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- Rossignol à la langue pourrie – Jehan Rictus
Théâtre du Balcon du 5 au 26 juillet à 10h00 - relâche les 10, 17, 24 juillet
Mise en scène : Guy-Pierre Couleau
Avec : Agathe Quelquejay
Six textes de Jehan-Rictus, poète de Montmartre en 1900, emblématique des petites gens et des malfrats, dont l’écriture unique rend universels ces personnages et ce qu’ils vivent, l’exclusion, l’enfance maltraitée, la violence.
Un manifeste en faveur du Pauvre, ce bon vieux Pauvre dont tout le monde parle et qui se tait toujours ; ce Pas-de-Chance que tout le monde voit mais que personne ne regarde.
C’est bouleversant, hypnotique, déchirant, magnifique. Dans une interprétation exceptionnelle de tension et d’émotion, Agathe Quelquejay est lumineuse et nous restitue la langue de ce poète du début du siècle avec une force et une intensité merveilleuses. Petit piaf paumé sur un plateau dans les grands froids de l’hiver, elle traverse la misère des pauvres gens avec une intensité qui vous arrache des larmes. Incarnant tous les protagonistes de cette rue qui s’expriment dans un langage populaire hautement coloré, il y a chez cette comédienne autant de douceur que de violence, autant d’amour que de douleur. La mise en scène et la direction de Guy-Pierre Couleau sont remarquables de précision et de simplicité. C’est l’occasion de (re)découvrir Jehan Rictus et son univers d’ombres et de lumières tout en clair-obscur. Un spectacle tout brut sans fioriture, mais dont l’esthétisme contraste avec une langue qui rend une poésie immanente. Un énorme coup de cœur que l’on pourra retrouver à la rentrée à Paris. Manquez ce spectacle serait se priver d’un moment de grâce.
Recommandation : 5 cœurs
- La folie d’Isabelle - Flaminio Scala
La cour du Barouf du 4 au 26 juillet relâche les 8, 15, 22 juillet à 13h45
Mise en scène : Carlo Boso
Avec : Enzo Beaugheon, Noussaiba Bezzi, Annamaria Ceccarelli, Ferdinand Chenot, Caterina Dalla Zuanna, Salvatore Franco, Clement Joubert et Patrick Passini
Dans une Venise pittoresque du XVIème siècle, le retour d’Orazio - le fils de Pantalon de Bisognosi - accompagné de la princesse Isabelle semble être une bonne nouvelle, mais la jalousie de Flaminia, une jeune noble à qui Orazio avait promis sa foi conduira à un acte tragique : l'assassinat d'Orazio. Le cœur brisé, Isabelle sombrera dans la folie. À travers intrigues, révélations et stratagèmes les habitants du Campiello San Pantalon parviendront-ils à lui rendre la raison ?
C’est toujours un bonheur que de retrouver chaque année la troupe de Carlo Boso à la Cour du Barouf. La Commedia dell’arte avec ses masques, ses lazzis, ses personnages bouffons excessifs, ses péripéties. Tous s’en donnent à cœur joie mêlant chansons, combats à l’épée, bastonnades et duo d’amour. On ne peut résister aux sollicitations des comédiens qui provoquent le public et le font participer de toutes les manières. Un régal de bonne humeur pour petits et grands, un incontournable passage au Festival d’Avignon. E Viva la Commedia !
Recommandation : 4 cœurs
- Demain tout le monde aura oublié – de Alexandra Bialy
Théâtre du Roi René du 5 au 26 juillet à 13h20 - relâche les 9, 16, 23 juillet
Mise en scène : Alexandra Bialy
Avec : Benjamin Alazraki, Alexandra Bialy, Antoine Bordes, Léo Grêlé, Dorothée Moreau et Fabienne Tendille
Londres 1888. Dans une ruelle de Whitechapel, une femme est assassinée dans l’anonymat de la nuit. Qui ? Quand ? Pourquoi ? À Scotland Yard, Warren le chef de la Police, peu inquiété par le meurtre d’une prostituée, tarde à ouvrir une enquête alors que la presse s’empare déjà de l’affaire. D’un simple badaud à la reine d’Angleterre, tout le monde veut mettre la main sur celui qui se fait appeler « Jack ». Aux premières loges, derrière les rideaux d’une maison close, un groupe de femmes s’organise : trouver le meurtrier, avant qu’il ne les trouve. Et si pour une fois, les héroïnes de l’histoire, c’étaient elles ?
Spectacle dynamique mené tambour battant par une jeune équipe, tout à la fois drôle, loufoque et inventive. On tente de percer le mystère de Jack l’éventreur à travers une galerie de personnages qui gravite autour des 5 victimes les plus célèbres du 1er sérial killer anglais. Comédie tout public teinté d’humour anglais qui vous fera passer un très agréable après-midi.
Recommandation : 3 cœurs
- Un toit sur la mer – de Michel Bellier
Théâtre du Girasole du 5 au 26 juillet à 17h30 - relâche les 8, 15, 22 juillet
Mise en scène : Joëlle Cattino
Avec : Yvan Balandras et Brigitte Faure
Cette nuit-là, Kid vient se réfugier sur ce toit d’immeuble, en surplomb de la mer. Il a une vingtaine d’années et n’en finit pas d’être en colère. Il fuit une destinée toute tracée. Il ne s’attend pas à rencontrer Bonnie. La soixantaine rugueuse, revêche à tout parce que la vie n’a pas arrêté de se rebeller contre elle. Entre les deux, méfiance, poids des préjugés, incompréhension. C’est un télescopage improbable, une rencontre choc. Une de celles qui transforment et bouleversent nos vies. Cette nuit de printemps va se révéler propice aux confidences, à la libération des secrets et prendre une dimension imprévisible et magique. Kid au souffle malade et Bonnie au cœur déchiré vont construire tous les deux un rêve de liberté, joyeux et émouvant, émancipateur et plein d’espoir.
C’est une histoire douce et tendre à laquelle se livrent Yvan Balandras et Brigitte Faure avec pudeur et délicatesse aux lueurs d’un jour qui décline lentement. Ils vont apprendre à s’apprivoiser dans toute la rudesse d’un cœur et tempérament orageux de celui de Bonnie et la fragilité et l’égarement de Kid. Un spectacle comme une caresse et on découvre Yvan Balandras subtil interprète aux multiples facettes dont celle de breaker qui n’est pas des moindres. Un voyage sur la carte du parcours de ces cœurs en errance vers un horizon plus lumineux.
Recommandation : 3 cœurs
Une heure à t’attendre – Sylvain Meyniac
Théâtre du Chêne Noir du 5 au 26 juillet à 19h00 - relâche les 8, 15, 22 juillet
Mise en scène : Delphine de Malherbe
Avec : Thierry Frémont et Nicolas Vaude
Dans un appartement sous les toits, deux hommes se rencontrent, se jaugent, s'affrontent. Elle arrive... Dans l’espace clos de cette heure suspendue, chacun tente de comprendre l’autre, de deviner ses intentions, ses faiblesses. Ils n’ont qu’une heure... Une heure pour se convaincre....Tout ce qu’ils savent, c’est que cette heure marquera un avant et un après. Entre tension et silence, entre jalousie et désir, chaque instant devient crucial.
Cette pièce interroge sur la nature de la perception de l’autre et ce que l’amour révèle de nous-mêmes quand il passe par le prisme de la rivalité. Un huis clos intime, tendu, où l’émotion se glisse dans ses interstices. Un face-à-face… en trois dimensions.
Un texte qui a la délicatesse et la saveur de ces perles qu’on écrivait autrefois en un acte sous la plume d’un Alfred de Musset ou d’un Jules Renard. Sylvain Meyniac a un sens du rythme parfaitement maîtrisé dans une intrigue dont les ressorts vous surprennent à chaque instant. C’est fin, élégant, raffiné, plein d’humour et d’esprit. Que dire de l’excellence du jeu de Nicolas Vaude, fin limier, renard aux mille ruses, et de son magnifique partenaire Thierry Frémont qui tel un félin pris en chasse redouble d’adresse pour échapper aux prises de son prédateur. Il y a une merveilleuse alchimie entre ces deux comédiens qui s’amusent autant qu’ils nous hypnotisent. Un très beau plaidoyer sur l’engagement amoureux, sorte de carte de tendre moderne dont les protagonistes redéfinissent les tracés et les contours. Une pièce qui rend justice aux tourments du genre masculin exposé à ses contradictions sentimentales. Un spectacle qui se savoure avec délectation.
Recommandation : 5 cœurs
L’abolition des privilèges – de Bertrand Guillot, Hugues Duchêne
Train Bleu du 5 au 24 juillet à 22h25 - relâche les 11, 18 juillet
Mise en scène : Hugues Duchêne
Avec : Matéo Cichacki, Baptiste Dezerces, Oscar Montaz, Maxime Pambet et Maxime Taffanel
C’est un État en déficit chronique, où les plus riches échappent à l’impôt. Un régime à bout de souffle. Un peuple à bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloqué, en proie aux caprices d’un climat déréglé. Telle est la France à l’été 1789. Jusqu’à ce qu’en une nuit, à Versailles, tout bascule. C’est la Nuit du 4 août.
C’est une performance éblouissante à laquelle se livre les deux protagonistes qui animent cette « conférence-spectacle » qui relate heure par heure ce moment décisif du basculement de la société française. Une plongée passionnante dans notre histoire où nous jouons malgré nous les membres de cette noble assemblée qui donna à la France entre le 4 et 6 août un début de société plus égalitaire et les premiers articles de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Didactique, pleine d’humour, une soirée intelligente et instructive. Une leçon d’histoire bien vivante.
Recommandation : 5 cœurs
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