Fragonard amoureux, galant et libertin

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard
75006
Paris
Jusqu’au 24 janvier 2016
Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

Jean Honoré Fragonard est l’un des artistes les plus célèbres du XVIIIème siècle. Peintre d’histoire, paysagiste, graveur… celui qui se surnommait Frago a déjà fait l’objet d’un grand nombre de monographies en France, notamment au Grand Palais en 1987. 

Avec l’exposition Fragonard amoureux, galant et libertin, le Musée du Luxembourg a souhaité revenir sur un aspect spécifique de son travail : l’érotisme et le libertinage. 

Représentant vingt pour cent de son œuvre, ces gravures, dessins et toiles du peintre des lumières nous dévoilent les milles et unes variations du sentiment amoureux.

Points forts

1. L’immersion dans l’œuvre de Fragonard à travers la thématique amoureuse est pertinente dans la mesure où elle permet de découvrir certains aspects sociétaux méconnus de la seconde moitié du XVIIIème.

 Dès la période Régence, un réel engouement pour la quête hédoniste du plaisir charnel se développe. Objet de tous les fantasmes, cette quête se conçoit en dehors de tout sentiment amoureux. François Boucher puis son élève Fragonard se mettent à imaginer et développer une iconographie frivole et libertine autour des fables mythologiques. Ces allégories ornent les murs des salons d’apparat et les nouveaux  espaces de plaisir que sont les garçonnières et les boudoirs. Rapidement, le jeune Fragonard acquiert une maîtrise parfaite dans la représentation de scènes débordantes de sensualité.

2. Beaucoup d’œuvres, notamment les gravures présentes dans les sections consacrées aux contes libertins et à l’imagerie licencieuse, laissent à voir des scènes extrêmement osées pour l’époque. Exemple: ces dortoirs présentant des jeunes filles en tenues légères, rendues très coquines par leur transparence.

 Ebats amoureux en tous genres et jeux coquins libertins viennent égayer les murs du Musée.  Contrairement à ce que l’on pourrait penser ou à ce qui a pu être raconté au courant du XIXème siècle, ces œuvres répondent à des commandes très privées, issues de conversations spécifiques entre le peintre et son commanditaire. 

Bien que « libertin » dans ses représentations, Fragonard était lui-même, selon les témoignages les plus fondés, un homme rangé, fidèle, bon père de famille et très discret.

3. L’exposition est l’occasion de revoir l’un  grands chefs d’œuvre de Fragonard :le Verrou. Egalement issue d’une commande, cette peinture présente un jeune homme déjà dévêtu entraînant dans une chambre une jeune fille qui semble désormais réticente. Le détail des traits des personnages, des drapées, le jeu de lumières qui inonde la scène, la prépondérance du lit…Fragonard a étudié chaque parcelle de sa toile. Par cette œuvre, l’artiste pose notamment la question des limites du libertinage et laisse entrevoir la problématique du viol, sujet encore très tabou à son époque.

Quelques réserves

Certaines salles de l’exposition sont moins abouties que d’autres, notamment la salle dédiée à la lecture dangereuse ou celle consacrée au renouveau de la fête galante. Les toiles y sont moins puissantes et les sujets s’éloignent quelque peu de la thématique abordée par l’exposition. Ainsi, dans une toile comme la Leçon de Musique, on ne retrouve ni la force, ni la touche, ni l’éclat qui ont contribué à la renommée du peintre.

Encore un mot...

Une bonne manière de redécouvrir l’œuvre de Fragonard, à travers une thématique à la fois intéressante et amusante.

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