Des Vivants

Eniers mais en morceaux. 

Entiers…Ou comment ces rescapés du Bataclan ont réussi à surmonter le traumatisme de l’attentat du 13 novembre 2015 et pour 11 d’entre eux, de ces deux heures interminables passées dans un couloir étroit avec les terroristes. 

En morceaux…Un après qui n’en finit pas. Être un survivant de l’enfer ne soulage pas. Culpabiliser d’avoir eu de la chance d’être encore là : une honte indicible, incompréhensible pour ceux qui n’y étaient pas. 

Plus rien ne sera jamais pareil. 

Au fil des épisodes et parce que ces héros de la vie ordinaire sont si bien incarnés, on découvre l’envers du drame, les âmes meurtries puis leur guérison, le réconfort de ces camarades de l’extrême, ce lien particulier entre « potes otages », autoproclamés les « potages », des personnalités si différentes pourtant liées de manière indéfectible. 

On découvre comment ils surmontent ces souvenirs qui hurlent, de tirs qui tuent violemment, vite ou à petit feu. Comment ils réapprennent à vivre, malgré des cicatrices sur la peau et ces marques invisibles, dans le cœur. En parlant pour certains, avec le déni comme arme pour d’autres. 

On a le cœur à l’envers de vivre leur histoire par procuration. On admire les survivants autant que leurs messagers, on s’attache à ces personnages qui nous deviennent familiers, dans leur retour à la vie « normale ». On est submergé par l’émotion souvent tant le ton est juste. On pleure, mais on rit aussi et on chante même avec eux. 

On est triste que la série s’arrête et si heureux que leur vie continue, celle de Marie et Arnaud, Caroline, Sébastien, Grégory, Stéphane et David, comme de tous ceux restés anonymes.