La ménagerie de verre

Un chef d'oeuvre intimiste et poignant, admirablement servi
De
Tennessee Williams
Mise en scène
Charlotte Rondelez
Avec
Cristiana Reali, Ophelia Kolb, Charles Templon, Félix Beaupérin
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Du mardi au samedi à 21h; le dimanche à 17h30

Thème

Dans le Saint-Louis des années 1930, Tom étouffe. Il a repris la charge de sa famille après le départ de son père, et se retrouve enchaîné à un travail abrutissant à l’entrepôt au lieu de poursuivre ses rêves. Sa mère, Amanda, ancienne beauté du Sud qui se complait dans l’évocation de son passé glorieux, s’obstine à tyranniser ses enfants pour leur bien. Laura, la sœur de Tom, est pour elle une charge. Jeune fille timide et inadaptée au travail, elle ne demande rien d’autre que de rêver auprès de ses animaux de verre. Convaincue que le mariage est la seule issue possible pour sa fille, Amanda décide de prendre les choses en main, notamment lorsque Jim, l’ami de Tom, vient dîner chez eux…

Points forts

- Ce texte très émouvant de l’auteur du Tramway nommé désir décrit une situation à la fois universelle (la dynamique d’une famille dysfonctionnelle) et ancrée dans l’histoire: l’Amérique de la grande dépression perçue en creux nourrit le pessimisme des personnages et les conflits qui les opposent.

- La distribution est la grande force de la pièce. Cristiana Reali, convaincante en mère invasive et culpabilisante, donne de l’humanité au personnage d’Amanda, souvent jouée plus froide et sèche. Charles Templon adopte un jeu subtil, fait de colère contenue et d’humour, dans le rôle peu évident du narrateur : personnage fuyant, partagé entre l’adresse au public et le drame familial, auquel il cherche à se dérober.

- La reconstitution de l’atmosphère des années 1930, par les costume et la musique, nous plonge dans l’univers de l’auteur.

- Les jeux de lumière, d’apparition et de messages donnent un écho au monde onirique de Laura, rendu accessible au spectateur.

Quelques réserves

 Je n’en vois pas.

Encore un mot...

Une pièce poignante et intimiste de Tennessee Williams, servie par une distribution remarquable.

Une phrase

AMANDA: " Tu es le seul jeune homme que je connaisse qui refuse de voir que le futur devient le présent, le présent le passé, et le passé l'objet de regrets éternels si on n'a pas su le prévoir ! »

L'auteur

Né en 1911 dans le Mississippi, Tennessee Williams quitte ce qu’il considérait comme un paradis sur terre pour s’installer à Saint-Louis, suite à la mutation de son père. Dans cette ville industrielle marquée par les conflits sociaux, la famille va peu à peu se déliter, et Tennessee Williams se réfugier dans l’imaginaire et l’écriture. La ménagerie de verre, l’une de ses premières pièces, est donc largement inspirée de sa vie. Après avoir exercé des dizaines de métiers et écrit sans relâche, cette pièce lui apporte la reconnaissance, et la suivante, Un tramway nommé Désir, la consécration, en remportant le prestigieux prix Pulitzer. Lancé sur la voie du succès, il devient l’un des plus grands dramaturges américains du XXe siècle.

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