Emile Bernard 1864-1941

Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée de l'Orangerie
Place de la Concorde
01 44 50 43 00
Jusqu'au 5 janvier: de 9h30 à 18h; le jeudi, jusqu'à 21h45; fermé le lundi.
Vu
par Culture-Tops

Thème


Le Musée de l'Orangerie présente à travers 150 oeuvres, la première grande rétrospective d'Emile Bernard (1868-1941), en prenant en compte la totalité de son oeuvre, de façon chronologique. 

Alors qu'en général, les artistes commencent par la peinture classique pour évoluer vers la modernité, Emile Bernard a fait le contraire: Avant-gardiste, il débute par l'invention du "cloisonnisme" qui ouvre la voie au symbolisme, puis évolue vers la peinture orientaliste, pour terminer par de grands tableaux d'inspiration classique.
 

Points forts

- L'exposition commence par le plus intéressant: A 18 ans, Emile Bernard quitte Paris pour un voyage à pied en Bretagne et se rend à Pont-Aven, un lieu vierge et rustique qui l'attire. Après une période pointilliste, Emile Bernard crée le cloisonnisme, caractérisé par des surfaces compartimentées en zones tranchées par des couleurs fortes, cernées d'épais contours noirs, et dénuées de toute perspective. Des tableaux superbes de simplicité nous montrent la vie rurale en Bretagne. On y voit des bretonnes avec leurs coiffes et leurs cols blancs, cernées de noir, travaillant dans des champs jaunes à perte de vue; ou encore des rochers orange entourant une mer bleu foncé... Il faut admirer aussi un tableau intitulé "Vue de Saint-Briac avec linge séchant sur un coteau vert", datant de 1888, attribué plus tard par erreur à Gauguin. Ce n'est pourtant que plus tard qu' Emile Bernard rencontrera Gauguin, de vingt ans son aîné et qui lui-même s'inspirera du style de Bernard. Tous deux évolueront vers la même peinture symboliste, étape vers l'abstraction. Mais ils se brouilleront trois ans après, Bernard accusant Gauguin de s'attribuer l'invention du cloisonnisme.

- Puis l'exposition nous entraîne en Egypte, où Emile Bernard restera dix ans. Ses tableaux changent complètement de style. De plus en plus grands, ils adoptent une inspiration orientaliste. Fasciné par l'Egypte, il peint la vie quotidienne des autochtones dans des postures et des profils inspirés de l'art antique, comme cette femme en djellaba, assise sur un divan et fumant du haschisch...

- La dernière partie de l'exposition nous ramène en France. Toujours à la recherche d'un absolu artistique, Emile Bernard se dirige vers "un retour à l'art de tradition, à la grande peinture des maîtres anciens, à l'art classique" qui l'éloigne des tableaux avant-gardistes de ses débuts. Il devient réactionnaire, attaché aux valeurs traditionnelles, puisant son inspiration dans la peinture italienne de la Renaissance, du XVIè et XVIIè siècles, ainsi que dans la Bible.

Quelques réserves

Alors que la première partie de l'exposition est attirante, en revanche, la seconde partie est déconcertante. A la fin de l'exposition, on se pose la question de savoir quel était vraiment le style personnel d'Emile Bernard? Est-il un pionnier de la modernité ou fait-il partie des "anti-modernes"?

Encore un mot...

Emile Bernard, cet artiste singulier, à la personnalité complexe, dont l'oeuvre a souffert de l'ombre de Gauguin, retrouve malgré tout, ici, sa juste place dans l'histoire de l'art.

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