MATISSE. Cahiers d’art, le tournant des années 30

Un superbe voyage dans le monde de la création artistique, porté par des œuvres lumineuses
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries, Place de la Concorde
75001
Paris
Jusqu'au 29 mai, ouvert tous les jours sauf le mardi, de 9:00 à 18:00, nocturne le vendredi jusqu’à 22 :00.

Thème

En 1930, Matisse a 60 ans et est auréolé de gloire pour ses tableaux fauves et les Odalisques en chambre de sa période niçoise.

Une importante rétrospective lui a été consacrée à New York en 1927.
Pourtant, il est envahi à cette époque par le doute et souffre d’un manque d’inspiration.

L’exposition se concentre sur cette période et expose au regard un artiste fragilisé ; les œuvres présentées permettent de découvrir comment Matisse a su traverser cette crise en continuant à créer, autrement, et en est sorti ressourcé, régénéré, grâce à son travail, ses recherches, son audace et sa modernité intacte.

Tout au long de cette décennie, il est soutenu par la revue artistique Cahiers d’Art qui met régulièrement en relief son travail aux côtés de celui de Picasso, les 2 artistes étant considérés par Christian Zervos son directeur, comme emblématiques de la modernité.

Points forts

Il est rare qu’une exposition se concentre sur les périodes de doute que peuvent connaître aussi les grands maîtres, même les plus reconnus de leur temps.
Cette initiative est à saluer pour son originalité et son intelligence.
Sans jamais cesser de travailler, Matisse délaisse la peinture au profit du dessin et de la sculpture et y explore de nouvelles méthodes plus conceptuelles, notamment ses célèbres papiers découpés gouachés et la réalisation de photographies au fur et à mesure de l’avancement de son œuvre.

L’exposition permet de découvrir de nombreuses œuvres jamais exposées en France et mal connues, notamment ses gravures illustrant des poèmes de Mallarmé, les longues étapes de ses recherches sur le travail à fresque qui connaît un regain d’intérêt en 1930 et dans lequel il plonge en réponse à une commande du collectionneur américain Barnes.
Le parcours pose un regard sensible et délicat sur le génie créatif d’un artiste qui a fait de ses failles une force de renouveau. 
La fin de la décennie marque le retour magistral de la vitalité créative de Matisse au travers de nouveaux tableaux dégageant une tension vibrante entre les lignes et la couleur.

Quelques réserves

C’est une exposition qui reflète l’intériorité d’un peintre en quête d’une nouvelle identité artistique. Elle pourrait peut-être décevoir les amateurs des grandes toiles de Matisse des années antérieures.

Encore un mot...

Profitez de votre visite pour voir ou revoir les Nymphéas de Claude Monet qui offrent un support merveilleux de méditation et admirer des perles de la collection du Musée rassemblées actuellement autour des achats du marchand d’art Paul Guillaume.

Une illustration

Une phrase

« Je travaille beaucoup, mais loin de la peinture ; je me suis installé plusieurs fois pour en faire mais devant la toile, je n’ai aucune idée – tandis qu’en dessin et sculpture ça marche à souhait. »

Lettre de Henri Matisse à sa fille Marguerite - 1929

L'auteur

Henri Matisse naît dans le Nord en 1869. Destiné à une carrière de clerc de notaire, il se met à peindre pendant une longue convalescence. 

Il part pour Paris contre l’avis de son père ; recalé aux Beaux-Arts, il fréquente l’atelier de Gustave Moreau et suit les cours du soir des Arts décoratifs. 

Au tournant du 20e siècle, son voyage en Corse lui fait découvrir la lumière du Sud.

Il invente le fauvisme aux côtés de Derain.

Dans les années 1910, il montre un irrésistible attrait pour l’Orient, séjournant à Alger, puis au Maroc.

Il s’installe à Nice au début des années 20 et travaille pendant dix ans à enrichir son œuvre de nombreuses Odalisques enveloppées de couleurs et de lumière.

En 1930, il entreprend un tour du monde qui le mènera de New York à Tahiti pour s’achever dans les Caraïbes.

Sa rencontre avec Lydia en 1934 marque le début de la renaissance de son inspiration picturale.

Il reste à Nice pendant la Seconde Guerre mondiale et continue de créer dans une recherche permanente vers plus de simplicité du trait.

Il conserve toute sa vie l’optimisme qui émane de son œuvre et travaille sur de grands papiers découpés jusqu’à son décès en 1954.

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