Une poussière dans l’âme

Quand le slam fait patte de velours
De
Nen Terrien
Mise en scène
Clotilde Moynot
Avec
Nen
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre La Croisée des chemins Salle Belleville
120 rue Haxo
Paris
75019
01 42 19 93 63
Jusqu’au 29 décembre Les mercredis et samedis à 19h (Relâche le 25 décembre)

Thème

• Ce seul en scène fait alterner deux personnages : Céleste, balayeur inspiré, observateur précis et tendre et Louis jeune startupper cynique et dissolu. Les déboires amoureux et la chute de l’un sera aussi son salut quand l’autre opte pour le voyage. 

• Il est beaucoup question d’âme et un peu de poussière dans ce chassé-croisé, qui mêle tentatives poétiques, chorégraphie, monologues et improvisations.

Points forts

• Tout est sympathique dans ce spectacle de poésie urbaine gesticulée. Nen Terrien fait preuve d’une jolie présence et d’un talent certain pour l’improvisation, qu’il orchestre à partir des mots « à bannir », déposés sur la scène par les spectateurs.

• La mise en scène et les chorégraphies sont soignées, la couture entre les deux personnages fonctionne bien.

Quelques réserves

• Si la gesticulation est fort théâtrale et convaincante, la poésie pêche un peu : sans être inintéressants, les textes dits avec vigueur manquent de force et sont d’une candeur qui confine à la naïveté adolescente que le slam ne convertit pas.

• Quand au jeu du startupper, il gagnerait peut-être en étant plus introverti en rendant davantage plausible son côté histrion hystérique...

Encore un mot...

Il y a ici comme un écho actualisé de quelque antique tragédie dans laquelle le modeste et sage Céleste ferait la synthèse entre le chœur et quelque demi-dieu descendu de l’Olympe pour observer et corriger l’étrange et vain remue-ménage des humains. Cet écho-là donne au spectacle une ambition (mais sans prétention) qu’il ne parvient pas vraiment à honorer et on le regrette.

Une phrase

Céleste : « J’en ai observé des âmes depuis la nuit des temps.
(…)
Louis : Mes fantômes, j’ai besoin de vous près de moi. Vous ne répondez pas, mais je vous sens en moi ».

L'auteur

• Ce « solo poétique avec participation du public » est porté par la jeune compagnie Pièces montées qui, en donnant la parole à Nen, entend réaliser son programme : créer des formes hybrides et inattendues à partir d’une grande diversité de supports. De ce point de vue, le pari est gagné.

• Il faut aussi saluer l’audace du théâtre La Croisée des chemins qui, fidèle à son nom, fait se croiser tant de chemins différents : cette aventure-là vaut le coup.

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