My name is Orson Welles
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Thème
Orson Welles est une figure majeure du cinéma du XXe siècle. Il fut le premier à affirmer la subjectivité́ souveraine de l’auteur de films, l’absolu primat de la vision d’artiste du scénariste/réalisateur, sur les schémas figés de l’industrie du spectacle. Son premier film (Citizen Kane, 1941), réalisé à 26 ans, fut considéré jusqu’en 2012 comme le plus grand film de tous les temps.
La Cinémathèque organise à l’occasion du 40e anniversaire de la disparition de ce géant, une rétrospective grand format. Au fil des 5 sections chronologiques de l’exposition, plus de 400 œuvres aident le public à mieux comprendre la singularité́ et le processus créatif d’Orson Welles qui inspira la Nouvelle Vague et tant d’autres jusqu’à nos jours.
Points forts
Citizen Kane, pièce centrale du puzzle Welles, se taille la part du lion dans l’exposition. Le labyrinthe de ses étapes de création, la figure démiurgique du héros inspiré du magnat de la presse William Hearst devenant a posteriori une auto-prophétie maléfique, est un monument et est assurément le pivot de la carrière de cet artiste aussi adulé que vilipendé de son vivant.
L’exposition propose ensuite de mieux comprendre comment Welles dut en permanence se réinventer pour dépasser ce chef d'œuvre marqué par la fulgurance qui dérange.
Elle permet de cerner comment Welles le rebelle chercha en Europe, pour des raisons tant artistiques que politiques, un refuge pour ses élans créatifs, au théâtre où il adapta Shakespeare et Kafka, et au cinéma ; comment aussi, il sut sublimer son épouse Rita Hayworth et son amie Marlène Dietrich ; comment enfin, il exprima son talent dans la magie, la sculpture et la peinture restées méconnues.
L’évocation réussie de la triste fin de carrière d’un souverain sans royaume, visionnaire étouffé par les lois du marché vivant d’expédients publicitaires et de talk-shows télévisés, clôt le parcours.
De généreuses mises en espace offrent une plongée dans l’œuvre du maître ou dans le contexte de sa genèse (pièces d’archives, larges extraits de films, installations immersives).
Quelques réserves
Évidemment, pour profiter pleinement de l’exposition, on gagnera à connaître déjà, au moins un peu, la filmographie hors norme d’Orson Welles. Mais les rétrospectives ont aussi et presque surtout, le mérite d’initier les néophytes et les jeunes générations, qui ne pourront que se sentir galvanisés par l’énergie et l’audace ressenties.
Encore un mot...
La Cinémathèque propose un programme très riche d’évènements autour de l’exposition : projections, ateliers, visites guidées, des contenus en podcast en partenariat avec France Culture…
Une illustration
Une phrase
« Je ne veux pas que mes films soient distrayants. Je veux qu’ils soient une expérience pour le public.» Orson Welles
L'auteur
Orson Welles naît en 1915 dans l’Etat du Wisconsin (USA) dans un milieu cultivé et raffiné.
Il se fait remarquer dès ses 10 ans par sa première création théâtrale, et poursuit pendant son adolescence ses explorations artistiques : poésie, tragédie, peinture... Il refuse d’entrer à Harvard et ses débuts professionnels se font au théâtre : écriture, mise en scène, jeu d’acteur, puis à partir de 1935, à la radio, pour laquelle il crée de nombreuses adaptations de romans.
Il a 22 ans quand il accède à la notoriété grâce à son adaptation radiophonique (1938) du roman de H. G. Welles La Guerre des Mondes qui bouleverse les auditeurs et fait scandale.
A 26 ans, il réalise son premier film et chef d’œuvre Citizen Kane puis poursuit sa carrière aux Etats-Unis en tant que producteur, scénariste, metteur en scène, acteur.
Entre 1949 et 1970, sa vie oscille entre les Etats-Unis et l’Europe où il cherche à s’affranchir des studios d’Hollywood et connaît échecs et difficultés malgré certains projets aboutis qui marquent l’histoire de l’industrie.
En tout, il jouera dans une centaine de films et en réalisera une vingtaine dont certains couronnés des prix les plus prestigieux : Oscar du meilleur scénario original en 1942 pour Citizen Kane, Grand Prix du Festival de Cannes en 1952 pour Othello.
Il meurt à Los Angeles en 1985, à 70 ans.
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