Les barbelés

La Seconde Guerre mondiale dans un village de Dordogne : quand les amitiés d’antan se muent en haine. Un roman intéressant mais un peu convenu
De
Antoine Flandrin
Plon
Publication le 20 mars 2025
375 pages
21,90 €
Notre recommandation
3/5

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Lu
par

Thème

1936 : La vallée de la Dordogne, ses forêts, ses belles bâtisses, ses villages typiques; un décor idyllique pour une vie calme et tranquille. Le souvenir de la Première Guerre mondiale est encore bien vivant et la guerre s’invite à nouveau. Deux jeunes garçons de milieu social différent, mais d’âge égal et habitant la même région, avaient toutes les chances de devenir de très bons amis.

Mais 1939 vient bouleverser la vie de ces jeunes et les circonstances leur font prendre à chacun des chemins diamétralement opposés et c’est la haine qui s’installe entre ces deux personnes devenues ennemies.

Un duel mortel se joue entre résistants et miliciens séparant ainsi de manière définitive une génération qui avait grandi ensemble et pour qui l’avenir s’écrit dans l’histoire, la guerre et ses drames, ses lâchetés, ses courages.

Points forts

Antoine Flandrin nous fait suivre avec talent  plusieurs familles avec leurs choix et leurs contraintes dans  un environnement dramatique. Réussissant à mêler adroitement l’histoire avec un grand H et la fiction, il nous invite  à partager le quotidien de ces héros, auxquels nous pouvons aisément nous identifier.

Quelques réserves

Dès le début de ce roman, le schisme entre les deux héros Jules et René est prévisible, et l’histoire presque convenue. Cette saga aurait pu être plus développée et les ressorts psychologiques de chacun des antagonistes plus analysés.

Encore un mot...

Il reste une belle histoire de familles prises dans l’horreur d’une période dramatique, et des bascules des destins, dues à des choix trop difficiles à faire pour de jeunes âmes encore galvanisées par 14/18 et  l’image du père/guerrier/mâle /modèle de vie.

Une phrase

“ L’air était lourd, le ciel orageux. Jules revint au salon et alluma une autre cigarette. Il prit place dans le fauteuil et tira nerveusement une bouffée, en regardant la cigarette se consumer. Il s’y était mis à l’armée. Fumer faisait partie de la vie du soldat. On n’avait pas trouvé mieux pour tenir tranquille une armée de civils en uniformes. Jules sentit que sa poitrine était sur le point d’exploser. Il avait gardé enfoui l’inavouable. Il lui avait été impossible de tout dire à Luce. On n’avoue pas qu’on a été lâche. Qu’on a abandonné son unité. Qu’on a désobéi. Qu’on a renoncé à se battre.”  Page 160.

L'auteur

Les barbelés est le premier roman d’Antoine Flandrin, journaliste de 42 ans au Monde chargé des questions mémorielles. Pour ce roman, Antoine Flandrin s’est inspiré du passé collaborationniste de son grand-père.

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