Le Capital de Karl Marx

LORIENT - CDDB Théâtre de Lorient centre dramatique national du lundi 12 au jeudi 15 mai 2014

MARSEILLE - La Criée – théâtre national de Marseille du mercredi 21 au samedi 24 mai 2014

LISBONNE - Culturgest, dans le cadre du festival Alkantara vendredi 6 au dimanche 8 juin 2014

MONTPELLIER - Printemps des Comédiens du vendredi 13 au dimanche 15 juin 2014

BARCELONE - Festival Grec jeudi 24 au samedi 26 juillet 2014

PARIS - La Colline théâtre national, dans le cadre du Festival d’Automne
10 septembre au 12 octobre 2014
Mise en scène
Sylvain Creuzevault
Recommandation

Uniquement,vous l'aurez compris, pour le premier acte de la pièce.

Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Lu / Vu par Culture-Tops

Thème

Comme le titre de la pièce l’indique, il est question du capital et du socialisme. Mais l’oeuvre de Marx est plutôt le prétexte ou le support thématique d’une comédie divisée en trois parties : la première nous fait revivre la fièvre révolutionnaire de 1848, au cours d’une réunion stratégique qui voit Barbès, Raspail, Blanqui ou encore Louis Blanc fomenter l’émeute du 15 mai 1848. La seconde partie ressemble à une allégorie délirante de la théorie marxiste reposant sur le rite sacrificiel. Le dernier chapitre est le plus didactique et militant; il met en scène deux personnages qui discourent sur leur aliénation par la consommation.

Points forts

1. Une véritable performance scénique pendant le premier acte. On croirait assister à une réelle réunion d’un comité politique local avec toute l’emphase, l’utopisme, l’ébullition, et les errements caractéristiques d’une dynamique de groupe. Onze acteurs interviennent, débattent, et s’invectivent avec un lyrisme ironique, sans qu’à aucun moment on n’ait l’impression que le texte soit récité. Jouée avec un naturel époustouflant par des acteurs habités, et servie par un humour décalé et anachronique façon Kaamelot d’Alexandre Astier, la première partie du spectacle est une bonne surprise et transforme le drame politique de 1848 en un véritable moment de comédie.

2. L’érudition historique de cette première partie. On a envie, en rentrant chez soi, d’aller se documenter sur la révolution de 1848 et sur ces grandes figures révolutionnaires qui donnent leur nom à tant de rues et boulevards : Barbès, Raspail, Auguste Blanqui...

3. Une adaptation audacieuse d’un essai politique : il fallait quand même oser s’attaquer au monument de Marx et l’adapter au théâtre. 

Quelques réserves

1. L’absence de cohérence et de fil conducteur entre les trois actes. Je cherche encore le lien entre les trois chapitres, si toutefois il y en a un.

2. Le rapport lointain avec l’oeuvre originale de Marx : quelques concepts seulement sont vulgarisés ou bien abordés, sous forme d’allégories trop souvent inaccessibles.

3. La rhétorique ardue et caricaturale des deux dernières parties, qui rendent les 2h40 du spectacle interminables.

4. L’érudition historique qui sélectionne d’entrée de jeu un certain public. Paradoxe : prolétaires, ce spectacle ne semble pas vous être adressé.

Encore un mot...

Voilà une création théâtrale de province dont on attendait beaucoup. D'où une certaine déception : certes, la première partie, historique, est franchement bien menée et décapante. Mais le reste est gâché par un intellectualisme brechtien surjoué et qui finit par perdre le spectateur dans une logorrhée marxiste trop dure à suivre.

Commentaires

jean louis
sam 10/05/2014 - 12:32

J'aime beaucoup cet article. C'est un mérite supplémentaire de la pièce de provoquer un tel talent critique.
Jieleff

Gilbert Louis Vivier
ven 16/05/2014 - 16:48

Brillante critique ! L'auteur de cet article aurait-il trouvé sa voie ?.....

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