Serge Gainsbourg, le mot exact

A la Bpi du Centre Pompidou à Paris, un poète provocateur et jongleur de mots. Amateurs de l’univers de Gainsbourg, précipitez-vous !
L’entrée se fait par file verte sur la place Georges-Pompidou.
jusqu’au 8 mai 2023 : prendre un billet vert gratuit à la borne du contrôle sécurité.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

BPI Centre Georges Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004
Paris
jusqu’au 8 mai 2023. Ouverture tous les jours sauf le 1er mai de 12h à 22h : lundi, mercredi, jeudi et vendredi. de 10h à 22h : samedi, dimanche et jours fériés (sauf 1er mai)

Thème

La Bpi du Centre Pompidou à Paris, propose l’exposition Serge Gainsbourg, le mot exact dont le parcours explore le rapport particulier qu’entretenait l’artiste à la littérature et au choix des mots.

L’exposition présente des manuscrits et tapuscrits annotés, des objets personnels, des documents d’archives et des livres de la bibliothèque de l’artiste.

Le visiteur est accueilli dans l’exposition par la photo de Serge Gainsbourg à son bureau, rue de Verneuil, dans lequel il écrivait la plupart de ses textes, invitant ainsi à entrer dans l’intimité de sa démarche créative. 

Le parcours nous conduit ensuite dans les trois parties thématiques de l’exposition.

La première partie est centrée sur la bibliothèque de Serge Gainsbourg et ses influences littéraires.

La découverte du paysage littéraire hétéroclite de Serge Gainsbourg, la sélection des livres qui remplissent les étagères de son bureau de la rue de Verneuil, nous éclairent sur les références et les inspirations de l’artiste : littérature classique, littérature du XIXe siècle, poésie, surréalisme et mouvement Dada, ouvrages consacrés au cinéma, biographies de musiciens, culture pop…  Les références littéraires de Serge Gainsbourg ont largement influencé son écriture. Elles sont évoquées avec des parallèles entre certains textes d’auteurs littéraires et ses chansons : Charles Baudelaire et Edgar Allan Poe / Initials BB ; Francis Picabia / Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve ; Vladimir Nabokov / Jane B

La deuxième partie de l’exposition met en évidence les influences littéraires de Serge Gainsbourg, jusqu’au façonnage de son personnage d’artiste, et la création de son double médiatique qui finira presque par l’éclipser, dans la tradition des doubles littéraires du XIXe siècle, comme dans Le Horla de Guy de Maupassant ou Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. 

Les nombreux objets personnels exposés (cannes, parfums, gants…), ainsi que ses

“petits papiers”, cartes de fidélité de restaurants, de boîtes de nuit ou de boutiques de luxe, constituent le témoignage de la construction minutieuse du nouveau personnage Gainsbarre, au début des années 80.

Les albums-concepts L’Homme à tête de chou et Melody Nelson sont également décryptés et contribuent à cette mise en lumière du double. 

La troisième et dernière partie est consacrée au “style” du parolier Gainsbourg, amoureux de la langue française. Serge Gainsbourg s’amuse à jouer avec les mots, dont la musicalité et la rythmique ont une place centrale dans ses textes. Serge Gainsbourg laisse derrière lui un important corpus de plus de 500 chansons, écrites tant pour lui-même que pour ses interprètes, ce qui explique son influence sur la chanson française actuelle. 

Son travail d’écriture est d’ailleurs mis en valeur avec les chansons emblématiques de ses interprètes :  France Gall, Anna Karina, Catherine Deneuve, Brigitte Bardot, Jane Birkin. Le public peut aussi découvrir pour la première fois les paroles manuscrites et partitions de trois chansons écrites en 1968, représentatives du mode de fabrication et du travail d’écriture de Gainsbourg : L’Anamour, Ford Mustang et L’enfant qui dort.

Points forts

Sur la dernière cimaise de l’exposition, un mur de titres de journaux montre à quel point les mots de Gainsbourg ont laissé une trace jusqu’à passer dans le langage courant, à l’image du titre Je t’aime moi non plus, devenu une expression équivoque.

Quelques réserves

Aucune réserve si vous appréciez l’univers de Gainsbourg.

Encore un mot...

Dans le cadre de l’exposition, la Bpi du Centre Pompidou propose sept ressources numériques autour de l’artiste, avec un contenu riche et varié comme une description du rapport de Gainsbourg à Paris, une analyse de la chanson Pull marine, l’exposition virtuelle de 2008 au Musée de la musique, et même une bande dessinée sur la vie de Gainsbarre !
https://www.bpi.fr/sept-ressources-numeriques-autour-de-serge-gainsbourg/

 

L'auteur

Lucien Ginsburg, dit Serge Gainsbourg, né le 2 avril 1928 à Paris, accède à la notoriété en tant qu'auteur-compositeur-interprète, abordant de nombreux styles musicaux. Il s'essaie également au cinéma et à la littérature, réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films. Dans les années 1980, il s'invente aussi un alter ego appelé Gainsbarre.

Ses débuts sur scène sont difficiles en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg est convaincu qu'il est laid et a peur d'être rejeté. Au fil de sa carrière, il se crée une image de poète maudit et provocateur, sans pour autant être en marge du système. 

Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens, et illustrent son goût pour la provocation (Nazi Rock, Aux armes et cætera, Lemon Incest), l'érotisme (Les Sucettes, Je t'aime… moi non plus, Love on the Beat), la scatologie (Vu de l'extérieur, La poupée qui fait, Des vents des pets des poums, Evguénie Sokolov), ce qui lui vaut certaines polémiques. 

Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires, comme Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais), et recycler des thèmes de musique classique (Initials B.B., Lemon Incest). Cependant, il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur », qui, contrairement à la peinture par exemple, ne nécessite aucune initiation pour être apprécié. Il travaille la forme poétique de ses textes, parfois jusqu'à l'obsession, les ponctuant de rimes sophistiquées, de jeux de mots, d'allitérations et autres figures de style peu communes dans la musique populaire à son époque.

Figure médiatique emblématique de la fin du XXe siècle, Serge Gainsbourg disparaît le 2 mars 1991, laissant l’image d’un compositeur à succès talentueux, certes provocateur, mais aussi d’un poète, dans la lignée de ses aînés du XIXe siècle, dont il s’est si souvent inspiré.

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