors qu’ils nous échappent. Le choix des prénoms est hautement symbolique, Eliette choisit de s’appeler Phénix, l’oiseau de feu qui renaît de ses cendres et nomme son fils Loup, un fauve, comme pour le protéger du monde, alors qu’il ne sera qu’un enfant doux et étrange. 

- Une fin qui donne place à l’espoir, à la résilience. Tout n’est pas perdu.

Quelques réserves

Il n’y en a pas.

Encore un mot...

Une famille décomposée, murée dans l’incompréhension et les silences, sur trois générations qui s’entrecroisent sans savoir s’aimer. C’est l’enfermement de Loup, le petit dernier, qui finalement, permettra d’ouvrir une porte au mal d’amour. Ce roman nous interroge sur la transmission d’un mal être d’une génération à une autre et sur les destins qu’il brise.  

Il est porté par l’écriture de Natacha Appanah qui nous offre un texte d’une grande beauté.

Une phrase

 « Il ne faut rien regretter parce qu’il faut bien que ça se termine, ce faux-semblant qu’est l’enfance, il faut bien que les masques soient retirés, les imposteurs démasqués, les abcès crevés, il faut bien que cesse toute velléité du mieux, du magnifique, du meilleur, il faut bien en finir avec les belles paroles, les bons sentiments, les rêves doucereux, il faut bien, un jour, arracher à coups de dents sa place au monde » (page 46)

L'auteur

Natacha Appanah est une journaliste et écrivain d’origine Mauricienne dont la famille est issue d’engagés indiens à Maurice. Elle vit en France depuis 1998. 

Son premier roman Les Rochers de Poudre d’or reçoit le prix RFO 2003,  Le dernier frère  publié en 2007 a reçu de nombreux prix littéraires. 

 Tropique de la violence , en 2016, rencontre un grand succès public et remporte le premier prix Femina des lycéens ainsi que de nombreux autres prix. 

 Le ciel par-dessus le toit est son 10e roman.

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