Comment vous racontez la partie

De
Yasmina Reza
Mise en scène
Yasmina Reza
Avec
Zabou Breitman, Romain Cottard, André Marcon en alternance avec Michel Bompoil, et Dominique Reymond
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond Point
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008
Paris
01 44 95 98 21
Jusqu’au 6 décembre à 21h, du mardi au samedi; dimanche, 15h.

Thème

Nathalie Oppenheim, écrivain, a accepté l’invitation de la maison de la culture de Vilain-en-Volène pour parler de son dernier roman, Le Pays des Lassitudes. Roland, le responsable culturel, l’accueille dans la salle polyvalente de la petite ville de province. Suit l’interview de la romancière, orchestré par Rosansa  Ertel-Keval, une critique littéraire renommée, enfant du pays.

Points forts


"Comment vous racontez la partie"… Affirmatif, le titre induit une interrogation. Comment-décryptons nous la pièce qui se joue devant nous ? C’est là tout le propos de Yasmina Reza qui suggère différents niveaux de lecture. La littérature bien évidemment, où l’auteur reste une énigme pour lui même. Mais aussi, la complexité des rapports humains, le paraître, la suffisance de la réussite, la vie provinciale d’une petite ville de la France profonde. Le théâtre, enfin, où par un jeu de tableaux, Yasmina Reza conduit le spectateur à l’être doublement, en le faisant se confondre avec celui de la salle de Vilan-en-Volène. Ainsi nous (spectateurs), assistons en direct à l’interview–débat de Nathalie Oppenheim (Zabou Breitman, toute en nuances), romancière "réservée, peu encline à se commenter", par Rosansa  Ertel-Keval (Dominique Reymond, magnifique), la journaliste à l’ego bien présent, qui souligne par tous les moyens sa reconnaissance du monde littéraire. 
Regards sur nos univers, nos fonctionnements, la pièce  se termine par une inoubliable séquence de karaoké sur « Nathalie » de Gilbert Bécaud, avec le maire  de Vilain-en-Volène, ami d’enfance de Rosansa  Ertel-Keval, quelque peu éméché. Retour à la vraie vie, à la comédie… C’est léger, drôle. On respire.

Quelques réserves

Articulée autour d’un découpage cinématographique, la pièce s’inscrit dans une temporalité où le jeu silencieux des acteurs tourne parfois à la caricature et finit par peser. Gestes, mimiques, intonations… si le milieu parisien est campé avec délectation celui de province fait l’objet d’une lecture méprisante. Un décryptage pour bobos ?

Encore un mot...

Ce qu'il y a de mieux: la mise en scène, les décors, le jeu des quatre acteurs qui portent admirablement le texte; avec mention spéciale pour André Marcon, alias le maire.

L'auteur

Yasmina Reza signe ici sa huitième pièce, parue aux éditions Flammarion en 2011, et créée le 4 octobre 2012, à Berlin, au Deutsches Theater.

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