La lettre d’Evita

Don’t cry for me Argentina …
De
Cristina Ormani
Compagnie TigerAct and Co
Création 2021
Durée : 1h20
Mise en scène
Catherine Lauverjon et Gérard Philippe Séllès
Avec
Cristina Ormani
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de l’Essaïon
6 rue Pierre au Lard
75004
Paris
01 42 78 46 42
Jusqu’au 7 mai 2022. Les jeudis, vendredis et samedis à 21 heures 30

Thème

Cristina Ormani nous retrace, sous le prisme de la lecture d’une lettre qu’Eva Peron adresse à son peuple, la courte existence d’une lutteuse acharnée contre le paupérisme et pour le bien-être des Argentins. Elle est installée dans le petit bureau de la fondation qu’elle a créée à cet effet.

Points forts

  • La comédienne magnifique, qui nous offre un portrait d’une ressemblance époustouflante avec la vraie Evita Peron : même morphologie, mêmes attitudes, même ton de voix et enfin même langage. C’est troublant. Elle revient sur ses origines dans la pauvreté mais sans misérabilisme et sur sa rencontre avec Peron « qui dansait si bien la valse ».
  • L’Argentine est le pays du tango et du bandoleon. L’actrice chante de sa voix grave et danse sur scène avec beaucoup de grâce, accompagnée de ce petit frère de notre accordéon. Les symboles de l’Argentine de l’époque, musique, danse et gaieté, sont bien présents.
  • La lutte d’Eva Peron pour sauver son peuple, bien restituée ici, était bien réelle, même si elle s’y prenait mal.
  • On retrouve avec grand plaisir la chanson « Don’t cry for me Argentina » emblème de cette période, interprétée pour la première fois par Joan Baez en 1976, puis reprise par Madonna quand elle se prit pour Evita Peron en 1996.
  • Le décor est intimiste, comme il convient, avec simplement des cadres et tableaux d’elle et du couple Peron. De plus, les caves voûtées de ce théâtre complètent l’aspect privé de cette lecture.

Quelques réserves

  • La personnalité d’Evita Peron est décrite ici avec un angélisme ahurissant, bien loin de la réalité. Il est évident que nous parler d’une femme arriviste, manipulatrice et excessivement dépensière aurait terni le tableau mais aurait conféré plus de véracité à une histoire qui souffre ici d’une idéalisation excessive produisant une « légende dorée » assez naïve et partiale. 
  • C’est d’autant plus regrettable que les failles révélées d’un tel personnage l’auraient rendu d’autant plus attachant qu’il devenait plus humain car imparfait. Un ou deux défauts n’auraient pas abîmé un rôle de pasionaria, qu’Evita Peron a effectivement endossé.

Encore un mot...

  • Ce seule-en-scène fort bien agencé, écrit, réalisé et interprété par la comédienne, nous décrit l’ascension d’une laissée-pour-compte qui a une revanche à prendre et a su le faire. Arrivée à la tête du pays à 25 ans, elle tout à apprendre, donc forcément, il y a des faux-pas. 
  • Mais son combat pour son peuple était réel, de même que son amour pour Juan Peron. Ce petit bout de femme était très fort, mais la maladie l’a emportée bien jeune. De ce fait, elle a été idéalisée et transformée en icône par les Argentins. Pourquoi pas ?

L'auteur

  • Cristina Ormani (née en 1969) est à la fois comédienne, chanteuse et danseuse. Elle a suivi une formation de comédienne entre Londres et Paris, une formation de danseuse classique et moderne avec des grands maîtres, notamment argentins.
  • C’est une artiste internationale : elle a travaillé au cinéma et au théâtre en Argentine, en Allemagne, en Australie, en Espagne et en France. Au théâtre, on peut citer Jeu de songes de Strindberg, Le songe d’une nuit d’été et La dernière nuit d’Othello à Berlin, ou encore Histoires de tango à Buenos Aires, bien sûr... 
  • Depuis plusieurs années, Cristina Ormani est installée à Nice, où elle crée des spectacles de théâtre musical, où elle se produit régulièrement.

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