Azzedine Alaïa, couturier collectionneur

La collection exceptionnelle d’un créateur passionné par le corps des femmes, la mode et les gens qui la font
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Palais Galliera - Musée de la Mode de Paris
10 Avenue Pierre 1er de Serbie
750116
Paris
01 56 52 86 00
Du 27 Juillet 2023 au 21 janvier 2024. Du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Nocturnes les jeudis jusqu'à 21h

Thème

Azzedine Alaïa a 18 ans quand il arrive à Paris en 1955 depuis Tunis, sa ville natale. Il fait ses classes chez Dior, qui le renvoie au bout de quatre jours mais auquel il vouera toute sa vie une grande admiration et dont il collectionnera de nombreuses pièces. Il continue de se former chez les plus grands jusqu’en 1965, date à laquelle il ouvre son propre atelier.

Dès 1968, à l’occasion de la fermeture de la maison Balenciaga, il commence une collection des créations de ses pairs, prenant conscience de manière précoce que les costumes de mode sont un élément de patrimoine qu’il est essentiel de conserver. Pendant 50 ans, il ne cessera d’acheter pour enrichir sa collection.

Au fur et à mesure des années, il réunit un ensemble d’une exceptionnelle richesse, témoignant de l’histoire de la mode depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à sa mort en 2017.

L’exposition présente 140 de ces quelque 20 000 pièces qui étaient restées cachées dans l’intimité du couturier jusqu’à aujourd’hui.

Points forts

Alaïa était unique dans son talent pour sculpter le corps des femmes dans des robes ajustées qui sublimaient leurs formes et exprimaient avec panache leur personnalité.

Virtuose de la coupe et de l’assemblage, Alaïa créait en architecte des pièces complexes qui semblaient légères comme le vent ou transformaient la femme en totem vivant. 

Cette particularité se retrouve avec force dans les pièces de sa collection. On y trouve notamment des créations des maîtres dont il se voulait l’héritier, Balenciaga, Vionnet ou Madame Grès, très célèbre pour ses drapés. 

Mais la collection comporte aussi des pièces de nombreux couturiers oubliés comme Charles James ou les sœurs Boué.

A la fois hymne à la beauté et  témoignage de la recherche d’un renouveau perpétuel des couturiers dans le respect et avec l’appui du passé, le parcours offre une déambulation dans le temps au rythme des modes et des techniques. 

La modernité et l’audace de certaines pièces par rapport à leur date de réalisation, confirment que la mode peut être une forme d’art. 

L’amour et le respect du couturier pour ses prédécesseurs sont palpables, de même que son hommage appuyé à tous les artisans d’art sans lesquels les créations de couture n’auraient pas la même grâce.

En un mot, la beauté des pièces et la passion du collectionneur rendent heureux.

Quelques réserves

Absolument aucune réserve !

Encore un mot...

Profitez de votre venue pour coupler votre visite avec celle de l’exposition  La Mode en mouvement  (jusqu’au 7 Septembre 2025).

Riche d’environ 200 œuvres, ce parcours chronologique retrace, à travers les collections du musée, une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours, et développe en parallèle une thématique transversale dédiée au corps en mouvement. Se faisant l’écho des Jeux Olympiques et Paralympiques qui se tiendront à Paris en 2024, le Palais Galliera interroge la place du vêtement dans la pratique d’activités physiques et sportives, son rapport au corps et au mouvement, de même que les conséquences sociales de son évolution.

Une illustration

Madame Carven – Haute Couture 1953 © Fabienne HAVET

Une phrase

« Depuis de nombreuses années, j’achète et je reçois les robes, les manteaux, les vestes qui témoignent de la grande histoire de la mode. C’est devenu chez moi une attitude corporative de les préserver, une marque de solidarité́ à l’égard de celles et ceux qui, avant moi, ont eu le plaisir et l’exigence du ciseau. C’est un hommage de ma part à tous les métiers et à toutes les idées que ces vêtements manifestent. » – Azzedine Alaïa

L'auteur

Azzedine Alaïa naît en 1937 à Tunis de parents agriculteurs. Il dessine sa première collection à huit ans. Diplômé en sculpture à dix-huit ans en parallèle des petits travaux de couture qu’il exécute très jeune pour contribuer aux revenus de la famille, il décide de se consacrer à la couture et arrive à Paris. 

Après avoir travaillé chez plusieurs couturiers de prestige dont Balenciaga, il ouvre son premier atelier chez lui en 1965, créant de manière confidentielle des robes pour les femmes du Tout-Paris et réalisant à façon des modèles pour de grands couturiers, comme le prototype de la robe « Mondrian » d’Yves Saint-Laurent en 1965.

Il doit sa renommée publique et son expansion aux magazines de mode qui encensent les premières créations qu’il édite sous son nom en 1979 et font un triomphe à sa première collection de prêt-à-porter sortie en 1980.

Dès 1984, il reçoit 2 Oscars de la Mode. 

Porté aux nues par les mannequins-star des années 90, il devient un mythe vivant dont les créations en nombre restreint sont aussi rares que convoitées. 

Il décède accidentellement en 2017 à l’âge de 80 ans.

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