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Thème
Le LaM possède l’une des plus importantes collections d'oeuvres de Modigliani, soit 6 peintures, 7 desseins et 1 sculpture, la seule en marbre; sachant que l’exposition présente plus de 120 œuvres parmi lesquelles une centaine de Modigliani, dont 49 peintures et 5 sculptures. Elles proviennent pour la plupart de prêts inédits en France.
L’exposition explore deux aspects de la carrière de Modigliani : son ambition première de devenir sculpteur et son travail de portraitiste mais aussi, sa relation avec le collectionneur Roger Dutilleul, fondateur du LaM. Amedeo Modigliani (Livourne 1884-Paris 1920) arrive à Montmartre en 1906, à proximité du Bateau Lavoir. Il fait la connaissance de Picasso et Max Jacob avec lesquels il restera lié. Il rencontre des mécènes et des collectionneurs, visite beaucoup les musées et s’inspire des traditions lointaines ou antiques, principalement de l’Egypte, à la recherche de son style.
Il se consacre dans un premier temps à la sculpture ; il côtoie Brancusi qui l’encourage et le soutient.
Vers 1914, il abandonne la sculpture à cause de sa santé fragile et de difficultés matérielles. C’est alors qu’il trouve à Montparnasse une nouvelle "famille", comme lui étrangère et immigrée, dont la communauté juive avec laquelle il entre en relation : Soutine, Chagall, Kisling…Son style très personnel prend un tournant fondamental, avec ses portraits. Il transpose en peinture ce qu’il a acquis comme sculpteur. Il peint de nombreux artistes mais aussi des anonymes.
Indifférent à son sort matériel mais préoccupé uniquement par son art, il vendra peu de tableaux durant sa courte vie.
Il meurt en janvier 1920 d’une méningite tuberculeuse alors qu’il attend son deuxième enfant. Sa femme, Jeanne Hébuterne, se suicidera le surlendemain.
Pourquoi avoir utilisé la formule « l’œil intérieur » dans l’intitulé de l’exposition ? Parce que Modigliani représente essentiellement des visages sans iris, « ouverts en dedans vers une lumière qu’il cherche sans cesse à définir ». Clarisse Nicoidski, auteur d’un livre sur Modigliani.
Points forts
- De très beaux portraits prédominent en seconde partie de l’exposition, peints face à un modèle, homme, femme, dont Modigliani a accentué ou pas le côté androgyne: « Maternité »1919, « Femme au col blanc » 1917, « Femme assise à la robe bleue » 1918. Et aussi de superbes nus : « Nu assis à la chemise » 1917. « Nu allongé » 1917.
- L’approche transculturelle de l'expo: elle témoigne d’une volonté de décloisonner l’art, montrant l'attrait de Modigliani pour l’art primitif africain et ses masques, l’antiquité égyptienne et grecque, la sculpture khmère mais aussi, près de nous, Brancusi. Est né de ces influences/ouvertures un style très personnel et épuré, reconnaissable à ses silhouettes longilignes, aux visages oblongs, avec de longs cous et des yeux en amandes souvent vides.
Quelques réserves
- La première partie consacrée à la sculpture m’a semblé interminable et fastidieuse, avec peu de sculptures de Modigliani mais de très nombreuses œuvres exposées, représentant donc ses références: arts premiers, égyptien, khmer, Brancusi. Elles ont tendance à masquer l’œuvre de Modigliani sculpteur, lui-même.
- Le manque de précision : le sens de la visite est souvent mal signalé; l’attribution des œuvres est parfois floue; et le cheminement à travers quelques pièces étroites ne met pas toujours en valeur ces œuvres.
Encore un mot...
Heureusement, les toiles de Modigliani, et surtout, de mon point de vue, les portraits de la seconde partie de l‘exposition et ses superbes nus déclenchent l’admiration, car cela fait presque oublier les atermoiements de la très longue première partie...
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