Du bonheur de donner

Un festival Ascaride !
De
Bertold Brecht
Collaboration artistique de Patrick Bonnel
Musicien : David Venitucci
En hommage à Marcel Bluwal
Durée : 1 heure 10
Avec
Ariane Ascaride
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Le Lucernaire
53, rue Notre-Dame-des-Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
du 11 janvier au 5 mars 2023, du Mardi au samedi à 19 heures, dimanche à 16 heures

Thème

L’auteur nous livre ici une série de saynètes sur divers sujets qui lui viennent à l’esprit et nous donne son sentiment quant aux différentes situations.
Les petites scènes sont lues mais peuvent être chantées et un accordéon accompagne chaque histoire.

Points forts

  • Le texte, à la fois poétique et pragmatique – c’est tout Brecht ! – conçu en différents récits présentés comme des fabliaux. Nous sommes à la limite du réel et de l’imaginaire et nous naviguons en permanence entre les deux, mais l’imaginaire donne de la légèreté aux propos.
  • La lecture d’Ariane Ascaride est une merveille : elle joue de sa voix comme d’un archet, par moments un simple murmure et, lorsqu’elle s’emporte, elle tonne d’une voix forte, impériale. • La comédienne fait vivre les contes de l’auteur avec beaucoup d’intensité. C’est fou comme la personnalité de ce petit bout de femme remplit tout l’espace et nous fait revivre ces fables comme si nous étions au fond de la chaloupe des migrants ou sous la soupente glacée de l’infanticide
  •  L’aspect moraliste de ces petits morceaux de vie. Comme chez La Fontaine, à la fin de la fable, il y a une morale, une leçon à tirer, mais l’auteur nous suggère ces réflexions, avec humour même, quand la situation s’y prête
  •  L’accordéoniste, excellent musicien, interprète des morceaux totalement en phase avec les textes. A un moment, la conteuse parle du bruit des vagues sur le sable et la musique nous fait entendre le bruit du ressac. L’illusion est parfaite.

Quelques réserves

  • Vous connaissez des gens qui n’aiment pas qu’on leur conte des fables ? Qu’on les fasse rêver ?

Encore un mot...

  • Brecht est insaisissable. Il n’est jamais là où on l’attend, et cet effet de surprise est le bienvenu. Le domaine poétique –qui est le sien – trouve sa place dans ces courtes scènes nimbées d’imaginaire qui nous entraînent à rêver. 
  • Mais la poésie est contrebalancée par des sujets d’actualité, violents, qui vous font dare-dare revenir sur terre. L’ensemble est du meilleur effet.

Une phrase

« Le plus grand bonheur, c’est donner à ceux dont la vie est plus dure et, léger, de ses mains joyeuses, distribuer les beaux présents. Aucune rose n’est plus belle que la face de qui reçoit quand il baisse, ô joie, ses mains remplies. Rien ne fait la joie si totale que d’aider, aider tout le monde ! Si je donne, ce qui est mien ne peut me plaire plus longtemps. "

L'auteur

  • Berthold Brecht (né en 1898 à Augsbourg – mort en 1956 à Berlin-Est) est à la fois dramaturge, écrivain et poète. Il est également metteur en scène. Il est à l’origine du théâtre épique (ou dialectique). Très engagé, il fuit l’Allemagne quand elle passe sous le contrôle nazi, s’exile et revient en RDA, où il reçoit en 1955 le prix Staline pour la paix (équivalent soviétique du Nobel de la paix).
  •  Il a écrit et mis en scène une trentaine de pièces, dont Les tambours dans la nuit et Spartacus, qui révèlent son aspect anarchiste. Surtout, L’Opéra de quat’sous (1921) lui vaudra une renommée internationale.  Il a écrit également Mère courage et ses enfants (1941), Maître Puntilla et son valet Matti et La résistible ascension d’Arturo Ui.

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