Chroniques festivalières d'Avignon - 13 juillet

Notre recommandation
5/5

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Et aussi

  • Y a plus qu’à – de Julien Guyomard

Théâtre du Train Bleu du 5 au 24 juillet à 18h45 relâche les 11, 18 juillet

Mise en scène : Julien Guyomard 

Avec : Julien Cigana, Magaly Godenaire, Damien Houssier, Renaud Triffault, Elodie Vom Hofe

Si on veut écrire une pièce de théâtre positive, on ne choisit pas l’écologie. On ne choisit pas l’avenir de l’humanité. Ni le futur climatique. Du coup, Julien, l’auteur de la troupe ne réussit plus à écrire. Tout ça l’angoisse. Il est même plus sûr de son sujet parce qu’en fait, Julien, il n’y connait rien en écologie. Ni au climat. Ni au futur d’ailleurs. Alors, un jour, il convoque des comédiens, des scientifiques, des activistes et des futurs possibles pour tenter quelque chose : y a plus qu’à.

Toute la fantaisie de jJulien Guyomard est relayée ici par les comédiens qui donnent au propos tout à la fois sa saveur et son sérieux. Que faire de cette société qui sacrifie son avenir écologique sans prise de conscience sérieuse ?  C’est un peu la foirefouille aux idées les plus sensées comme les lus saugrenues. C’est un manifeste optimiste pour une prise en main positive de notre futur. Tout est là pour nourrir nos espoirs, nous faire rire dans une dystopie joyeuse et un burlesque salvateur où chaque rôle est distribué dans une distribution savoureuse. Chacun s’y reconnaîtra … ou pas mais vous ne sortirez pas sans y réfléchir désormais.

Recommandation :   4 cœurs

 

  • Mon père cet arabe – de Linda Chaib

Artéphile du 5 au 26 juillet à 17h05 relâche les 6, 13, 20 juillet 

Mise en scèneKheireddine Lardjam 

Avec : Linda Chaib 

Linda Chaïb se tient debout. Droite.
Elle parle du racisme, du mépris, des stéréotypes de la bien-pensance.
Elle en parle sans jamais asséner. Elle a choisi pour cela l’arme de
l’intime. Elle raconte d’où elle vient, d’où elle parle. L’actrice élégante parle de son père immigré, ouvrier, humilié par le corps médical ou par la feuille de paie, dépassé par ses filles, rendu malade à mourir par l’amiante et le système de production français, et dont la mort-même fut écrasée, balayée par l’état français. Son père qui fut cet arabe-là.

Un plaidoyer magnifique d’une émotion intense dans ce texte qui magnifie l’intégration, le respect, le rejet des préjugés et des jugements. C’est un récit sensible qui commence comme une tragédie et qui s’épanouit dans un portrait-hommage touchant à un homme qui malgré ses blessures s’abîme dans une résilience que combat sa fille, qui par une volonté farouche va tenter de déchirer un silence pour poser des mots et reconstituer le puzzle d’un père chargé d’ombre pour lui donner la lumière. Tantôt douce, tantôt écorchée aux colères homériques, Linda Chaïb porte une parole dense, forte et salutaire qui nous irradie d’humanité.

Recommandation :   5 cœurs

 

  • Odyssée, la conférence musicale – de Jean-Baptiste Darosey et Julie Costanza

Théâtre de la Condition des soies du 4 au 26 juillet à 11h45 relâche les 9, 16, 23 juillet

Mise en scène : Stéphanie Gagneux 

Avec : Julie Costanza et Jean-Baptiste Darosey 

Après la guerre de Troie, Ulysse décide de rentrer chez lui, à Ithaque. Mais le destin et les dieux ne sont pas de cet avis et le voyage du retour sera semé d’embûches. Affrontant monstres en tous genres, sorcières, cyclope et autre créatures marines, Ulysse retrouvera Pénélope 10 ans plus tard...

C’est un véritable voyage enchanté et en chansons que nous propose Julie Costanza et Jean-Baptiste Darosey dans cette version dézinguée de l’Odyssée. Théâtre musical, jeux d’ombres, tout est prétexte à emmener le jeune spectateur et leurs accompagnants dans des univers plus loufoques les uns que les autres tout en conservant les thématiques principales de l’œuvre, courage, ingéniosité, aventure merveilleuse. Les femmes sont à l’honneur aussi qui montre bien toute leur importance. Menée sur un rythme tambour battant sous la direction de Stéphanie Gagneux, on rit autant qu’on apprend. Spectacle familial par excellence tout le monde y trouvera son compte. Un régal !

Recommandation :   4 cœurs

 

  •  Cléopâtre – d’Eric Bouvron et Benjamin Penamaria

Théâtre du Chêne Noir du 5 au 26 juillet à 12h15 relâche les 8, 15, 22 juillet 

Mise en scène : Eric Bouvron

Avec : Francis Bolela, Charline Freri, Chloé Froget, Aliocha Itovich, Slimane Kacioui, Vincent Marguet, Caroline Nolot et Matyas Simon 

Cléopâtre – La Reine Louve raconte l’ascension de la jeune et déterminée Cléopâtre, propulsée à la tête de la dynastie des Ptolémées.
Alors que l’ombre de l’Empire romain plane menaçante, Cléopâtre, à seulement 19 ans, se trouve confrontée à des défis monumentaux pour préserver l’indépendance de son royaume.

Fresque magnifique dans une économie de décors où seuls brillent les comédiens sous un direction précise et millimétrée. Un voyage au cœur de l’histoire de l’Égypte à travers sa plus grande figure, si souvent romancée : Cléopâtre. Les auteurs, Eric Bouvron et Benjamin Penamaria signent un texte moderne, dynamique, truffé d’humour et riche en moments émouvants. Si vous aviez été conquis par « Lawrence », vous retrouverez ce souffle des grandes épopées qui font rêver et dont les comédiens s’emparent avec générosité pour nous faire vivre la chaleur et la passion de cette héroïne farouche prête à tout pour son pays. La combinaison de la musique et du jeu théâtral s’effectue dans une parfaite maîtrise  et nous propulse dans des paysages divers et colorés grâce à une création lumière soignée.

Chaque image est composée comme un tableau du XIXème. Plongez au cœur de l’histoire, vibrez à l’énergie insatiable de cette femme au destin extraordinaire et laissez-vous porter par l’énergie de cette troupe magnifique.

Recommandation :   4 cœurs

 

  • Avant l’orage – de Matéo Troianovski 

Artéphile du 5 au 26 juillet à 15h20 relâche les 6, 13, 20 juillet

Mise en scène : Elie Rofé 

Avec : Mathilde Freytet, Fanny Le Pironnec et Matéo Troianovski

Il y a 100 ans, un auteur menacé, calomnié, exilé essayait de nous prévenir. Ödön Von Horváth, un apatride perdu au milieu de l’Europe sentait bien que quelque chose ne tournait pas rond. Son remède: témoigner avec tendresse, humour et passion.Mais il ne fait pas toujours bon de vouloir défendre la vérité.Son aventure va l’emmener plus loin qu’il ne l’aurait imaginé, dans toute l’Europe et au-delà des frontières.Réussira-t-il à faire parvenir son message ? Une histoire où les coïncidences n’en sont pas, où la tragédie prend des airs comiques et où la petite rejoint la grande Histoire. On risque d’être surpris et pourtant tout semble écrit d’avance...

Une magnifique écriture, une mise en scène soignée et une interprétation précise , incarnée et puissante. Toutes ces qualités sont à retrouver dans cette « presque biographie »  d’Ödön Von Horvat, écrivain engagé dans une lutte incessante pour la vérité.

Les trois protagonistes incarnent avec chaleur et charisme cette quête de liberté et  d’amour ; cette peur de l’abandon et cette rage de vivre dans un temps où les puissants déchirent le monde et obscurcissent les esprits. La moindre lueur qui lui sera possible d’allumer Horvat tentera de l’allumer toujours. Tragédie et comédie sont les principaux ingrédients de ce spectacle qui nous saisit et qu’il vous faut vous découvrir séance tenante.

C’est un petit bijou qui brille à l’Artéphile que vous devez sertir à votre programme. 

Recommandation :   5 cœurs

 

  • A moi – de Anthony Diaz

Théâtre des Bêliers du 5 au 26 juillet à 10h00 relâche les 9, 16, 23 juillet 

Mise en scène : Anthony Diaz 

Manipulation marionnette : Ornella Amanda,  Maxime Renaud et  Vincent Varène 

Accompagnée de son doudou, Céleste part à la découverte du monde qui l’entoure et devra faire face à un « désir d’avoir » sans cesse décuplé… jusqu’à se retrouver prisonnière de ses propres possessions. Comment parviendra-t-elle a trouver le bon équilibre entre le nécessaire et le superflu ?

Une jolie fable vous attend au Théâtre des Bêliers pour vos petits spectateurs en herbe.

Comment peut-on gérer ce sentiment d’appropriation générer chez le jeune enfant ? Éducation ou victime d’une société profondément consumériste. Sous ses thèmes ambitieux Anthony Diaz réalise un bijou de spectacle délicat, inventif et profond qui vaut qu’on le fasse partager à nos tout-petits. Images bariolés, peuplées d’objets simples du quotidien qui peuvent se transformer en monstres. Exaltation du partage et du respect d’autrui. Une fable douce à partager en famille.

Recommandation :  5 cœurs

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