Bigre
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Thème
Trois petites chambres de bonnes sous les toits, côte à côte, habitées chacune par un occupant : un homme grand et maigre, un homme gros et une femme pulpeuse à souhait.
Qu’est ce que les unit au-delà d’un voisinage ? Une aptitude exceptionnelle à tout rater, absolument tout, et sans dire un mot !
Les catastrophes s’enchaînent, les gags pleuvent, tandis que ces trois hurluberlus s’accrochent à tout ce qui ressemble à l’amour, à la vie ou à l’espoir de ne plus être seuls.
En une succession de scénettes qui se déroulent sur plusieurs jours, mois, années, on assiste, impuissant, à une succession d’échecs et de catastrophes de ces perdants, qui finissent par trouver dans leurs dispositions pour les déboires la source d’un bonheur partagé.
Points forts
Si vous aimez Jacques Tati, Peter Sellers, les Marx Brothers, Jerry Lewis, le mime Marceau, Laurel et Hardy … alors vous adorerez Bigre, qui puise aux racines du burlesque ses inspirations géniales.
Sur scène la comédienne et les deux comédiens jouent une partition à la virgule près et nous font partager leur parcours du combattant quotidien :
à gauche, le gros homme et sa studette peuplée d’inventions robotiques délirantes ;
au centre l’homme maigre, maniaque du pliage et du rangement des sacs plastiques qu’il rapporte ;
à droite la femme pulpeuse dans son décor rose bonbon.
Grâce à une machinerie digne du grand Guignol, les objets volent, les corps valdinguent, et tout l’étage est bientôt chahuté par diverses catastrophes : incendies, fuites, tempêtes et autres délirants sinistres, qui créent un chaos étourdissant
Nos trois héros sont touchés par une grâce destructrice et cauchemardesque. Que d’imagination chez les auteurs de ce spectacle, qui transforment leurs personnages en pantins hallucinés, habitants d’un monde parallèle, fou et farceur.
- Il faut rendre un hommage appuyé aussi bien aux co-créateurs du spectacle qu’à leurs interprètes, tant cet accouchement est collectif et explique le succès de Bigre. On rit tant les gags sont inventifs et parfois totalement inattendus, fruit d’un travail d’observation et d’écriture d’une grande précision, jusque dans les moindres détails.
Quelques réserves
- Certains passages intègrent une collection de bruits divers, qui ajoutent un ressort comique à cette histoire sans parole ; dommage cependant qu’ils soient parfois aussi assourdissants qu’interminables.
Encore un mot...
Bigre a été créée en 2014 et a totalisé 542 représentations dans 150 villes, réunissant près de 230 000 spectateurs.
Le spectacle a obtenu le Molière de la Comédie 2017.
Une phrase
- « Je connais Olivier Martin-Salvan et Agathe L’Huillier depuis longtemps. Nous avons écrit Bigre ensemble, à partir d’un travail d’improvisations. Voulant éviter que l’absence de paroles se sente, qu’elle pèse sur la représentation, je n’ai pas voulu opter pour des artistes spécialistes du théâtre corporel ou du théâtre de pantomime. Le projet était vraiment d’enlever le texte à des comédiens de texte, afin qu’ils apprennent à se servir de leur corps pour trouver d’autres moyens de raconter une histoire. » (Pierre Guillois)
L'auteur
Pierre Guillois est un acteur, dramaturge et metteur en scène français. Il crée la Compagnie Les Madeleines en 1991, avec laquelle il monte ses premiers spectacles. Il met en scène des spectacles variés : théâtre de rue, théâtre classique, opéra, one-man-show.
Il est le co-auteur et co-metteur en scène avec Olivier Martin-Salvan des Gros patinent bien, créé en 2022, et qui se jouent toujours à la Pépinière Théâtre.
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