Ce qui reste d’un amour
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Thème
Selon un certain Beigbeder, « L’amour dure trois ans » ! Hugo et Alice vont-ils l’apprendre à leurs dépens ? Un an après leur rupture, Alice débarque chez Hugo au milieu de la nuit : elle veut savoir s’il reste quelque chose de leur amour autrefois si intense. Est-elle toujours amoureuse ? Regrette-t-elle son initiative l’ayant poussée à rompre ? Elle veut en avoir le cœur net, car elle et lui ont souffert de leur rupture, ils l’avouent à demi-mots, chacun à sa façon.
Ils se retrouvent momentanément, l’espace d’une nuit. Une année plus tard, c’est au tour d’Hugo de sonner à la porte d’Alice, cette fois-ci dans la journée. Très affairée, elle le reçoit en tenue d’appartement décontractée, elle répète la pièce qu’elle s’apprête à jouer sur scène. On sent que sa vie a changé, qu’elle est plus déterminée, plus engagée. En même temps, la présence d’Hugo la trouble.
Métaphore sublime : ils s‘aiment encore mais le canapé devient trop petit pour deux : vivre ensemble leur est impossible. Jusqu’au dernier moment, on s’attend à ce qu’ils se tombent dans les bras mais leur attente de l’amour n’est-elle pas trop différente ?
Une dernière question reste en suspens. Hugo va-t-il partir jouer à New York et laisser Alice mener sa vie avec un autre ? Que restera-t-il de leurs amours? Charles Trenet nous l’a chanté !
Points forts
- Un charme fou se dégage de cette pièce, menée par un couple d’artistes émouvants et fragiles qui nous touchent parce qu’ils sont vrais et authentiques. Il y a quelque chose de racinien dans leurs dilemmes et de fondamentalement humain dans ces situations, somme toute ordinaires.
- La personnalité d’Alice, interprétée par Caroline Devismes, littéralement habitée par son personnage, exceptionnelle de naturel, avec la séduction d’une femme de quarante ans assumée.
- Un texte ciselée, des réparties cinglantes, des blancs lourds de sens.
Quelques réserves
- Rien à y redire : la banalité du fait divers amoureux est ici transcendée par la virtuosité des interprètes dans l’exercice de leur joute oratoire.
Encore un mot...
Cet exercice de duo amoureux est brillamment - c’est bien le mot - mis en lumière et nostalgiquement mis en musique (Hugo joue du piano comme René Urtreger au Duc des Lombards) dans des décors stylisés, et surtout un ameublement où chaque élément a un sens, ainsi ce fameux canapé deux places Ikea chez lui, versus le style Poltronesofa chez elle.
Une phrase
- « L’amour, le vrai, ne meurt pas, ce sont les relations qui prennent fin. »
L'auteur
Née en Italie, au bord du lac de Côme, Carlotta Clerici vit à Paris. Metteuse en scène et autrice, elle écrit plusieurs pièces, notamment Ce soir j’ovule (monologue créé au Théâtre des Mathurins en 2010/2011, mise en scène de Nadine Trintignant, avec Catherine Marchal, publié aux éditions Les Cygnes) et C’est pas la fin du monde (créé en 2013 à la Manufacture des Abbesses, mise en scène de l’auteur, également publié aux ed. Les Cygnes), ainsi qu’un roman, Éloge de la passion (Denoël, 2017).
Dans sa mise en scène actuelle, Ce qui reste d’un amour a été créé au Festival off d’Avignon en 2022.
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